Burkina : Sauvé par son casque
« Faire du port du casque un réflexe », c’est la tâche des membres de la Jeune Chambre internationale (JCI) de Ouagadougou. Cela fait quatre ans qu’ils vont à la rencontre des élèves dans les lycées et collèges pour mener leur campagne de sensibilisation sur ce « geste simple qui n’est pas encore ancré dans nos habitudes ».
Ouagadougou regorge de nombreux usagers d’engins à deux roues. « Fort malheureusement, le port du casque, un geste simple qui devrait être un réflexe, n’est pas encore ancré dans nos habitudes et cela est d’autant plus perceptible en milieu scolaire », s’inquiète le sénateur JCI Ablassé Congo, co-parrain de la cérémonie, au complexe scolaire Ecole des métiers.
Il en veut pour preuve les « statistiques alarmantes » qui en découlent. S’il n’est pas resté insensible à la cause en acceptant de parrainer la cérémonie, c’est en raison, justifie-t-il, de la « la pertinence et de la justesse » de l’action de ses jeunes frères qui ont fait de la sensibilisation de leurs pairs leur cheval de bataille.
« Nous voulons que pour tout citoyen qui a une motocyclette puisse s’outiller d’un casque et le porter à bon escient, explique Jean Hubert Yoni, directeur exécutif 2019 de la JCI Ouagadougou. Nous voulons particulièrement que les élèves qui sont la frange la plus motorisée puissent donc faire du port du casque un réflexe ». Un réflexe qui peut éviter aux motocyclistes d’avoir des lésions crâniennes sur « cette partie du corps humain si précieuse qui ne connait jusque-là pas de prothèses ».
Pierre Damien Compaoré est le délégué des élèves du complexe scolaire Ecoles des métiers. Il mesure le risque encouru en cas d’accident de la circulation pour un motocycliste sans casque. « C’est nécessaire de porter des casques parce que ça sauve des vies, dit-il. On peut changer les mains. Les pieds aussi. Mais la tête, je ne pense pas qu’il y a un scientifique qui a pu changer la tête d’une personne ». Et l’élève d’inviter toute personne avant de prendre la circulation de porter un casque, parce que « ça protège ».
Aguiratou Tou/Nana, chargée de mission du ministre de la jeunesse mettra son discours de côté le temps d’une anecdote pour sensibiliser les élèves autour du port du casque à chaque fois qu’ils enfourcheront leur moto pour l’école ou toute autre destination. Son témoignage a fait place à un silence de mort.
« J’ai mon petit frère qui est en vie toujours auprès de nous grâce au port du casque, dit-elle. A la sortie de l’accident, il a eu une quadruple fracture de sa jambe et de sa hanche. Et s’il n’avait pas de casque, je crois qu’aujourd’hui, on allait parler de lui au passé. Il a fait plus d’un an à l’hôpital Yalgado. Et après, il a fait plus de trois ans de rééducation pour pouvoir faire usage de ses jambes ».
Et Jérémie Sawadogo, maire de l’arrondissement 10 de la capitale des engins à deux roues, d’inviter les élèves à ne pas hésiter un seul instant à en faire autant. Attendu au forum sur l’autonomisation des femmes, il a préféré faire acte de présence. La raison en vaut la chandelle. « Parce que c’est vous qui avez des Satria, des motos qui sont comme des avions. C’est vous qui avez les avions par terre. C’est pour cela qu’ils sont venus ici pour vous dire de porter les casques », a défendu l’édile.
La chargée de mission au ministère de la jeunesse ne manquera pas de soulever ce qui relève d’une originalité à savoir que le programme « 1 citoyen motorisé, 1 casque » ait été initié et conduit par des jeunes, s’adresse à des jeunes surtout aux scolaires. Il est tournant. Ce qui permet de toucher le maximum de jeunes.
Aguiratou Tou/Nana invite les nouveaux ambassadeurs de la promotion du port du casque à respecter les autres règles minimales en matière de circulation que sont la limitation de vitesse, le non usage du téléphone, l’interdiction des acrobaties. « Le bon citoyen, dira-t-elle, est celui qui s’autodiscipline, celui qui n’a pas besoin de voir un policier pour marquer l’arrêt à un feu ou à un stop ».
Oui Koueta
Burkina24
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