Général Diendéré : « Il faut que le terrorisme s’arrête »
Que de hauts gradés à la barre du Tribunal militaire ce lundi 18 février 2019. Le Colonel-Major Naba Théodore Palé, Chef d’Etat-Major Général adjoint des armées (CEMGA adjoint) pendant le putsch de septembre 2015, a poursuivi son témoignage. Après lui, le Colonel-Major Noufou Béréwoudougou et le Colonel-Major Léonard Gambou ont également déposé en qualité de témoins cités par le Parquet.
Dès la reprise de l’audience, ce lundi 18 février 2019, le Général Gilbert Diendéré a tenu à opiner sur les déclarations de l’ancien numéro 2 de l’armée burkinabè, le Colonel-Major Naba Théodore Palé. Le Président du Conseil national pour la démocratie (CND) bat en brèche presque toutes les dépositions des témoins cités par le Parquet, notamment les gradés de l’armée.
« Ils vont se suivre ici et diront la même chose. L’artillerie lourde-là était où le 16 septembre 2015 pour bander les muscles ? La hiérarchie militaire et moi, nous avons géré la chose ensemble. On a tenu les réunions ensemble. On m’a accompagné à l’aéroport. On m’a donné un hélicoptère, pourtant on pouvait inventer une panne par exemple », déclare le Général Diendéré estimant que la plupart des témoins jusque-là agissent à hue et à dia.
Selon l’ancien Chef des renseignements burkinabè, à force de vouloir « démystifier » le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le mythe de l’armée est tombé. A le suivre, ce fut peut-être une « erreur » d’avoir dissout le RSP considéré jusqu’à preuve du contraire comme un « corps d’élite ».
Forces extérieures pour neutraliser des terroristes : « Une honte pour notre pays »
« Le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida a fui le pays en temps de paix. Il faut qu’il revienne répondre des actes qu’il a posés… Le 15 janvier 2016, lors de la première attaque terroriste, on a dû faire appel à des forces extérieures pour venir à bout des terroristes, de même que lors de la double attaque de l’Etat-Major général des armées et de l’Ambassade de France en mars 2018. Ça c’est une honte pour notre pays. Malheureusement, le phénomène du terrorisme continue. Mais, il faut que le terrorisme s’arrête. Et ça doit s’arrêter », parole du Général Diendéré.
Le Colonel-Major Naba Théodore Palé n’offre pas de cadeau au Général. Il pense que les déclarations de ce dernier sont de mauvais aloi. « Quelqu’un qui est en train de se noyer, c’est normal qu’il se débatte. Mais, que le Général sache qu’on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps », déclare l’Officier supérieur qui qualifie les dires du « Père spirituel du RSP » de « mensonges déshonorants » notamment quant à l’implication supposée de la hiérarchie.
A la suite de ce froufrou judiciaire, c’est le Colonel-Major Noufou Béréwoudougou qui prête serment en jurant de dire tout ce qu’il sait de cette affaire. Membre de la Commission de réflexion et d’aide aux décisions (CRAD) au moment des faits, il avoue avoir participé aux réunions des 16 et 17 septembre 2015.
Diendéré n’est plus « ferme », selon Me Farama
L’actuel Directeur général des études et des statistiques sectorielles au ministère en charge de la défense nationale reconnaît que la hiérarchie militaire présente lors des premières réunions a opposé un « refus catégorique » quant à l’accompagnement du mouvement créé par des éléments du RSP. Ses propos sont corroborés par le Colonel-Major Kéré qui dénonce par ailleurs le « comportement trouble » quelque temps après du CEMGA, le Général Pingrénooma Zagré.
Le Général Diendéré ne souhaite pas commenter les propos de son coaccusé. Ce qui amène Me Prosper Farama à déduire qu’il n’est plus « ferme » comme au début du procès. Certains, dans l’auditoire, n’arrivent pas à retenir leur sourire, pendant que d’autres accusés se mettent à deviser du côté du box à leur réservé. Le Président du Tribunal réclame le silence. Des avocats de la défense, en l’occurrence Me Dabo, Me Yelkouni et Me Bonkoungou, pressentent que l’accusation agit de façon incohérente. Ils continuent de pointer du doigt la « complicité » de la hiérarchie militaire dans cette affaire.
Le Colonel-Major Léonard Gambou est le dernier à déposer ce 18 février. Ses déclarations ne diffèrent pas de celles de ses prédécesseurs. Ce témoin reviendra témoigner demain 19 février 2019 à partir de 9h, avec à ses côtés deux accusés, le général Diendéré et le Colonel-Major Kéré.
Noufou KINDO
Burkina 24
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Pardonner libérez les gens nous allons avancé mon pays pleure pardonner svp…