Otapuanu : « Des bœufs à la troupe » pour manifester leur soutien
Après les phases de « reconnaissance offensive », de « stabilisation de la zone », l’opération Otapuanu lancée le 7 mars 2019 avec pour objectif premier la « restauration de l’autorité de l’Etat » dans les régions de l’Est et du Centre-Est, est à l’étape « consolidation » des acquis. Le bilan a été fait ce 12 avril 2019 au 34e Régiment inter-arme (RIA) par le général Miningou Moise, chef d’état-major général des armées, commandant du théâtre d’opérations.
Ils étaient tous là aux côtés du Colonel-major Somé Vinta, sous-chef opérations à l’état-major des armées, commandant du centre des opérations : le colonel-major Sawadogo Oumarou, chef d’état-major du Groupement central des armées, les colonels Bationo Gilles, chef d’état-major de l’armée de terre, Kisbedo Ernest, commandant de la brigade nationale des sapeurs-pompiers.
Ils étaient en charge respectivement du commandement du secteur Nord avec PC à Gayeri, du secteur sud, avec pour PC Pama et du secteur centre avec pour PC à Tahouri. L’appui aérien a été assuré par le colonel Ouédraogo Souleymane, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air qui coordonnait les opérations sur le terrain. La prise en charge des blessés incombait au colonel Bationo Aimé, Service de santé des armées.
Rentrés du Mali, les éléments du bataillon Badenya 6 n’ont eu que dix jours à passer auprès de leur famille. Ils ont rejoint après cette permission leurs frères d’armes déployés dans le cadre de l’opération Otapuanu. Le « sens du devoir élevé dont ils ont fait preuve à l’appel de la patrie » en rejoignant « sans rechigner la zone d’opérations de Otapuanu pour permettre la stabilisation et la consolidation » leur a valu les « félicitations particulières » du général Miningou. Otapuanu, résume le chef d’état-major de l’armée, c’est « plus d’une centaine » de personnes interpellées et remises à la gendarmerie pour les besoins des enquêtes.
Black-out total sur le nombre de terroristes neutralisés lors de la phase offensive. Les raisons ? « Sûrement qu’il y a eu des neutralisés. Mais permettez-moi de ne pas donner des chiffres. Je ne pense pas que c’est nécessaire de donner des chiffres surtout quand nous savons que nous combattons contre nos frères. Ce sont des Burkinabè (…) Ce n’est pas avec joie que nous les neutralisons parce que nous savons que c’est des bras qui devaient construire le Burkina », commente le général Miningou.
Exécutions sommaires ?
Le chef de l’armée est catégorique. « Je peux affirmer que nous n’avons pas exécuté sommairement des gens », assure-t-il. Les rumeurs de tirs ayant fait des victimes féminines de même que d’enfants ont refait surface lors du point de presse. Des rumeurs qui seront dissipées par le général Miningou. « Je sais qu’on parlait que nos tirs ont tué femmes et enfants ou quoi. Ce n’est pas vrai », réfute-t-il. Comme preuve, avance-t-il, l’armée n’a « jamais exécuté des tirs sur des hameaux de villages ». Les tirs effectués par l’armée de l’air, indique-t-il, ciblaient des « repaires de terroristes dans les forêts classées », des lieux où il est interdit à toute personne de résider.
Thiombiano M. est chauffeur à Fada. Interviewé sur l’opération, il s’empressera de s’attarder sur ce qu’il qualifie de « désagréments ». « Les désagréments, ça ne manque pas puisqu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Les désagréments, il y a certains endroits où ils nettoient croyant que c’est des djihadistes pourtant ce ne sont pas des djihadistes. C’est ça qu’on déplore. Une fois que vous êtes informés, vous devez quitter les lieux et les laisser faire leur travail. Si vous ne quittez pas, c’est à vos risques et périls que vous restez là-bas », commente-t-il. Il a aussi tenu à s’exprimer sur le couvre-feu qui selon lui « arrange ».
Ses raisons ? Avant, «tu pouvais sortir la nuit aller dépenser 20 000 à 30 000 francs. Aujourd’hui, si tu rentres le soir avec 10 francs, tu te réveilles demain avec tes dix francs. Ça nous arrange. Ça nous a permis de renforcer l’amour entre nos femmes et nos enfants. On préfère même qu’ils prolongent».
B. Sana est commerçant. Il confie trouver son compte dans le réaménagement du couvre-feu. Il est en effet institué un couvre-feu, depuis le 30 mars, de 22h à 5h du matin pour la ville de Fada de N’Gourma. Auparavant, les habitants de toute la région étaient tenus de rentrer chez eux à partir de 19h. « La situation était telle que ça nous nuisait. Ils nous avaient donné 19h. Maintenant, ils ont avancé à 22h. Ça ne nous dérange pas du tout », apprécie-t-il. Les heures initiales de 19h à 6h demeurent applicables aux autres localités de la région de l’Est jusqu’au 20 avril.
« Mission accomplie », Otapuanu, un succès ?
« C’est difficile de se juger soi-même », réagit le commandant du théâtre des opérations. Mais, au vu de la population qui vaque paisiblement à ses occupations dans les localités concernées par l’opération, plus d’une centaine d’écoles qui étaient fermées aujourd’hui rouvertes, des agents de l’Etat ont retrouvé leur service, le général Miningou trouve de quoi se réjouir.
Cette atmosphère paisible, le chef d’état-major qui s’est rendu sur le terrain avec le ministre de la défense, dit l’avoir perçu au contact de ces concitoyens vivant dans les régions de l’Est et du Centre-Est. « Nos troupes ont vraiment eu le soutien de la population. Certains ont même donné des bœufs à la troupe parce qu’ils étaient contents. Pour moi, ce sont des preuves qu’on a réussi », capitalise-t-il.
Oui Koueta
Burkina24
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Belle opération!!! félicitation au général Moise qui est un homme de valeur, et à toute son équipe!!!
La volonté de l’Éternel prédominera toujours au BF!!!