Cohésion sociale à l’Est : La contribution du GRASH à Kantchari
Le Groupe de Recherche-Action sur la Sécurité Humaine (GRASH) à travers le « Projet de renforcement de la résilience à l’extrémisme violent des populations des communes de Diapaga et de Kantchari » a organisé une enquête sur le terrain. Cette étude visait à déterminer les préoccupations et la perception de la population de Kantchari sur la cohésion sociale. Les résultats ont été présentés à l’occasion d’un forum à Kantchari.
Du 03 au 25 avril 2019 se sont tenus à Mantougou, Sampiri, Namagri, Boudiéri, Sambalgou et Kantchari une enquête menée par le Groupe de Recherche-Action sur la Sécurité Humaine (GRASH) à travers le « Projet de renforcement de la résilience à l’extrémisme violent des populations des communes de Diapaga et de Kantchari ».
Les discussions étaient organisées en groupe et individuellement prenant en compte toutes les sensibilités de la localité. Les résultats de l’étude ont été présentés à l’occasion d’un forum dans la commune de Kantchari. Le forum visait à présenter les résultats de la RAP (recherche action participative) et les engagements pris, permettre aux populations de proposer des idées d’actions SMART sur les problématiques générales (conflits fonciers, justice, relations entre FDS et populations civiles, autres actions de résilience pertinente) et mettre en place un comité de suivi composé de 7 personnes qui sera chargé de suivre la mise en œuvre des actions smart proposées.
Selon la synthèse des discussions en groupe, les faits les plus récurrents qui nuisent à la cohésion sociale, sont, entre autres, les conflits fonciers, agriculteurs et éleveurs qui représentent un taux de 43% chacun. Le faible taux d’éducation des jeunes, les conflits liés la chefferie coutumière (succession), le chômage des jeunes, la pauvreté, les difficultés d’accès à l’eau, sont également d’autres types de faits qui desservent à la cohésion sociale avec 14%.
Concernant les solutions pour garantir la cohésion sociale dans la localité, la population de Kantchari a proposé de mettre l’accent sur la scolarisation des enfants, de sensibiliser la population, d’assurer la sécurité de la population face au grand banditisme, d’organiser des réunions hebdomadaires si possibles.
Pour savoir à quel mécanisme la population se réfère pour résoudre ses litiges, il est ressorti de l’étude que 55% de la population a recours à la justice pour la résolution des problèmes qu’elle rencontre et qui entravent la cohésion sociale contre 45%. Ce dernier groupe a estimé que la justice est manipulée par le pouvoir politique, corrompue et qu’elle ne servait qu’aux riches.
L’étude a voulu comprendre le rapport entre les forces de défense et de sécurité et la population. Selon les conclusions de l’enquête, 70% de la population locale contre 30% sont satisfaites des rapports entre les forces de défense et de sécurité.
Pour une bonne cohésion sociale, l’étude a révélé qu’il faut cultiver le savoir-vivre communautaire, éviter les conflits, organiser des dialogues communautaires et apprendre à se pardonner.
Toutes les composantes de la population auraient exprimé la volonté de s’engager à travers des actions communautaires pour renforcer la cohésion sociale, ce qui contribuerait à réduire leur vulnérabilité, à des maux tels l’extrémisme violent et le terrorisme.
A l’issue de la restitution de l’étude, un forum communautaire d’une journée est attendu avec l’ensemble des couches sociales qui regroupera environ 100 participants et sera l’occasion de la mise en place du comité de suivi de 7 membres.
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