Crise à La Poste : « Ce qui s’est passé n’est pas acceptable »

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Le Directeur général de La Poste (ex SONAPOST), Nabi Issa Coulibaly, avait été chassé de ses bureaux le 8 mai 2019 par ses collaborateurs. Ces derniers lui reprochaient entre autres la mauvaise gestion de la boîte et la non-prise en compte des revendications des travailleurs (statut du personnel qui autorise la relecture de la grille salariale). Ce mercredi 15 mai 2019, à Burkina 24, Simon Compaoré, ancien ministre de la sécurité, a condamné « la manière » dont le personnel de la Poste a traité le premier responsable de la boîte. 

Burkina 24 (B24) : Tout récemment, il y a eu la crise à La Poste. Quelle lecture faites-vous de cette affaire ?

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Simon Compaoré : C’est une affaire regrettable, parce que n’oublions pas que nous sommes dans un Etat de droit et cet Etat de droit fonctionne sur la base d’un certain nombre de règles, de valeurs, de principes. Lorsque vous êtes dans une société et celle-ci a des problèmes, il y a des voies pour les résoudre. En ce qui concerne la SONAPOST (La Poste, ndlr), c’est des travailleurs contre leur premier responsable.

Qu’est ce qui a été à la base de la mésentente entre les travailleurs et leur premier responsable jusqu’à ce qu’on veuille l’envoyer dans la rue ? L’expulser de son bureau ? C’était quand même bon à savoir. A-t-il détourné, a-t-il pillé les deniers publics ? Parce que le DG n’est pas venu de lui-même dans la boîte. C’est une autorité qui l’a envoyé là-bas et si ça ne va pas, on devrait se retourner vers ces autorités pour trouver des solutions. Tel n’a pas été le cas.

Sur ce cas-ci, notre point de vue est très clair. Ce n’est pas comme cela que ça devrait se passer. S’il y a eu malversation, mauvaise gestion, il y a des structures dont dispose l’Etat pour faire des vérifications, des investigations. Si cela s’avère exact, il y a la justice pour dire le droit. De notre point de vue, c’est la voie royale qui devait être utilisée en cas de litige entre des travailleurs et leur premier responsable.  

Ce n’est pas cette voie qui a été utilisée. Nous sommes en désaccord total avec la manière dont les choses se sont passées là-bas. En dehors de ce que nous avons souligné, si c’est des cas de mauvaises gestions, ça se traite autrement. Si c’est des revendications dont on n’a pas pu trouver des solutions, c’est la négociation. Parce que c’est ça qui caractérise les rapports entre les travailleurs et l’Etat.

C’est pourquoi depuis longtemps, on négocie, on ne fait que se retrouver autour de la table. Dans tous les cas, ce qui s’est passé n’est pas acceptable. Ce n’est pas aux travailleurs de renvoyer le DG hors des murs de la SONAPOST. Nous pensons que les gens vont revenir à de meilleurs sentiments. Nous traversons une période où on n’a pas besoin de ce genre d’actes. Cela n’honore pas la société, ça n’honore pas le pays, ça n’honore personne. On a d’autres chats à fouetter notamment la situation sécuritaire qui préoccupe tout le monde

B24 : De nombreuses personnes ont pointé du doigt le manque de fermeté de la part du gouvernement dans la gestion de cette crise…

Simon Compaoré : C’est ce que je viens de dire. Il n’est pas normal pour des travailleurs de chasser de cette façon leur premier responsable…

B24 : Est-ce que le gouvernement a manqué de fermeté ?

Simon Compaoré : Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures qui siéent en disant aux travailleurs que ce n’est pas la bonne voie et en faisant en sorte que le directeur général puisse rejoindre son bureau pour faire son travail. Il me semble que c’est ce qui a été entrepris et il me semble que le DG est reparti dans son bureau, même si c’est sous escorte.

Il est reparti dans son bureau parce qu’on ne peut pas accepter, on ne peut pas avaliser de tels actes sinon c’est la porte ouverte à toutes les dérives dans notre pays. Vous savez, c’est parce qu’il y a eu une discipline collective qui est acceptée de tous que les forts et les faibles peuvent vivre au Burkina.

Le gouvernement devait effectivement veiller à ce que les règles soient respectées parce que dans la société s’il n’y a pas de règles, ce sera du désordre. Et dans le désordre, tout le monde est perdant. Gouvernants comme gouvernés, tout le monde y perd. Et nous écornons l’image de notre pays.

B24 : Réagissant sur cette affaire, l’opposition a estimé que cela est dû à la politisation de l’administration par le MPP

Simon Compaoré : Non non non ! Arrêtez ! Sur ce point, on ne suit pas l’Opposition. Ce n’est pas vrai. Le monsieur dont on parle, le fameux DG, moi je ne le connais pas. Personnellement, je ne le connais pas. Il est grand, il est petit, il est teint noir, il est teint clair, il fait la politique, il ne fait pas la politique, je n’en sais absolument rien.

Je pense que ce pour quoi il a été placé à ce niveau-là, ce n’est pas parce qu’il fait partie d’un parti politique. Ce sont ses capacités intrinsèques de manager qui l’ont amené effectivement à là où il est. Ce n’est pas une question de politisation.   

Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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Un commentaire

  1. Les mêmes comportements produisent les mêmes effets est-on tenté de dire. C’est l’opposition entière (MPP y compris), sous le régime Compaoré, qui a montré auX burkinabè qu’un responsable peut être chassé sans outre mesure. Cela vous tombe tous dessus aujourd’hui.

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