CENI: Pose de jalons pour 2020
« Rationalisation et soutenabilité » de la machine électorale. Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) y tient et y veille. D’où son choix de s’y prendre à temps pour organiser des élections de qualité avec pour référent celles de novembre 2015.
Ils étaient tous présents ce vendredi 17 mai 2019 aux côtés du président de la CENI pour l’occasion de la fixation des jalons. Ce sont Linda Trudel de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), Christophe Cajas de l’Union européenne, les représentantes de la coopération suisse, de la Suède, « un des partenaires très actifs » en ce qui concerne les élections et du Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD).
Le président de la commission électorale Newton Ahmed Barry a pour « référent les élections générales de 2015 » à l’issue desquelles le vaincu a félicité le vainqueur. Newton Ahmed Barry veut « transformer cet essai pour l’instituer en tradition ». Et comme qui veut voyager loin ménage sa monture, à dix-sept mois de la fin du mandat présidentiel, il s’est d’ores et déjà mis en scelle. Le contexte et l’environnement ont changé. « Les élections de 2020 vont se passer dans un contexte particulier. C’est un contexte de politique plus fragmentée qu’en 2015 avec un certain nombre de crispations », analyse-t-il.
Il y a en plus « une situation sécuritaire un peu difficile » avec son corolaire : « cohésion sociale mise à mal » combinée à l’existence d’une population « assez importante » en termes de déplacés internes. « Ce que nous n’avions jamais connu dans notre pays et qui est une situation qui va impacter les élections de 2020 », déduit le président de la CENI.
« Rationalisation et soutenabilité » de la machine électorale
Newton Ahmed Barry en a fait son cheval de bataille dès son arrivée à la tête de l’institution. Mais, c’était sans compter sur la politique politicienne qui a la peau dure et qui s’incruste dans les sabots de l’étalon qu’il a de la peine à orienter à sa guise. Les remous ont commencé par la révision du Code électoral dont le texte a été adopté le 30 juillet 2018 par la représentation nationale.
Celle-ci consacre la Carte nationale d’identité et le passeport comme uniques documents de votation. L’éjection des autres documents comme la carte consulaire n’était pas du goût de l’opposition qui a préféré claquer la porte lors du vote. « Pour l’instant, on n’a pas pu s’accorder. Il possible de faire autrement et mieux. Il est possible de passer de huit milliards à zéro franc dans l’enrôlement des électeurs en utilisant ce que toutes les bonnes démocraties font en basant le fichier électoral sur l’état civil. L’état civil le plus performant aujourd’hui, c’est la base de données de la carte d’identité », fait remarquer le président de la CENI avec pour référence l’invite, depuis 2012, des partenaires à se passer d’un « double recensement des citoyens ».
Les chiffres que la CENI a pu recouper, des effectifs sur lesquels elle est « totalement en concordance avec les affaires étrangères » font état de 7,5 à 8 millions de compatriotes vivant à l’étranger avec un électorat potentiel estimé entre 2,6 à 3 millions. Une particularité de cet électorat de la diaspora, a indiqué Newton Ahmed Barry, c’est que 50% se trouve dans un seul pays. Ce pays, c’est la Côte d’Ivoire voisine.
Du référendum et des députés représentant les Burkinabè de l’étranger
La référence que constitue le scrutin de novembre 2015 prend en compte les élections présidentielle et législatives. Mais il y a un référendum à organiser également. « Est-ce que nous allons avoir couplée, triplée ou une élection unique« , s’interroge le président de la CENI. Et même si la décision relève du politique, « la CENI a besoin que cette question soit tranchée pour envisager avec beaucoup plus de sérénité le déploiement ou les prévisions pour l’organisation des élections », relance le premier responsable.
A ce flou s’ajoute le vote des élus qui représenteront les Burkinabè de l’étranger. « En fonction de ce que nous aurons le référendum avant ou après, se projette Newton Ahmed Barry, cela va impacter sur les conditions d’organisation du vote des Burkinabè de la diaspora parce qu’actuellement, le projet élaboré par la commission constitutionnelle mise en place par le chef de l’Etat prévoit que les Burkinabè de l’étranger puissent désigner des députés à l’Assemblée nationale ».
En effet, l’article 15 de la loi fondamentale en attente d’être soumise au référendum stipule que « l’Etat assure la protection des Burkinabè de l’étranger » et « il garantit leur représentation et leur participation à la vie de la Nation ».
Sur le chemin de l’organisation d’« élections de qualité pour asseoir une société de justice, démocratique apte au développement », la CENI peut compter sur ses partenaires qui ne manquent pas de le lui faire savoir : « Encore une fois vous pouvez compter sur ces partenaires techniques et financiers », a déclaré Linda Trudel, chargée de programmes démocratie, droits et gouvernance à l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.
Oui Koueta
Burkina24
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