Révision du Code pénal au Burkina : Le CFOP dénonce une restriction des libertés
Le Chef de file de l’opposition du Burkina Faso (CFOP) a organisé une conférence de presse, le 25 juin 2019 à Ouagadougou pour donner sa lecture sur la révision du code pénal, les examens scolaires, la question des déplacés internes, entre autres. Elle était animée par Gilbert Noël Ouédraogo (ADF/RDA) et Abdoulaye Arba (PMP).
En revenant sur la loi adoptée en question par la majorité parlementaire, le 21 juin 2019 qui stipule que : « est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende d’un million à dix millions de franc, quiconque publie ou relaie en direct ou dans un temps voisin, par un moyen de communication quel que soit le support, des informations, images ou sons de nature à compromettre une opération ou d’une intervention des forces de défense et de sécurité en cas de commission d’acte terroriste », le président de l’ADF/RDA, Gilbert Noël Ouédraogo, sans aucun détour, a dénoncé une restriction des libertés d’expression. Il s’est interrogé : « Qu’est-ce qu’on cherche à atteindre à travers cette loi ? ».
Selon lui, pénaliste de formation, confie-t-il, cette loi modificative « prouve à souhait l’absence de vision et le tâtonnement auxquels le pouvoir nous a habitués ». Analysant les failles, le leader de l’ADF/RDA, a soutenu : « Il y a plusieurs éléments de cette loi à prendre en compte. Premier élément, quiconque publie ou relaie en direct. En direct, c’est pendant que l’élément est en train de se passer mais l’autre élément est où est ce qu’on dit, en un temps voisin. Il faut le déterminer. Est-ce que l’opération prend quatre jours, cinq jours ? Si l’on dit que l’opération n’est pas encore terminée et vous vous avez publié l’élément, vous êtes poursuivable. Ensuite, on dit par un moyen de communication quel que soit le support. Qu’il s’agisse de la radio, la télé, l’internet, quel que soit le moyen par lequel vous avez porté la communication, on peut bien vous poursuivre ».
Pour lui, qui doit apprécier ces différents éléments de prouver que telle ou telle publication compromet l’opération ? Toutefois, l’Opposition reconnait qu’il faut éviter de donner des informations de nature à compromettre le moral des troupes mais cette révision est un abus. C’est pourquoi elle indexe le pouvoir de naviguer à vue.
Les déplacés internes
La situation nationale est animée par les déplacements internes des populations ces derniers temps. En ce qui concerne les déplacés internes, l’Opposition par la voix toujours de Gilbert Noël Ouédraogo, dit être peiné. « Ce qu’il y a de plus difficile, c’est d’être déplacé dans son propre pays. Une fois qu’une telle situation se produit, nous devons tous, plutôt trouver des solutions ».
Répondant à un journaliste qui estime que des opposants profitent de la situation pour s’afficher de façon populiste, M. Ouédraogo a laissé entendre : « Souvent, j’ai le sentiment que de plus en plus, on ne s’adresse pas aux problèmes mais plutôt aux effets ». Il a indiqué clairement que s’il n’y avait pas de déplacés, aucun membre du CFOP n’allait ’y rendre pour exprimer sa solidarité. Pour lui, c’est au pouvoir en place de faire de telle sorte qu’il n’y ait pas de déplacés.
Le CFOP a, en outre rappelé qu’après 176 jours du massacre de Yirgou, le pouvoir reste toujours muet. Il exige une justice pour toutes les victimes et tous les crimes de masse de Yirgou et des autres localités.
Les examens scolaires
Le CFOP a également décrié une régression du taux de succès au BEPC. De 42% en 2018, il est à 26% en 2019. Pour l’Opposition politique, « nos enfants sont en train de payer le prix de l’échec de la politique gouvernementale en matière d’éducation, doublée de la négligence que le pouvoir en place, a affiché envers les travailleurs de l’Education nationale tout au long de l’année scolaire ».
L’Opposition se demande également pourquoi jusque-là, les concours directs ne sont pas encore lancés. Elle suspecte le Gouvernement de vouloir les annuler subtilement cette année. Elle a ainsi interpellé le ministère de la Fonction publique à se prononcer sur l’état des concours.
Saaga SAWADOGO (stagiaire)
Burkina24
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