Le Tiquar de Ouaga, une compétition pour relancer le basketball burkinabè
Alors que le championnat national de basketball tarde à débuter, des passionnés de la balle au panier tentent de maintenir la dynamique à travers l’organisation de compétitions. Mahamoudou Zoungrana dit Banère a organisé pendant deux mois, le tournoi inter-quartier de Ouagadougou pour rassembler les amateurs. La finale de cette compétition est prévue ce samedi 27 juillet 2019 sur le plateau du Lycée Philipe Zinda Kaboré.
Ce soir-là sur le plateau omnisports du Lycée Philippe Zinda Kaboré faiblement éclairé, des jeunes avec un ballon de basket s’échauffent. Au fil du temps, des motos se garent, les jeunes commencent à affluer. Rapidement deux camps se forment. Sur un table-banc positionné à l’écart, un groupe d’adolescents préparent la feuille de matchs. Ce sont des arbitres. Soudain, un coup de sifflet strident retenti. Une jeune demoiselle convoque les deux équipes. En réalité, elle est l’arbitre principale du match.
Après les consignes, les deux équipes se mettent en place. Un nouveau coup de sifflet de la jeune demoiselle. Le ballon est engagé. Le match commence. C’est ainsi parti pour un nouveau match du tournoi inter-quartier de Ouagadoguou. Cette compétition organisée par Mahamoudou Zoungrana dit Banère, ancien président de la Ligue du centre de basketball.
Un tournoi bienvenu
«Nous avons voulu à travers le Tiquar que le basket soit vulgarisé dans les quartiers. Les engagements nationaux ont construit des terrains mais qui ne sont pas viables. Mon objectif, c’est de regrouper les quartiers qui ont ces terrains-là et organiser des tournois », explique le promoteur du Tiquar, Mahamoudou Zoungrana. Le Tiquar est une compétition dédiée aux équipes de quartiers de Ouagadougou. Elle permet à tous les jeunes des différents quartiers de se retrouver autour de la balle orange.
Pendant que le match se joue, des basketteurs habitués au championnat observent ou se préparent également à monter sur le terrain avec leur équipe. Parmi eux, Stéphane Zaré qui s’est inscrit avec l’équipe Macadam de Pissy. « C’est une bonne compétition. En dehors du championnat national, on n’a pas de compétitions. L’enjeu de la victoire n’est pas le plus import. Ce qui compte, c’est le fait de compétir, de rencontrer d’autres adversaires, d’appréhender les matchs de plusieurs façons, faire du sport», confie Zaré.
Une telle compétition est saluée car de l’avis de Stéphane Zaré, le basketball burkinabè est en perte de vitesse.
« C’est nécessaire »
« Sans manquer de respect à la fédération burkinabè de basketball, cela fait près de dix ans que notre basket régresse. On n’a pas un championnat complet. On n’a pas un calendrier pour pouvoir se préparer pour appréhender la compétition, donner du spectacle au public. Comme on n’a pas de calendrier, on ne peut pas s’entraîner pendant huit mois, neuf mois attendre un éventuel championnat qui va durer un mois, s’indigne Zaré. Ce n’est vraiment pas intéressant. Tant qu’il y a des compétitions, on ne va brimer aucune pour faire plaisir au championnat. On est vraiment fatigué de cette fédération ».
Pour lui donc, toute compétition est la bienvenue puisque le championnat tarde à démarrer.
Frederick Tayamba est joueur et entraîneur. Il partage également le point de vue de Zaré. Informé par un de ses joueurs de la tenue de ce tournoi, il est passé voir jouer. « Ce n’est pas suffisant mais c’est nécessaire. Voici de petites choses comme celui-ci, à répétition, qui vont faire relever le niveau du basket. S’il n’y a pas ça, ça va être pire. Des tournois comme ça, les gens en ont besoin juste pour se dégourdir les jambes en attendant. Ce n’est pas ça qui va donner un super niveau au basket mais sans ça, ça va être pire ».
Un second souffle pour le basketball burkinabè
Mahamadou Zoungrana dit Banère estime aussi que c’est à travers ces types de compétitions que le basketball burkinabè va progresser. «Il faudra donner de la compétition aux enfants. On est surpris que les Ivoiriens, les Maliens, les Sénégalais sont devant nous ? C’est à cause de ça. Le championnat, là-bas, s’étale sur six mois ou sept mois, se plaint Zoungrana. J’en appelle au président. Il n’est pas tard. Il faut qu’on se lève pour que le basket revive sinon l’histoire va nous juger ».
Il avoue d’ailleurs sa surprise en voyant des équipes de Nioko et Saaba prendre part à ce tournoi. Pour lui, cela montre qu’il y a des basketteurs un peu partout dans la ville. Il reste désormais à les rassembler.
Pour tous les acteurs, le Tiquar vient ainsi donner un second souffle au basketball burkinabè qui se cherche. En effet, les acteurs attendent toujours que le championnat reprenne.
En attendant, la finale de l’édition 2019 du Tiquar oppose les 1200 logements Bulls et Makadam de Pissy à partir de 17h. En plus de ces deux formations, les Sixers de Saaba, Golden de Nioko, Paspanga Lakers, Wayalgin Vortex ont pris part à ce tournoi.
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