HCRUN-radiés : Une rencontre mi-figue mi-raisin
Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a convié les militaires et fonctionnaires de police radiés suite aux mutineries de 2011, le vendredi 13 septembre 2019 à une rencontre d’information sur le décret du 7 août 2019 portant octroi d’une aide spéciale à la réinsertion sociale pour les militaires et fonctionnaires de police radiés.
Léandre Bassolé, Président du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et son équipe étaient face à un groupe de militaires et fonctionnaires de police radiés qui ont diversement apprécié les dernières propositions contenues dans le décret pris par le gouvernement burkinabè.
Dans ledit décret, il ressort qu’une aide à la réinsertion sociale d’une valeur 1.500.000 F CFA sera reversée à tous les radiés ayant subi des peines privatives de liberté, donc reconnus coupables devant les institutions judiciaires. Pour les radiés acquittés, relaxés et autres, chacun recevra une aide à la réinsertion sociale d’une valeur de 3.500.000 F CFA.
Concernant les radiés décédés, l’aide sera reversée aux ayants-droit. Le HCRUN a également précisé que les militaires et policiers radiés qui le désirent, peuvent bénéficier d’une formation dans un centre de formation. La liste des filières et centres de formation sera mise à la disposition de ceux qui le désirent, après le virement de l’aide.
Le HCRUN a par ailleurs informé l’auditoire que la phase opérationnelle pour les indemnisations débutera dans la première semaine du mois d’octobre 2019. Ainsi, pour l’indemnisation des militaires et fonctionnaires de police radiés suite aux mutineries de 2011, ce sont deux (02) milliards 600 millions de F CFA qui seront débloqués par le gouvernement.
A la suite de la phase d’information, parole a été donnée aux militaires et fonctionnaires de police radiés. Une liste d’une trentaine de noms a été dressée. Si certains apprécient et approuvent les propositions, d’autres par contre ont vigoureusement rejeté l’offre d’aide à la réinsertion sociale, demandant une réintégration dans les rangs de l’armée ou de la police nationale.
Mesmin Benao, sous-officier radié de l’armée en 2011 a donné son avis. « J’ai 23 ans de service. J’ai été recruté en 1988. Je suis un sous-officier de l’armée. On m’a fait partir sans jugement. On ne m’a jamais interpellé ni à la gendarmerie ni à la justice. Ce que je veux demander, vu mon âge, est-ce qu’on peut me faire gagner tous mes droits ? Les 3.500.000, c’est bon mais ce n’est pas bon. Il faut qu’on dédommage les gens. Les 3.500.000, je ne prends pas. Je veux qu’on me donne mon droit normal parce que quand on fait partir quelqu’un innocemment, on doit le dédommager », a clamé le radié.
Les interventions se sont poursuivies entre récriminations et remerciements à l’endroit du HCRUN. Coulibaly Guésouma, radié, a pour sa part félicité l’institution dirigée par Léandre Bassolé. « Il y a des gens avec à 1 million, ils peuvent décoller sauf si tu es paresseux. Je félicite le HCRUN », dit-il. Dans la même lancée, Valentin Bouda a rappelé que « l’armée n’est pas la seule porte de sortie. On pouvait ne rien avoir. Ce que nous allons gagner, prenons », conseille-t-il à ses co-radiés.
Ces deux précédentes interventions n’ont pas été de l’avis de Ismaël Dao. « J’ai une seule question. Pensez-vous qu’une personne radiée injustement, qui a souffert durant huit (08) ans, pensez-vous que ce décret contribuera à apaiser réellement son cœur ? ». Cette interrogation a été suivie d’une salve d’applaudissement dans la salle de spectacle du CENASA. Au tour de Junior Banhoro, celui-ci a pris la parole au nom des fonctionnaires de police radiés.
« La décision que le HCRUN a prise n’est pas de notre goût. On n’est pas d’accord. Jusqu’à demain, on n’est pas d’accord avec cette décision. Nous n’allons jamais accepter cette proposition. Nous n’allons pas continuer de rester dans la salle. Je demande aux policiers de quitter la salle », a lancé celui qui a parlé au nom des fonctionnaires de police radiés. Sur ces mots, la salle s’est vidée au 2/3. Après une dizaine de minutes, le calme est revenu et les échanges se sont poursuivies avec les radiés restants.
« Nous ne serons jamais fermés au dialogue »
En rapport avec cet incident, le Président du HCRUN, Léandre Bassolé y est allé de son commentaire. « Ils sont partis. C’est leur droit. Je les remercie d’être venus ». A écouter le HCRUN, le processus se poursuivra pour ceux qui désirent entrer en possession des aides pour la réinsertion sociale. « Nous ne serons jamais fermés au dialogue », a conclu Léandre Bassolé.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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Bonsoir cher amis de la presse je félicite votre travail mais je souhaite que vous donniez les informations réelles de cette entrevue afin de permettre à l’opinion de porter un jugement. Tels que relaté on ne pourra que qualifier ceux qui sont sortis d’indiscipline. Je suis disponible pour tout éclaircissement.