Eau et assainissement dans la Boucle du Mouhoum : L’heure est au bilan avec les comités de veille
Mis en place il y a une année par la mission « Fas’Eau », les comités de veille et de contrôle citoyen de Dédougou et de Nouna font le bilan des actions menées en matière d’eau et d’assainissement. Ils étaient réunis de ce fait en atelier ce vendredi 13 septembre 2019 à Ouagadougou.
L’heure est au bilan pour la mission « Fas’Eau » avec le ùicro-projet d’appui à l’émergence d’une veille et d’un contrôle citoyen pour le droit à l’eau et à l’assainissement dans les communes de Nouna et Dédougou dans la région de la Boucle du Mouhoun.
Après une année d’action sur le terrain, il était opportun de faire le bilan, la capitalisation des acquis et tirer des enseignements du projet puis envisager des perspectives.
En termes d’acquis, du côté de Dédougou, le Comité de Veille et de Contrôle Citoyen (CVCC), a identifié et interpellé les autorités sur la situation d’accès à l‘eau et à l’assainissement dans le village de Kari, sur un problème de dons de latrines laissé en suspens depuis 2014. Selon Arnaud Adjegodo, coordonnateur de « Fas’Eau », sur 28 latrines affichées officiellement, il y a en réalité 13 qui ne constituent que des dalles.
La cellule de veille a aussi interpellé les autorités de la région sur les ruptures d’eau à Dédougou et fait le suivi avec succès des programmes de distribution d’eau mis en place par l’ONEA dans la ville pendant la période sèche.
« L’autre constat, d’après le coordonnateur, était, que ce soit dans le domaine de la santé, l’éducation ou le secteur de l’eau, les acteurs et les communautés n’accordent pas d’importance au contrôle de l’hygiène publique dans les marchés, dans les centres de santé et même au niveau des ménages ». Le cas au lycée provincial de Nouna était parlant. Plus de 2000 élèves et 80 professeurs ont à peine 8 latrines et certaines manquent des portes.
Leur action ne s’est pas arrêtée là. Il y a eu de la sensibilisation sur les devoirs des citoyens à aussi remplir leur part d’engagement. Des citoyens ont réalisé pleinement les latrines en question à Kari. Des 13 ménages bénéficiaires des dalles, 5 ont achevé la construction, 5 autres ont entamé. Des résolutions ont été prises par l’Association des parents d’élèves (APE) de s’impliquer dans la réhabilitation des latrines du lycée de Nouna.
Tant d’actions que loue Habdoulaye Koudakidiga, conseiller technique au ministère en charge de l’eau, car dit-il, son département à lui seul n’arrive pas à couvrir l’ensemble des villages pour pouvoir remonter l’information.
« C’est donc dans le cadre d’une collaboration comme celle-là, qu’on arrive aux résultats. Ne voyons donc pas l’opposition Etat-OSC comme des gens qui se regardent en chien de faïence. Non, c’est de la collaboration et on doit maintenir et raffermir cette collaboration pour qu’on puisse atteindre les résultats escomptés ensemble », s’est-il exprimé.
Mais du côté des CVCC, le travail n’a pas été sans difficultés, bien qu’aujourd’hui, aux dires de Clotilde Sawadogo, coordonnatrice de l’association « Salaki », cela les a renforcés de croire que les organisations de la société civile peuvent changer quelque chose pour les communautés.
« Au début ce n’était pas facile avec les services techniques parce qu’ils nous demandaient de quel droit nous recueillons ces informations et quelle formation on avait. Mais nous leur disons que ce n’est pas une question de compétence et de formation mais de ce qu’on a vu, observé. On n’a pas besoin de formation pour cela. Mais pour finir, ce qui est important, c’est qu’ils se sont rendu compte qu’on leur rendait service, non seulement à eux mais aussi à la communauté », dit-elle.
En rappel, la mission « Fas’Eau », dont le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) est partenaire, est un projet de promotion des droits humains liés à l’eau et à l’assainissement financé par le guichet 4 du fonds DANIDA d’appui aux organisation de la société civile de l’ambassade royale du Danemark et géré par Oxfam Ibis et exécuté par un consortium d’ONG et de médias.
Au titre des actions, entre autres, un millier d’acteurs ont été formés sur l’approche fondée sur les droits humains en matière d’eau et l’assainissement, une assistance technique apportée au ministère de l’eau et de l’assainissement, 10 OSC et médias subventionnés pour promouvoir l’information, et le débat public en matière d’eau et d’assainissement et promouvoir des initiatives de veille citoyenne.
L’expérience du mini projet d’émergence de veille et de contrôle citoyen mis en place en collaboration avec la radio« Salaki » dans la Boucle du Mouhoun en 2018 dans le cadre de « Fas’Eau », a permis de former respectivement 15 OSC et associations actives sur la thématique de l’eau. La mission se poursuit et le présent atelier devra permettre d’envisager les perspectives pour la durabilité des effets du projet.
Pour l’heure, les deux comités de veille comptent suivre les engagements pris lors de la célébration de la journée mondiale des toilettes et la nuit de l’assainissement en novembre dernier et interpeller les uns et les autres pour sa mise en œuvre.
« Kari est un exemple mais dans plusieurs villages, on a vu qu’ils y a des actions qui sont entreprises mais n’aboutissent pas. Ce qui est dangereux, c’est que pour les populations, tant qu’un projet vient dans le village et qu’il ne mène pas ses actions jusqu’au bout, elles non plus ne veulent terminer l’action. C’est un problème auquel il faut qu’on s’attaque », conclut la coordonnatrice de l’association Salaki.
Revelyn SOME
Burkina24
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