La gestion du capital humain – De la nécessité d’une réforme de nos administrations sociales 3/4 ?

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La semaine passée, nous avions écrit à propos de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et de ses limites structurelles (DE LA NECESSITE D’UNE REFORME DE NOS ADMINISTRATIONS SOCIALES 2/4).

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Cette semaine nous nous intéresserons à l’Office de Santé des Travailleurs (OST).

Les activités de l’OST sont règlementées par les textes suivants :

  • le Kiti  n° AN IV – 429/CNR/SAN du 31 juillet 1987 portant création de l’OST,
  • le décret n° 2015-1629/PRES-TRANS/PM/MS/MEF du 28 décembre 2015 portant statuts particuliers de l’OST,
  • l’arrêté interministériel n°2006-126/MS/MTSS/MFB/MCPEA du 27 juillet 2006, portant tarification des actes de la médecine du travail au Burkina Faso,
  • l’arrêté conjoint n°2013-010/MFPTSS/MS du 11 avril 2013 portant modalités et conditions de réalisation des visites médicales et examens complémentaires,
  • l’arrêté conjoint n°2014-015/MFPTSS/MS du  mars 2014 portant organisation, fonctionnement et moyens d’action des services de santé au travail.

Sa mission principale est  « d’éviter l’altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail et des conditions dans lesquelles ils l’exercent». De ce fait, elle s’est fixé pour objectif de :

  • Promouvoir et maintenir le plus haut degré de bien-être physique et mental de tous les travailleurs;
  • Prévenir tout dommage causé à la santé des travailleurs par les conditions de travail ;
  • Protéger les travailleurs dans leur emploi contre les risques préjudiciables à leur santé :
  • Placer et maintenir le travailleur dans l’emploi convenant à ses aptitudes physiques et psychologiques ;
  • Améliorer la qualité des soins dispensés aux travailleurs ;
  • Mobiliser les ressources financières pour son fonctionnement

Force est de constater aujourd’hui que l’OST semble quasi inexistante de la scène sociale. Ses interventions dans la plupart des entreprises structurées consistent à organiser des visites médiales d’embauche et des visites annuelles et éventuellement à émettre des recommandations sur la luminosité dans les bureaux ou la proximité des imprimantes avec les collaborateurs. Dans des entreprises industrielles ou d’exploitations minières des recommandations plus spécifiques peuvent être émises. Et enfin, elle a en charge l’organisation des visites médicales obligatoires pour l‘obtention du permis

Son site internet (www.ost.bf) est très peu attractif et ne fournit que des bribes d’informations au sujet de ses activités et des services qu’elle offre aux employeurs et aux travailleurs.

Aujourd’hui, environ 3% de la population active du Burkina est salariée de la fonction publique ou du secteur privé. Dans la plupart des administrations publiques y compris dans les locaux de l’OST, les règles en matière d’hygiène et de sécurité, l’environnement de travail et les conditions de travail sont très loin des standards pratiqués dans les entreprises privées.  D’autre part, l’essentielle des travailleurs burkinabè exercent dans l’économie informelle ou dans les activités primaires. Ces derniers pour leur grande majorité ignorent l’existence d’une telle institution.

De façon très pratique, l’OST gagnerait à recentrer son activité sur les axes suivants :

  • Elaborer des standards en matière d’hygiène et de sécurité répondant aux besoins et aux réalités de la majorité des travailleurs burkinabè;
  • Sensibiliser et éduquer ces derniers sur la nécessité de veiller à leur propre bien être et au respect des normes que l’OST aura établi ;
  • Procéder d’abord au sein des administrations publiques à la mise aux normes de l’environnement de travail afin que ces dernières soient un exemple parlant et un modèle pour les administrés et que l’institution elle-même soit garante du bien-être de ses travailleurs afin d’inspirer les entreprises du secteur privé ;

La répétition étant pédagogique, il nous tient à cœur de rappeler qu’il ne sert à rien de copier un modèle sans en comprendre l’essence et l’histoire, et qu’il nous appartient de concevoir nos propres institutions en fonction de nos réalités et de nos besoins au risque de créer des institutions budgétivores, peu efficaces et contreproductive.

Ouagadougou, le 29/11/2019


BIOGRAPHIE

Omar KONATE, économiste de formation a fait l’essentiel de sa carrière dans le domaine de la gestion du capital humain dans des organisations privées et internationales. Il est à présent Directeur général de K. People International, un cabinet qu’il a fondé en 2015.

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Rédaction B24

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