Droits en santé sexuelle et reproductive au Burkina : Les jeunes posent le débat
Le Mouvement d’action des jeunes (MAJ) et le réseau des jeunes ambassadeurs pour la planification familiale organisent, du 23 au 24 décembre 2019 à Ouagadougou, le premier forum national des jeunes sur les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR). Cette rencontre bénéficie de l’appui technique et financier de l’ONG Médecins du Monde (MdM) France au Burkina.
L’accès des jeunes à la planification familiale et aux méthodes contraceptives au Burkina Faso demeure préoccupant. Le taux de prévalence contraceptive pour les méthodes modernes des jeunes femmes n’est que de 6,1% pour celles âgées de 15 à 19 ans et 19,2% pour celles âgées de 20 à 24 ans (Cf. PNA-PF 2017-2020).
Pour ce qui est des adolescents et des jeunes de façon globale, le taux de prévalence contraceptive est de 12,6% pour les 15 à 19 ans et de 21% pour les 20 à 24 ans. Pris sur la population générale, ce taux estimé à 22,5% reste toujours faible (EMDS 2015).
Selon une étude de Guttmacher, 1/3 des grossesses sont non désirées et le tiers de ces grossesses finissent en général par des avortements à risques.
« Nous avons voulu ce cadre, nous l’avons enfin eu »
Par ailleurs, la secrétaire technique chargée de l’accélération de la transition démographique au ministère de la santé, Dr Ida Salou Kagoné, a souligné que le pays traverse une période d’insécurité accompagnée d’une crise humanitaire occasionnant plus de 500.000 déplacés internes. La prise en charge adéquate en offre de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) pour les personnes déplacées représente, ainsi, défend-elle, un nouveau défi pour les gouvernants, leurs partenaires et les administrés.
« Dans cette situation, les enfants, les adolescents et les femmes sont les plus vulnérables. Ces situations posent la question cruciale de la santé sexuelle et reproductive des jeunes ainsi que toutes les couches vulnérables, leur bien-être physique et émotionnel, leurs capacités à éviter les grossesses, les avortements à risques, les infections sexuellement transmissibles (IST) et toutes les formes de violences et de coercition sexuelle », a complété Oumar Tao.
Ce dernier est le Président national du Mouvement d’action des jeunes (MAJ) de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF). « Nous avons voulu ce cadre, nous l’avons enfin eu », a-t-il dit.
Etat des lieux de l’effectivité des DSSR, défis, actions et perspectives…
Il a ajouté que c’est au regard de l’ampleur des grossesses non désirées, des avortements à risques et du faible accès à la contraception des jeunes que le MAJ et le réseau des jeunes ambassadeurs pour la planification familiale organisent du 23 au 24 décembre 2019 un forum national des jeunes sur les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR).
Le thème général de cette rencontre principalement animée par des jeunes est « L’accès des adolescents et jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive dans un contexte de crise humanitaire ».
C’est l’occasion pour les jeunes venus des quatre coins du Burkina, à travers des panels, de faire l’état des lieux de l’effectivité des DSSR, d’identifier les défis et les actions prioritaires en matière de SSR des adolescents et jeunes et de recueillir les engagements des jeunes et des décideurs en faveur des DSSR.
Ce forum, premier du genre, selon ses organisateurs, bénéficie de l’appui technique et financier de Médecins du Monde (MdM) France au Burkina. Bouba Bacharou Oumarou, Coordinateur administratif de MdM, et la marraine du forum, Dr Ida Salou Kagoné, ont promis d’accompagner les jeunes aussi longtemps que possible dans cette aventure.
Noufou KINDO
Burkina 24
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