VIH dans le monde : Ce que disent les dernières statistiques de l’ONUSIDA
L’ONUSIDA mène, depuis 1996, une action à l’échelle mondiale pour mettre fin à l’épidémie du VIH comme menace de santé publique d’ici à 2030. Ceci dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD). L’organe onusien vient de publier, en ce début d’année 2020, ses dernières données sur l’état de cette épidémie dans le monde. Synthèse.
Selon la fiche d’information publiée, en 2018, 37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH ; dont 36,2 millions d’adultes et 1,7 million d’enfants, de moins de 15 ans. 79 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut VIH. Environ 8,1 millions de personnes ne savaient pas qu’ils vivaient avec le VIH, selon les chiffres de l’ONUSIDA.
Toujours en 2018, 1,7 million de personnes sont « devenues nouvellement infectées par le VIH ». Cette même année, 770 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida. Depuis le début de l’épidémie, 74,9 millions de personnes ont été infectées par le VIH (jusqu’en 2018). Au total, sur cette même période : 32 millions de personnes sont décédées de suite de maladies liées au sida.
Accès aux ARV
37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2018. Elles ont besoin d’un traitement anti-VIH pour un bénéfice individuel (rester en meilleure santé plus longtemps possible) et un bénéfice collectif (ne plus transmettre). Mais, en fin juin 2019, 24,5 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral.
En 2018, 23,3 millions de personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement antirétroviral. En 2018, 62% de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès aux ARV. En détail, 62% des adultes de 15 ans et plus vivant avec le VIH ont eu accès au traitement, tout comme 54% des enfants jusqu’à 14 ans.
Concernant les femmes, les données indiquent que 68% des femmes adultes de 15 ans et plus ont eu accès au traitement, cependant seulement 55% des hommes adultes de 15 ans et plus y avaient accès. Concernant le risque de transmission de la mère à l’enfant, 82% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur bébé en 2018.
De nouvelles infections et les décès liés au sida
Les nouvelles infections à VIH ont été réduites de 40 % depuis le pic de 1997. En 2018, 1,7 millions de personnes étaient nouvellement infectées par le VIH, contre 2,9 millions en 1997. Depuis 2010, les nouvelles infections à VIH ont diminué d’environ 16 %. Depuis 2010, les nouvelles infections à VIH chez les enfants ont diminué de 41 % passant de 280 000 en 2010 à 160 000 en 2018.
Malgré les progrès, l’augmentation du nombre de personnes bénéficiant d’un traitement ARV, des décès se produisent encore, mais ont réduit. Les décès liés au sida ont été réduits de plus de 56% depuis le pic de 2004. En 2018, 770 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida dans le monde, contre 1,7 million en 2004 et 1,2 million en 2010. Mais, les décès liés au sida ont été réduits de 33% depuis 2010.
Objectif 90–90–90 et données concernant les femmes
En 2018, 79% vivant avec le VIH connaissaient leur statut. Parmi elles, 78% avaient accès au traitement. Des personnes qui avaient accès au traitement, 86% ont vu leur charge virale supprimer.
Chaque semaine, environ 6 000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH. En Afrique subsaharienne, quatre nouvelles infections sur cinq parmi les adolescents (es) âgés (es) de 15 à 19 ans sont des filles.
Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes, même tranche d’âge. Plus d’un tiers (35 %) des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles à un moment de leur vie. Dans certaines régions, les femmes victimes de violence sont une fois et demie plus susceptibles d’être infectées par le VIH.
Groupes et populations clés
Les populations clés et leurs partenaires sexuels (-les) représentent 54 % des nouvelles infections à VIH dans le monde. Plus de 95 % des nouvelles infections à VIH se sont produites en Europe de l’Est, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le risque de contracter le VIH est 22 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ; 22 fois plus élevé chez les personnes qui s’injectent des drogues ; 21 fois plus élevé pour les professionnels (-les) du sexe et 12 fois plus élevé pour les personnes transgenres.
Co-infection VIH, tuberculose et les financements mondiaux
La tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH dans le monde. Cela représente environ un décès sur trois. En 2017, 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose, dont 9% vivaient avec le VIH. Les personnes vivant avec le VIH sans symptômes de tuberculose ont besoin d’un traitement préventif contre la tuberculose.
Ce traitement peut avoir pour effet la diminution du risque de développer la tuberculose et la réduction des taux de mortalité par tuberculose/VIH d’environ 40%, toujours selon l’ONUSIDA. Il est estimé que 49% des personnes vivant avec le VIH et la tuberculose ignorent qu’elles sont co-infectées et par conséquent ne reçoivent pas de soins nécessaires.
En fin 2018, 19 milliards de dollars étaient disponibles pour la lutte contre le sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Environ 56% du total des ressources consacrées au VIH dans ces pays en 2018 provenaient de sources nationales. L’ONUSIDA estime que 26,2 milliards de dollars seront nécessaires pour la riposte au sida en 2020.
Synthèse de Noufou KINDO
Burkina 24
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