Alizeta Monné : « Même pour avoir un coin pour dormir, c’est compliqué »
Tenkodogo dans la région du Centre-Est et Fada, dans l’Est ont abrité les fora 2020 du ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, le 17 et le 18 février 2020 .Les femmes ont échangé avec leur ministre sur leurs préoccupations.
La ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal était face aux femmes de la région du Centre-Est, le lundi 17 février 2020 à Tenkodogo. Une rencontre qui rentre dans le cadre de la commémoration de la 163e journée mondiale des droits de la femme et du 6e forum national des femmes sous le thème : « crises sécuritaires au Burkina : Quelles stratégies pour une meilleure résilience des femmes ».
Lors de ces deux rencontres, le ministre a invité les femmes à jouer un rôle majeur en vue de relever les défis sécuritaires du Burkina.
« C’est de discuter de ce que le ministère offre aux femmes comme opportunité de développements, de cohésion sociale, d’accompagnement des personnes vulnérables. Et de dire que le soutien aux forces de défense devrait être des actes et non des paroles seulement. De pouvoir s’occuper de leurs familles quand ils vont aux combats, de pouvoir discuter avec eux quand ils sont un peu perdus, de pouvoir les renseigner de tout ce qui n’est pas assez courant chez nous », a-t-elle expliqué.
Laurence Ilboudo ajoute avoir observé une bonne satisfaction du taux de réalisation des engagements du président du Faso lors du 5e forum en 2018.
« Le seul point qui est assez difficile que je puisse retenir, c’est l’amélioration de la gratuité des soins de la mère et de l’enfant. Nous voyons dans toutes les régions que nous devons plus améliorer mais le contexte du défi sécuritaire peut aussi être pour quelque chose dans cette situation », affirme-t-elle.
Les doléances des femmes
Les femmes de ces deux régions ont énuméré leurs préoccupations.
Abiba Keré, la secrétaire générale de la coordination régionale du Centre-Est, a soulevé la réfection de la maison de la femme de Koupéla et de Ouargaye, la construction des boutiques et des centres d’hébergement, le financement des coordinations et des organisations féminines pour la mise en œuvre de leurs activités, la sensibilisation des femmes de la région sur la cohésion sociale et la construction et l’équipement d’un centre polyvalent de formation pour les filles en difficultés.
Dans la région de l’Est, Alizeta Monné, coordonnatrice, s’est appesantie sur la question sécuritaire et les conditions de vie des déplacés. « Les femmes ont fui. D’autres ont perdu leur mari, tous les enfants. Elles n’ont rien apporté. Même pour avoir un coin pour dormir, c’est compliqué », déplore-t-elle.
En plus de la question sécuritaire, les femmes ont évoqué, entre autres, la réalisation de centres d’imagerie médicale (radiologie et échographie) dans tous les CMA et l’augmentation de médecins spécialistes (Pédiatres, gynécologues, Cardiologues) dans la région, la réfection et l’équipement des maisons de la femme de toutes les provinces.
Il faut noter que les fora 2020 ont débuté à Dori dans le Sahel, le 6 février 2020, et couvriront toutes les 13 régions du Burkina.
Saly OUATTARA
Burkina24
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