Chronique de Ramadan : Ramadan et  prières de nuit

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La chronique de Ramadan est proposée par l’Imam Alidou Ilboudo.

Ramadan est connu aussi par la tradition de la prière de la nuit. Toute bonne action faite en ramadan est plus valeureuse que faite dans un autre mois. Selon le hadith, l’acte surérogatoire atteint la valeur de l’obligatoire et l’acte prescrit atteint soixante fois sa valeur en d’autre temps.   Pour ce qui est de la prière, les traditions sont nombreuses là-dessus.  Parmi celles-ci retenons ces deux :

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-« Celui qui prie le mois de ramadan avec foi et escomptant la récompense, Allah lui pardonne ses péchés passés. »

-« … Allah vous a prescrit le jeûne et moi je vous ai recommandé la prière … »

Les traditionnalistes rapportent qu’une nuit de  ramadan, un fidèle vint à la mosquée et y trouva le prophète en prières. Il se joignit à lui et le lendemain, en parla  à ses proches. La nuit venue, ils vinrent un peu nombreux et formèrent un rang derrière le prophète et prièrent avec lui. La nuit suivante, informés, les fidèles remplirent la mosquée et le prophète ne vint pas. Las d’attendre, ils firent la prière, les uns par groupes, les autres seuls, et rentrèrent chez eux. Le matin, ils s’enquirent auprès du prophète de son absence. Le prophète leur dit en substance que la prière était facultative mais vu leur engouement, il craignait que  Dieu ne leur en fasse une obligation, ce qui serait une charge.  L’histoire en resta là et les gens continuèrent à prier comme ils voulaient jusqu’à la mort du prophète.

 Si le jeûne a été prescrit dès la deuxième année de l’hégire, cela veut que le prophète a eu le temps de jeûner 8 à 9 années avant de mourir.  C’est pourquoi les analystes pensent que le tarawih(la prière  avec pauses) a été recommandée vers la dernière année de la vie du prophète sinon la dernière année. Le calife Abou bakr maintint le statut quo et c’est le  Calife Oumar qui prit l’initiative de réunir les gens en son temps sous un imam ; en l’occurrence Oubay Ben Kaab, un des 7 grands lecteurs ( récitateurs ) du coran.

On pourrait ajouter à cela les textes relatifs à la dernière décade, les dix dernières nuits, comme celui-ci ;

Aîcha(RA) rapporte : «  Lorsque les dix dernières nuits arrivaient, le messager de Dieu  pliait sa natte, serrait sa ceinture, réveillait les membres de sa famille et veillait la nuit ». et c’est elle aussi qui lui a posé la question de savoir quoi dire en ces périodes et il lui a enseigné de dire : « O Seigneur, tu es indulgent, tu aimes l’indulgence, fais-moi indulgence ».

A l’analyse, il est bon de dire d’emblée que la prière de tarawih n’est pas une sixième prière obligatoire. Elle est surérogatoire et comme toutes les prières volontaires, elle devrait avoir plus de mérites si elle était accomplie en individuel et à la maison.  Mais comme Oumar le calife, la majorité des savants ont estimée  qu’elle était une bonne innovation, « bid’atoune hassanatoune ».  Et que faite à la mosquée, les négligents bénéficiaient de l’émulation du collectif. En outre, le prophète n’étant plus avec nous, il n’y a plus le risque qu’elle nous soit imposée comme obligatoire. De ce fait il est préférable de l’accomplir à la mosquée. Cela reste un point de vue  même si c’est la norme appliquée apparemment.   

Il est bon de noter qu’il n’y a pas de nombre précis de rakaats.(unités de prières) . Le prophète avait l’habitude de remplir sa nuit de 8(huit) rakaats  dans lesquelles il lisait longuement le coran en station debout. Au temps de Oumar, on en faisait vingt (20) et au temps de Ousmane, trente( 30), l’objectif étant de tenir toute la nuit en prières avec des périodes de repos d’où le nom de tarawih(prières avec pauses).

De tout ce qui précède, il est à retenir que la prière de tarawih n’est pas une obligation, et plus, ne conditionne pas la validité du jeûne du lendemain. Il n’est pas forcé de l’accomplir en groupe à la mosquée et il n’y a de nombre d’unités imposé.

Il appartient au fidèle de s’organiser pour prier selon son emploi du temps, de façon à éviter le mimétisme mécanique et sans valeur.  Le hadith nous enseigne et c’est là la vérité : « la prière de nuit se fait par paire ; et quand vous allez y mettre fin, faite une unité impaire».

Aussi, ce qui est visé par le texte du hadith « Celui qui prie(qaama) le mois de ramadan avec foi et escomptant la récompense, Allah lui pardonne ses péchés passés , » n’est pas forcément la prières rituelle, mais plutôt tout acte de dévotion, que je la fasse assis ou debout ; donc on pourrait y adjoindre la lecture coranique, les séances de zikr et de méditation, la lecture religieuse.

A situation exceptionnelle, comportement exceptionnel

Au vu de ce qui précède, il n y avait  aucune urgence à ouvrir les mosquées pour ramadan.  Qu’on se base sur le fait qu’il y a  allègement des mesures restrictives peut-être, cela pourrait se comprendre (ouverture des marchés, reprise des transports).

 Prier à domicile aurait été plus convenable pour plusieurs raisons dont celle qu’on vient de vivre : l’usage devient la règle et la règle devient l’exception. Eh oui ! La règle est toutes les prières non obligatoires est qu’elles sont meilleures quand elles sont faites à  la maison et individuellement. Les faire en groupe et à la mosquée est exceptionnel! Ainsi donc, une partie de la culture islamique se meurt par mimétisme à travers les siècles. Ensuite, la prière en famille aurait permis de recentrer la famille autour de la spiritualité. On a aussi pris trop l’habitude de vivre avec Dieu à la mosquée et avec la télé à la maison. La force des choses avait commencé à se faire sentir au niveau des familles.  Enfin,  la toute première des finalités de la loi islamique est la préservation de la vie.  C’est un enseignement qu’on ne lie pas souvent aux actes du culte. Et pourtant, toute prière vise d’abord le bien et le bien-être de l’homme. Car Dieu n’a nul besoin de notre prière. Il veut juste nous éduquer par l’acte de prier.

A quelque chose malheur est bon : j’ose espérer que cela puisse changer notre manière d’enseigner la religion !

Bonne suite de ramadan dans le respect des consignes liées à la maladie du covid 19 .

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Rédaction B24

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Un commentaire

  1. Si on pouvait avoir un poule de formateurs de formateurs en Islam regroupant des personnes comme cet Imam, il m’a redonner l’amour d’être musulman. Je ne sais par quel scénario mais je sais que les autres ne font pas exprès. Il faut beaucoup de dialogues et/ ou de sensibilisation. Que les organes de médias lui offre assez de plages de communication.

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