Travail des enfants dans le cacao : La Côte d’Ivoire indignée par une enquête d’un institut américain

La Côte d’Ivoire a réagi aux conclusions de l’enquête diligentée par l’Institut de recherche NORC de l’Université de Chicago (USA) sur le travail des enfants dans ses zones de production de cacao. Elle pointe du doigt les  «insuffisances dans la méthodologie de l’enquête 2018/19» de cet institut de recherche.

Le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS) présidé par la Première Dame de la Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, dans un communiqué rendu public le lundi 25 Mai 2020 a déploré les conclusions de l’Institut de recherche NORC de l’Université de Chicago (USA) sur le travail des enfants dans ses zones de production cacaoyère du pays. Selon le CNS, « la Côte d’Ivoire ne peut approuver l’enquête 2018/19 dans sa version actuelle, qui comporte des failles ».

Cette déclaration intervient à un peu plus d’un mois de la publication du rapport d’enquête 2018/19 de l’Institut de recherche NORC, prévue le 29 juin 2020, et portant sur le travail des enfants dans les zones productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, deux pays voisins de l’Afrique de l’Ouest qui cumulent 62% du marché mondial de cacao.

Le projet de rapport de NORC fait état de la forte baisse du nombre moyen d’heures de travail réalisées par les enfants dans la production de cacao et la forte augmentation de la fréquentation scolaire des enfants issus des familles d’agriculteurs.

L’Etat de Côte d’Ivoire dit rester « très préoccupé par certains aspects fondamentaux du rapport en raison des lacunes largement reconnues de certaines des méthodologies utilisées dans le cadre de l’enquête de Tulane de 2013/2014… (…) Ces lacunes qui comprennent l’échantillonnage et l’extrapolation ainsi que des problèmes liés à la période de référence pour la collecte des données, rendent impossibles toute comparaison précise entre certaines données clés de l’enquête de NORC et celles de l’Université de Tulane et entraîneraient probablement des conclusions trompeuses à tirer de l’enquête de NORC ».

A cet effet les observations des experts ivoiriens sont que « bien qu’ils aient reconnu ces erreurs et leur impact potentiel sur la crédibilité des conclusions de l’enquête 2018/19, NORC et l’USDOL n’ont jusqu’à présent pas voulu apporter les changements nécessaires, évoquant des contraintes de comparaison des données », ont-ils déploré.

La Côte d’Ivoire a réaffirmé son engagement à éradiquer le travail des enfants dans les plantations du Cacao. 

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire