Mali : Mahmoud Dicko et ses alliés manifestent pour la « démission d’IBK »
Mahmoud Dicko, le leader religieux qui s’est mué depuis début Septembre 2020 en homme politique, a appelé ses compatriotes à se mobiliser pour exiger la démission du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) au travers d’une manifestation ce vendredi 05 Juin 2020.
Le locataire du Palais de Koulouba, le Président Ibrahim Boubacar Kéita, a le sommeil troublé depuis que son allié d’hier, le très influent Imam Mahmoud Dicko a fait son entrée en politique avec des habits d’opposant après l’avoir aidé à se faire élire en 2013. Depuis lors, la guerre est déclarée.
Le religieux a pu obtenir de plus de 35 partis et associations la signature, le jeudi 03 Juin dernier, un pacte pour la « démission d’IBK », une manifestation étant prévue ce vendredi 05 Juin 2020 dans la même démarche.
Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) pendant onze ans a passé le flambeau en 2019 à Ousmane Madani Haïdara, un populaire prédicateur traditionnel considéré par ailleurs comme étant son rival. Depuis lors Mahmoud Dicko est devenu plus politique que religieux ou du moins profite bien de son aura constituée autour de l’Islam pour la mise en place de son outil politique, à savoir, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS).
Toutefois, la Cour constitutionnelle a vite fait de le rappeler à l’ordre insistant sur le fait qu’au Mali, aucun «parti ne peut se constituer sur une base religieuse».
La capacité de mobilisation de Mahmoud Dicko au Mali, selon les observateurs, est inédite et singulière. Aucun parti politique n’aurait cette force. La première belle illustration est celle de 2009 où son refus à lui seul a contraint les autorités du pays à ranger une réforme du code de la famille qui faisait une part belle aux femmes qui devraient jouir de nouveaux droits. Une avancée très vite annihilée par Mahmoud Dicko.
En 2019, après de nouvelles manifestations géantes, il a pu obtenir le remerciement du Premier ministre, Soumeylou Boubèye, à qui la responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire lui est imputée. Ce dernier était partisan de la ligne dure qui rejetait de la main toute forme de dialogue avec les leaders terroristes contrairement à Mahmoud Dicko.
Selon les observateurs de la vie politique malienne, le projet de l’Imam risquerait de fragiliser davantage le pays plongé depuis plusieurs années dans une crise sécuritaire.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : Liberation.fr
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