Bisongo : Une alternative pour l’éducation préscolaire en milieu rural
Dans l’optique de promouvoir le développement holistique des enfants de 3 à 6 ans en milieu rural, UNICEF et ses partenaires ont développé des initiatives. Il s’agit de la mise en place d’une structure à base communautaire pour l’encadrement pédagogique des enfants appelée « Bisongo ». UNICEF a organisé une visite dans un centre à Gonkin, dans la province du Ganzourgou.
En 2017-2018, la région du Plateau central présentait un taux de pré-scolarisation de 3,5% comparé à 4,1% au niveau national. C’est ce qui a conduit l’UNICEF et ses partenaires à développer des initiatives allant dans l’éducation des jeunes enfants. Il s’agit de la mise en place de centres à base communautaire pour l’encadrement des enfants dénommés « Bisongo ».
En effet, ces structures visent à prendre en charge l’encadrement des enfants de 3 à 6 ans afin de les préparer pour le cycle du primaire. C’est sans doute pour contribuer à l’amélioration de l’éducation que le projet de l’Agence norvégienne de développement (NORAD) à travers l’UNICEF appuie les Bisongo.
Le projet NORAD vise au renforcement du domaine de la santé, de la nutrition et l’éducation avec une offre holistique de service de qualité pour le développement du jeune enfant au Burkina Faso.
Le jeudi 9 juillet 2020, une équipe de l’UNICEF a visité le bisongo de Gonkin, dans la province du Ganzourgou. Franck Tamini, administrateur de programme éducation à UNICEF, a expliqué que le projet NORAD vise au développement holistique des jeunes enfants du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la grossesse jusqu’à l’âge de 6 ans.
L’enfant qui fréquente le bissongo est beaucoup plus éveillé que les autres enfants…
A l’écouter, le projet NORAD dans le volet éveil et éducation a permis d’acquérir de nouveaux jeux éducatifs, des mobiliers, de construire de nouvelles latrines, d’assurer l’alimentation des enfants. Toute chose qui vise à concourir à un développement harmonieux de l’enfant.
Le bisongo est un espace pédagogique et ludique pour les enfants. Alimata Yaméogo, monitrice dans le bisongo de Gonkin, a indiqué que ce sont des notions d’hygiène, de civisme, des contes, des jeux qui sont dispensés. « Avec le bisongo cela facilite l’éveil des enfants. Au tout début les enfants arrivent timides. Mais, vers la fin de l’année, ils sont très dégourdis », a-t-elle précisé.
D’autant plus que ces structures qui occupent utilement les enfants satisfont les parents. « Avec la mise en place du centre, les parents des enfants ont désormais plus de temps pour vaquer à d’autres occupations. Donc, c’est une bonne chose. Il y a une différence entre un enfant qui fréquente le Bisongo et les autres. L’enfant qui fréquente le bissongo est beaucoup plus éveillé que les autres enfants », a souligné un parent d’un enfant bénéficiaire de bisongo, Sibiri Kaboré.
Egalement, Awa Pafadnam, mère d’un enfant du bisongo de Gonkin, a indiqué que l’utilité n’est plus à démontrer. « Les centres nous aident beaucoup. On a beaucoup plus de temps de s’occuper de la maison et de faire d’autres activités. En plus, l’intégration de l’enfant devient très facile au primaire », a-t-elle précisé.
Avec un objectif de 15 000 enfants, ce nombre est largement atteint …
Pour corroborer, le directeur provincial en charge de l’éducation préscolaire, primaire du Ganzourgou, Mahamoudou Bikienga, a salué l’initiative.
« Dans les zones ou sont installées les bisongo, nous avons pu améliorer considérablement les statistiques au niveau des inscriptions de l’école primaire. Cette initiative est venue améliorer les indicateurs de l’éducation et aussi sur le plan social », a-t-il soutenu.
En plus du volet éducation le projet NORAD intervient aussi dans la délivrance des actes de naissance. Ali Sawadogo, administrateur protection de l’enfant à l’UNICEF, a indiqué que le projet NORAD a permis d’établir des actes de naissances de tous les enfants des 17 bisongo de la région.
« Et mieux, nous sommes allés au-delà en délivrant des actes de naissance pour tous les enfants de toutes les communautés. Y compris les enfants qui ne sont pas dans les bisongo. Avec un objectif de 15 000 enfants, ce nombre est largement atteint », a-t-il insisté.
A noter que le projet NORAD prend fin le 28 février 2021. Ali Sawadogo a espéré que le partenariat va se poursuivre pour permettre d’étendre cette opération à toutes les régions du Burkina Faso. « Nous pensons que si l’appui se poursuit, nous pouvons renouveler cette opération pour pouvoir atteindre d’autres enfants qui ne sont pas forcément de cette tranche d’âge. Mais qui ont besoin d’acte de naissance pour la protection de leur droit », a-t-il suggéré.
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Il a rappelé que l’acte de naissance est le tout premier élément protecteur des droits de l’enfant. De plus, l’opération de délivrance des actes de naissance est bien accueillie par le conseil municipal de Zorgho.
« C’est une très belle initiative parce que certains enfants continuent jusqu’au primaire sans actes de naissance. Et c’est regrettable », a expliqué le maire de la commune de Zorgho, Jacques Kaboré. Il a signifié que c’est plus d’une centaine d’enfants qui ont bénéficié de la délivrance des actes de naissance dans la commune.
Par contre, le président du conseil municipal a déploré le fait que beaucoup d’enfants dans les villages non couverts par le projet ne puissent pas en bénéficier.
Cependant, Harouna Kaboré, parent d’un enfant bénéficiaire de l’opération d’acte de naissance à Gonkin, applaudit l’initiative. « Grâce au bisongo, nos enfants disposent d’actes de naissance. Ce document est très utile pour la vie de l’enfant», a-t-il relaté.
Jules César KABORE
Burkina 24
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