Campagne électorale déguisée : La majorité demande des preuves à l’opposition

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Ceci est une réplique de L’Alliance des Partis et Formations Politiques de la Majorité Présidentielle (APMP) à l’opposition qui l’accuse de se livrer à une campagne électorale déguisée.

L’Alliance des Partis et Formations Politiques de la Majorité Présidentielle (APMP) est heureuse de constater l’installation progressive de la campagne agricole et souhaite au monde Paysan une bonne fin de saison pluvieuse.

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Aussi, elle tient à réaffirmer sa solidarité avec l’ensemble des masses laborieuses de notre Pays qui investissent au quotidien les différents sentiers du développement afin de vaincre l’adversité et pour affirmer notre fierté d’appartenir à cette Nation d’hommes et de femmes dignes et intègres.

Nous ne saurons oublier les victimes de l’hydre terroriste et les déplacés internes pour qui nous manifestons compassion et solidarité.

Sur le terrain politique, c’est avec une grande surprise que l’APMP a suivi les déclarations émanant du CFOP et de certains acteurs politiques tendant à incriminer le Chef de l’État, le Gouvernement et avec eux la majorité présidentielle, de faire de la campagne déguisée en violation de l’article 68 du code électoral.

Cette déclaration, en raison des limites objectives qu’elle comporte mérite de notre part une clarification non seulement en guise de réponse aux acteurs de l’opposition politique mais aussi et surtout pour éclairer l’opinion nationale.

Pour ce faire, notre argumentaire va se bâtir sur une double démarche juridique et politique.

DE LA DEMARCHE JURIDIQUE

Dans son analyse, le CFOP fonde sa récrimination sur l’article 68 bis du code électoral qui interdit, sur une durée de 90 jours avant l’ouverture de la campagne électorale, la couverture médiatique de toute campagne déguisée.

Bien que cette notion de campagne déguisée revête d’une certaine complexité, le code en son article 68 ter énumère les faits et pratiques qui pourraient être considérés comme tels. Aussi, l’article 68 quarter prohibe l’utilisation des biens et attributs de l’État à fins électoralistes.

L’APMP réaffirme son attachement aux principes démocratiques et républicains si chers au Président du Faso, toute chose qui l’a conduit à adhérer au dialogue politique convoqué par le Chef de l’État en juillet 2019 d’où des décisions consensuelles sont issues, de concert avec le CFOP.

C’est ce même souci d’œuvrer à un ancrage démocratique réel qui conduit le Gouvernement à remplir l’une  des conditions sine qua non de l’exigence démocratique qu’est l’exercice de son devoir de redevabilité en se rendant auprès des forces vives des différentes régions à l’effet de faire le point de la mise en œuvre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).

Le gouvernement, pour ainsi dire, est dans son rôle régalien en exécutant une mission qui rentre dans ses attributs constitutionnels en référence à l’article 61 du titre lV de la Constitution qui stipule que le gouvernement en sa qualité d’organe de l’Exécutif conduit la politique de la Nation. L’activité gouvernementale ne saurait en effet être mise en hibernation, bien au contraire, elle est de constante obligation parce que l’État doit continuer à fonctionner.

L’APMP est d’autant plus surprise que l’opposition ne présente à l’appui de sa récrimination aucune preuve matérielle pouvant tomber sous le coup d’une campagne déguisée par l’Exécutif et la Majorité. Et si d’aventure ces éléments existaient, les faits incriminés ont-ils bénéficié d’une couverture médiatique ? Et si de tels actes sont avérés, il appartenait au Conseil Supérieur de la Communication (CSC) de prendre les sanctions ou mesures qui s’imposaient.

Il ne serait pas superfétatoire d’évoquer les articles 36 et 44 du titre III de la constitution pour affirmer le caractère légal des tournées effectuées par le Président du Faso.

En effet, l’article 36 stipule que le Président du Faso est le Chef de l’État et est garant entre autres de la permanence et de la continuité de l’État.

Quant à l’article 44, il précise que de par sa prestation de serment, le président élu cesse d’être le candidat élu d’un parti politique pour ainsi en devenir le président de tous les habitants du Burkina Faso sur toute la durée de son mandat qui est de cinq (05) ans.

À la lumière de ces deux articles, il est aisé de constater que c’est en sa qualité de Président du Faso, Chef de l’État que Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kabore a effectué les visites évoquées par le CFOP et certains de ses membres, notamment l’ADF/RDA.

L’ensemble de ces activités se mènent conformément à l’esprit et à la lettre des lois en vigueur dans notre Pays. Il n’a été aperçu nulle part une quelconque allusion à la candidature du Président du Faso pour sa réélection. Et s’il existe une anomalie fonctionnelle que l’application de l’article 68 bis et suivants occasionnent, la classe politique comme à l’accoutumée pourrait clairement prendre ses responsabilités au lieu d’explorer des possibilités vaines de récupération politique.

En tout état de cause, l’APMP prend acte de la volonté du CFOP de saisir les instances juridictionnelles sur cette question. Elle aurait dû d’ailleurs en notre sens commencer par là, en lieu et place de ce ramdam communicationnel fait d’invectives et propos maximalistes qui s’apparentent fort bien à une campagne déguisée, et qui ne reflète ni plus ni moins qu’une frilosité mal contenue.

DE LA DEMARCHE POLITIQUE

L’APMP tient à rappeler que le 11 Juillet de l’an 2020, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a, au cours de son congrès, investi Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kabore comme Candidat du parti soutenu par les                 68 partis et formations politiques de la majorité présidentielle, à l’élection présidentielle du 22 Novembre 2020. À cette instance solennelle, le Président du Faso s’est fait représenter parce qu’il a une claire compréhension de l’amalgame que sa présence en ces lieux aurait pu créer. Des acteurs du même CFOP en son temps n’ont pas manqué de voler en conjectures en évoquant ‘‘une rupture de confiance’’ entre le candidat- président et ses soutiens.

Il est donc incongru de vouloir faire la morale de la démocratie à ce démocrate de conviction et de pratique qui, du reste, a toujours visé le meilleur standard possible de la démocratie, tout en plaçant le dialogue politique et la recherche du consensus dans son mode de gouvernance. Nous citerons pour preuve la mise en place du Comité de suivi du dialogue politique qui regroupe de façon paritaire les deux composantes (Majorité et Opposition). Cette préoccupation du CFOP aurait dû être discutée dans ce cadre qui a d’ailleurs fait la preuve de son dynamisme au vu des questions politiques majeures qui y ont été déjà traitées avec satisfaction.

D’ailleurs, une proposition de modification de l’article 68 bis a déjà été actée par ce comité, sur demande de l’opposition politique, donnant lieu à une procédure de révision consensuelle du code électoral en cours devant la Représentation Nationale.

Jusqu’à l’aboutissement de cette procédure, l’APMP et tous ses partis membres respectent et respecteront la Loi et tous les textes en vigueur.

Nous mettons à défi l’Opposition de donner un début de preuve d’un fait et geste d’un parti de notre obédience pouvant être qualifié de campagne déguisée.

Nos ambitions politiques sont légitimes certes, mais nous savons, par devoir républicain, séparer l’État en tant qu’entité qui a la charge de conduire les politiques publiques pour le bien de l’ensemble des Burkinabè, des partis politiques dont la raison d’être est de conquérir, gérer le pouvoir d’Etat et d’animer la vie politique nationale.

Dans sa démarche afin d’obtenir la révision du Code Electoral, l’argument massue développé par le CFOP aux fins de déclarer l’article 68 bis inopérant était de le considérer comme attentatoire aux fonctions constitutionnelles des partis politiques. Par analogie, on ne peut recevoir l’opposition dans ses prétentions consistant à attenter aux prérogatives constitutionnelles de l’État et de ses démembrements.

Pour finir, l’APMP réitère son entière disposition à œuvrer avec l’Opposition politique pour consolider les bases de notre démocratie. Mais ceci doit se faire sous le prisme de la responsabilité et de l’acceptation de notre diversité afin de bâtir un Etat de droit démocratique.

Nous restons attachés à l’esprit de consensus qui a toujours guidé la classe politique burkinabè et restons solidaires des différentes propositions de modifications du code électoral convenues de commun accord avec le CFOP.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Ouagadougou, le 17 août 2020

Pour l’APMP,

Le Coordonnateur

Clément P. SAWADOGO

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