Le Burkina Faso s’active pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH
Le Réseau national pour une grande implication des personnes infectées par le VIH dans la lutte contre le VIH/Sida au Burkina Faso (REGIPIV-BF) met en œuvre, de juillet 2019 à décembre 2020, un projet axé sur l’eTME (Elimination Transmission Mère-Enfant) dans 26 districts et formations sanitaires du pays. Les acteurs réunis autour de ce projet se sont rencontrés ce 25 août 2020 pour faire le bilan semestriel de la mise en œuvre du projet.
L’infection au VIH constitue toujours un défi majeur au Burkina Faso, en dépit des nombreuses actions développées pour lutter contre l’épidémie depuis ces trente dernières années. Selon le rapport 2018 de l’ONUSIDA, il est estimé que 94.000 personnes seraient infectées par le VIH en 2017 au Burkina Faso dont 9.400 enfants de 0 à 14 ans.
Courant la même année, le pays comptait 59.536 personnes vivant avec le VIH qui sont sous traitement antirétroviral, dénombre le rapport d’audit de la file active. Le taux de diagnostic précoce du VIH qui est de 33,25% reste toujours faible, à en croire un rapport 2018 de la Direction de la santé de la famille.
En outre, des données AIDSInfo de l’ONUSIDA renchérissent que pendant que la couverture ARV (Antirétrovirale) des femmes enceintes a été de 83% en 2015, 85% en 2016 et 92% en 2017, le dépistage précoce des nourrissons nés de mères séropositives n’a pas excédé 16%.
Rencontre semestrielle pour analyser les acquis et les insuffisances d’un projet…
Diverses initiatives ont été mises en œuvre telles que la décentralisation du diagnostic précoce des nourrissons nés de mères séropositives, la formation des agents de santé, etc. Les résultats des actions n’ont toutefois pas produit l’effet escompté.
En 2014, le Réseau national pour une grande implication des personnes infectées par le VIH dans la lutte contre le VIH/Sida au Burkina Faso (REGIPIV-BF) a expérimenté, en collaboration avec l’UNICEF et le SP/CNLS-IST, une stratégie pour contribuer au renforcement du programme de prévention de la transmission mère-enfant du VIH par la paire éducation.
« Cette expérience, bien qu’à petite échelle, a montré une nette amélioration des indicateurs dans les sites du projet.
C’est dans ce contexte que le REGIPIV-BF a bénéficié d’un appui financier du Fonds mondial pour mettre en œuvre un projet axé sur l’eTME (Elimination Transmission Mère-Enfant) dans 26 districts et formations sanitaires à travers 12 régions du Burkina Faso », a indiqué Adama Ouédraogo, coordonnateur national du REGIPIV-BF.
Il était prévu, dans le plan de travail du projet, dit-il, de réunir semestriellement les différents acteurs concernés pour analyser les acquis et les insuffisances afin de définir de nouvelles orientations pour l’atteinte des résultats attendus.
Le Burkina Faso est sur la bonne voie…
« C’est dans le souci de respecter les mesures barrières contre le Covid-19 que le bilan semestriel de mise en œuvre du projet sera présenté en deux ateliers distincts dont l’un à Ouagadougou et l’autre à Koudougou. Ces ateliers visent à harmoniser et valider les données collectées au cours du premier semestre 2020 de mise en œuvre du projet », a informé Adama Ouédraogo.
Pour Dr Nadia Yaméogo, chargée de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH à la Direction de la santé de la famille, la rencontre de ce 25 août 2020 vient à point nommé, car elle permettra de voir les faiblesses et surtout comment rehausser les différents indicateurs pour atteindre l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH. Selon ses dires, dans la lutte contre le VIH/Sida, le Burkina Faso est quand même sur la bonne voie.
« On ne va pas se jeter des lauriers. Mais en tout cas, nous sommes assez satisfaits de l’évolution des indicateurs au Burkina Faso, dans la mesure où la prévalence ne fait que baisser. Nous sommes à moins de 1% depuis un bon moment déjà. Et pour ce qui est de la transmission mère-enfant du VIH, pour un taux de transmission qui était à 8,2 en 2016, nous sommes actuellement à environ la moitié (4,5). Nous espérons atteindre les différents objectifs avec l’accompagnement des partenaires dont le REGIPIV-BF », s’est réjouie Dr Yaméogo.
Noufou KINDO
Burkina 24
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