Elections 2020 : A Ouaga, des déplacés internes votent pour la paix et la sécurité
Ce dimanche 22 novembre 2020, les Burkinabè sont appelés aux urnes. Certaines personnes déplacées internes vivant à Ouagadougou ont pu accomplir leur devoir citoyen. D’autres ayant perdu leurs documents d’identité au cours de leur périple disent être de cœur avec l’esprit du vote. Mais tous n’attendent qu’une seule chose à l’issue du scrutin : Que la sécurité et la paix reviennent partout au Faso afin qu’ils puissent repartir…
Sid-Mahmoud Soré est un déplacé interne vivant dans la Capitale avec sa famille depuis un an et six mois. Il est ressortissant de Kelbo. Il est également maître coranique dans le quartier Tanghin où il habite avec ses deux épouses et leurs 14 enfants. Le bigame enseigne une trentaine d’élèves coraniques.
Il explique pourquoi il ne pourra pas voter ce 22 novembre 2020 : « Je n’ai pas de carte d’électeur, ni de pièce d’identité, encore moins un extrait de naissance. Suite à notre fuite vers Ouagadougou, tous nos documents personnels sont perdus ».
« Que le meilleur (candidat) gagne par la grâce de Dieu »
Malgré qu’il ne puisse pas accomplir ce devoir citoyen, l’homme de Dieu a une pensée pieuse pour les votants et les futurs dirigeants du pays. « Que le meilleur (candidat) gagne par la grâce de Dieu pour que notre pays recouvre sa quiétude et sa paix d’antan. Je prie également afin que tous ceux et toutes celles qui ont des cartes d’électeurs puissent sortit voter. Il n’est pas encore tard », exhorte le quinquagénaire.
Tous les déplacés internes ne sont pas dans les mêmes conditions. Certains ont su bien garder leurs documents « précieusement » malgré les crépitements d’armes et la dure épreuve imposée par l’exode. Hamadou Dicko fait partie de ces derniers.
Ce ressortissant de Djibo, monogame et père de huit enfants vit également à Tanghin depuis deux ans et trois mois. « Moi j’ai pu voter ce matin très tôt, ainsi que mon épouse. Il y a environ trois mois, nous nous sommes rendus à la Maison des jeunes de Tanghin pour nous enrôler. Et aujourd’hui nous avons voté sans problème. Nous avons voté pour la paix et la sécurité au Burkina Faso », confie-t-il.
« Même la carte d’identité de mon épouse, c’est moi qui les gardais »
Il affirme avoir pris soin des documents d’identité de sa famille. « Même la carte d’identité de mon épouse, c’est moi qui les gardais. Je lui remets lorsqu’elle souhaite sortir de la maison. C’est très important. Car les documents d’identité constituent le premier passeport de la vie », explique Hamadou Dicko.
Quant à Boukary Kadiogo, un autre déplacé interne à Pazani et ressortissant de Kelbo, il s’est fait enrôler, mais compte voter dans la soirée. Lui qui gagne sa vie dans la mécanique, le collage et le lavage des engins, précise qu’il votera à sa descente après avoir amassé quelques sous.
« Nous votons afin que la sécurité, la paix et la cohésion sociale reviennent au Faso pour que nous puissions repartir chez nous », lâche celui qui est surnommé à Pazani « l’homme aux mille métiers ».
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