Littérature : Thibaut Bluy raconte son expérience de « nassara » au Burkina Faso
Ce vendredi 27 novembre 2020, Thibaut Bluy a présenté son œuvre intitulée « l’Observateur Toubabou », publiée aux éditions Du Net le 13 novembre 2020, relatant des expériences de l’auteur au Burkina Faso et accessoirement dans d’autres pays de la sous-région.
« Ecrire pour promouvoir une autre perspective. Pas celle d’un envoyé spécial ni d’un correspondant expatrié, ni d’un Français qui va progressivement se glisser dans la peau d’un reporter burkinabè. Il n’y parviendra jamais vraiment, puisque même après une année sous le soleil africain, l’inconnu le considérera toujours comme étranger (…) », dixit Thibault Bluy.
Du point de vue de la structure, Saidou Alcény Barry a expliqué que le livre se compose en deux grandes parties. La première relate les évènements socio-politiques qui se sont passés entre 2015 et 2016, à savoir le putsch du RSP, le Tour du Faso, les élections présidentielles de 2015, l’attentat de Capuccino, l’avènement des milices d’auto-défense koglweogos.
Il a présenté la deuxième partie de l’œuvre qui s’intéresse aux quatre récits de voyage de Bluy dont le premier s’intéresse à l’Ouest du Burkina Faso (Bobo, Banfora), le deuxième au Ghana et à la Côte d’Ivoire et les derniers récits au Bénin et au Togo.
« Après un an » d’immersion au Burkina, le Français Thibault Bluy a déclaré s’être aperçu que certains de ses compatriotes n’avaient pas entendu parler de ce qui s‘est passé au Burkina Faso pendant cette période, alors que c’était des évènements historiques pour lui.
Cela aurait été donc la première raison pour laquelle il a écrit ce livre visant à « intéresser les Français par rapport aux évènements historiques qui se sont passés à ces périodes » ; et à permettre aux Burkinabè « de mieux comprendre ce qui se passe au Burkina ». L’auteur a précisé que ce livre est disponible à 5000 F CFA dans à l’Observateur Paalga et sera bientôt dans les étagères des bibliothèques des villes et des régions du Burkina.
59 % de locuteurs français sur le continent africain
L’intérêt de cet ouvrage se trouve dans le style de l’auteur en ce sens qu’il utilise un champ lexical adapté à la réalité burkinabè, selon Saidou Alcény Barry. Il a expliqué que l’auteur « a trouvé une recette qui puise dans les mots anciens et assaisonnée de trouvailles récentes, d’africanisme et de mots nouveaux », adapté au « lecteurs paresseux ». Mais « cela n’entrave pas la saisie globale du texte », a-t-il ajouté.
Le Zola est édité en deux versions adaptées dont une française et une burkinabè. Thibault Bluy a expliqué cela par le fait que « on se rend compte que la France n’était pas au centre de la francophonie. Si on regarde aujourd’hui, il y a 300 millions de locuteurs francophones et y en a 59 % sur le continent africain et on est 65 millions en France. Donc on voit bien que le centre de la francophonie ce n’est plus la France, c’est plutôt le continent africain ».
Josué TIENDREBEOGO (stagiaire)
BURKINA 24
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