Saint Valentin au Burkina Faso : « On peut supprimer cette fête ! »
Importée. Non nécessaire. Hypocrite. Les qualificatifs collés à la fête de l’amour, la « Saint Valentin », ne sont pas élogieux sur certaines lèvres au Burkina Faso. Tout comme cette interrogation : l’amour existe-t-il toujours au sens premier du terme ?
A Ouagadougou, le 9 janvier 2021, la ville ne respire pas totalement les couleurs de la fête de Saint Valentin, la journée de l’amour.
Quelques personnes ont l’intention de célébrer cette fête qui est une occasion pour elles de raviver leur flamme d’amour. Amza Derra est commerçant au marché central de Ouagadougou. Il a déjà acheté le cadeau de sa bien-aimée et compte la magnifier ce jour. « Nous allons le faire à notre manière, vu qu’il n’y a pas d’argent. (…) Je vais lui offrir mon cadeau. Elle sera contente. Nous allons fêter ensemble, la vie continue et c’est simple », a-t-il affirmé.
« C’est une affaire de Blanc »
Au marché Rood Woko, il n’y a pas assez d’engouement, le 11 janvier 2021. Les citoyens ont d’autres préoccupations et ne se sentent pas concernés par cette fête. Pendant ce temps, les vendeurs de cosmétiques et matériels aux couleurs de l’amour se plaignent. Selon eux, les citoyens n’ont pas la tête à cette fête.
« Cette année est différente des années antérieures. Il n’y a plus de marché comme les autres années. Les gens ne s’intéressent même pas à ce qu’on vend », a déclaré Mahamadi Ouédraogo, commerçant.
Des citoyens sont catégoriquement contre la célébration de cette fête au Burkina. Monsieur Congo lui, trouve qu’aucune fille ne devrait avoir de cadeau de Saint Valentin car c’est une fête des Occidentaux. Du reste, il a plusieurs femmes.
« Cette fête est une affaire de Blanc. Vu qu’elles sont nombreuses. Ce jour-là, j’userai de ma stratégie. Je dirais que je ne suis pas en bonne santé. (…) Si ça ne tient qu’à moi, on peut supprimer cette fête. Elle est sans intérêt. Si ma femme a l’argent de la popote, c’est suffisant. Le reste ne me regarde pas. Les fleurs n’ont aucune signification. On ne peut pas fêter si on n’a pas mangé», a laissé entendre M. Congo.
Cette idée de fête des Blancs est nourrie par d’autres Ouagalais, notamment par des étudiants. Selon Soungalo Ouattara, c’est une journée au cours de laquelle il y a de la débauche . «Ce n’est pas l’amour vrai qu’on célèbre ce jour. On a tendance à dire que le 14 février est la fête de l’amour, or cet amour n’existe pas. C’est de l’amour matérialiste qui est là. Lorsque vous allez en tant qu’homme vers une fille, vous vous donnez certaines caractéristiques que vous recherchez chez la fille, surtout celle morale vis-à-vis de la société et de votre personnalité », a-t-il justifié.
Serge Bayala est de l’avis de ceux qui pensent que la fête de Saint Valentin n’est pas partie intégrante de la culture du Burkina. Celui-ci affirme qu’elle a une origine païenne et sa célébration est une occasion pour voir la quantité d’infidélité et d’hypocrisie ainsi que la trahison qui est vécue de part et d’autre au quotidien.
« À côté de ceux qui se donnent des roses, il y a ceux qui se révèlent comme ayant été des épines très dangereuses et très nocives pour des personnes. Parce que des cœurs vont être brisés et on tente de tisser d’autres cœurs à côté. C’est aussi révélateur d’une forme de relation qui montre que des gens se donnent à plusieurs tendances dont l’infidélité », a déclaré l’acteur de la société civile, Serge Bayala qui a fait entendre qu’il faut se préserver de ce type de spectacle.
« La Saint Valentin est révélatrice d’un certain état de dégradation morale »
« C’est souvent grandement révélateur qu’un garçon se donne le loisir de faire des propositions en ayant plusieurs partenaires(…). Je pense que c’est révélateur d’un certain état de dégradation morale, mentale au sens où cette fête est une belle occasion pour évaluer plutôt le taux de non-respect d’amour dans son sens noble du terme. Ce qui veut dire que de nos jours c’est de plus en plus rare ce type de sentiment durable. Ce type de sentiment qui aime réciprocité, respect, considération, aussi loyauté d’un acteur envers l’autre », a-t-il lancé.
De l’avis de Serge Bayala, les relations amoureuses au sens pur du terme sont en crise.
« Le conditionnement, c’est d’abord qui tu es, est ce que tu sonnes financement et tout le reste. Donc aujourd’hui, j’avoue que l’amour divin connait des crises ou est presque en panne, du fait d’un ensemble de choses qui ont envahi et qui rendent commercialisables les relations humaines au sens où des sociétés de motos, de voiture, de bière, de fleurs veulent tout de suite accaparer des sentiments humains. Et finalement ce n’est pas tant le rapprochement entre deux individus qu’on créait. C’est plutôt des clients qu’on créait pour son business », s’est-il justifié.
Le 14-Février a-t-il une valeur ajoutée pour l’amour ? Cet amour, au sens épuré du terme, existe-t-il toujours ? L’amour est-il en crise ? Voici des questions qui peuvent aussi meubler cette journée !
Alice Suglimani THIOMBIANO et Joël THIOMBIANO (stagiaire)
Burkina 24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
C’est simple. On remplace la fête du st Valentin par celle du Grand Burkinabè. Et chacun évaluera ses acquis ou réalisations ou exploits et fêtera à propos.
Ceux qui qualifie la sainte Valentin comme d’origine payenne,de fête de banc ou d’occasion de débauche et j’en passe ne sont pas de bonnes moralités.est ce que ce nous cherchons à savoir si la voitures ou l’ordinateur que nous partions payer est fabriquée par un payen ou un croyant ou après les avoir payé, comment les utilisons nous ? Bien sûr que d’autres s’en vont tuer des gens avec ces voitures et d’autres non.c’est la même chose avec les fêtes.ce ne pas parce que toi tu ne sais pas là fêter que tout le monde ne le sait pas…