Insertion professionnelle des jeunes au Burkina : Le modèle suisse en expérimentation
En prélude à la 6e session du comité technique de suivi et d’orientation du Programme d’Appui à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage dual (PAFPA), prévue pour le 25 février 2021 à Banfora, une équipe a visité des structures bénéficiaires dans les régions du Centre-Ouest et des Cascades du 22 au 24 févier 2021. Cette visite terrain visait à constater le déroulement du programme avant la validation du plan d’activités de 2021.
Le comité de suivi du programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (CTSO) a visité des structures bénéficiaires dans les régions du Centre-Ouest et des Cascades. Il s’agit, entre autres, des apprenants, des centres de formation et des entreprises formatrices.
A Koudougou dans la région du Centre-Ouest, Aimé Bazié, entrepreneur agricole a bénéficié du programme pour l’encadrement des jeunes en maraicherculture. A l’écouter, il est revenu à l’agriculture car « la terre ne ment pas ». Selon lui, après avoir fait des petits boulots à Ouagadougou, il a opté de revenir à la maraicherculture à Koudougou. Il aurait commencé avec 90 000 FCFA. Actuellement, il exploite une superficie de 0,90 hectare avec 590 planches. Aimé Bazié a signalé que chaque planche donne un sac d’oignon et actuellement le sac est vendu à 6 000 FCFA.
…La terre ne ment jamais…
Il est très fier de transmettre ses connaissances à la jeune génération. « Les apprenants vont m’aider à travailler dans mon champ tout en apprenant. L’Etat ne peut pas employer tout le monde. La terre ne ment jamais », a-t-il souligné.
Boniface Bazié, un de ces apprenants, a expliqué qu’après le baccalauréat il a décidé de s’investir dans le jardinage. Ainsi, à l’issue de sa formation, il compte s’investir pour son propre compte en agrandissant sa portion cultivable.
Egalement, l’équipe du CTSO a visité des centres de formation en mécanique de deux roues à Koudougou. Aziz Tiendrébéogo, apprenant en mécanique deux roues dans le centre de formation en mécanique « expérience auto » de Koudougou, apprécie l’initiative de cette formation.
« Nous avons appris beaucoup de choses sur les moteurs à 4 temps. Avec l’évolution des engins à deux roues, il faut une formation pour s’adapter. Ma formation me permet de me distinguer des autres mécaniciens qui n’ont pas fait la formation », a-t-il indiqué.
En outre, dans la région des Cascades, précisément dans la commune de Bérégadougou, le Centre Lasalien d’initiation aux métiers de l’agriculture (CLIMA) qui évolue dans la formation de l’embouche bovine et ovine, a bénéficié du programme.
La formation est indispensable avant d’entreprendre…
Ido Oumar est un économiste agricole et aussi un apprenant à la formation en embouche bovine et ovine dans le centre. Il a fait savoir qu’en plus de sa maitrise en économie, il compte entreprendre dans l’élevage. « Qui dit entreprenariat dit d’abord des connaissances requises. Et ensuite mettre en pratique ce qu’on a appris. La formation est indispensable avant d’entreprendre quel que soit ton niveau pour percuter dans le domaine choisi », a-t-il déclaré.
En outre, le programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage dual a bénéficié d’un financement de la coopération Suisse.
Thomas Piras, directeur adjoint du bureau de la coopération Suisse au Burkina Faso, a indiqué que la formation de type dual « fait partie de notre ADN » qui consiste à allier la formation théorique et la pratique.
« Nous avons vu des jeunes qui sont très dynamiques et très engagés avides d’apprendre des choses pratiques. Egalement des formateurs très engagés qui encadrent les apprenants. C’est la recette d’un résultat très promoteur. Nous sommes très satisfaits de ce que nous avons vu », a-t-il laissé entendre à l’issue des visites.
C’est le modèle de formation qui est l’originalité…
En rappel, le programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage type dual (PAFPA) est une initiative du conseil national du patronat Burkinabè (CNPB). Selon le président du CTSO, Issa Compaoré, le programme vise à la formation et à l’insertion de 8000 jeunes dont 50% de hommes et 50% de femmes. Les domaines sont, entre autres, l’agro-Sylvio pastorale, la mécanique, la transformation alimentaire, la menuiserie métallique et la maçonnerie. Le programme intervient dans 6 régions. Il s’agit de la région du Centre-Sud, du Centre, du Centre-ouest, de la Boucle du Mouhoun, les Hauts-Bassins et les Cascades.
« C’est le modèle de formation qui est l’originalité. A savoir que pendant longtemps, nos entreprises se sont plaintes de l’inadéquation entre l’emploi et les formations qui sont données par le système éducatif. Ce programme prévoit que 80% du temps de formation soit consacré dans l’entreprise et 20% dans les centres. C’est une expérience pilote pour le patronat et pour le projet. Si c’est concluant, l’Etat pourra généraliser cette stratégie », a relaté Issa Compaoré.
Jules César KABORE
Burkina 24
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