Côte d’Ivoire: Accueil triomphal pour Laurent Gbagbo, « le miraculé de La Haye »

Après avoir mis définitivement derrière lui la page de la Cour Pénale Internationale, l’ex-chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo est rentré chez lui, dans son pays dans l’allegresse totale de ses militants venus des quatre coins du pays mais également de la diaspora pour savourer le retour du « miraculé». De l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan-Port-Bouët à l’ancien quartier général de campagne du FPI, une marée humaine ne s’est pas voulue faire raconter l’évènement.

Laurent Gbagbo n’est plus à Bruxelles en Belgique encore moins à La Haye en Hollande. Il est désormais chez lui en Côte d’Ivoire, parmi les siens qui ont célébré son retour avec triomphe et parfois avec zèle, violant quelque fois les consignes de sécurité  à leurs dépens au regard de la répression policière à certains endroits de la ville, notamment à Koumassi et Port-Bouët à l’Est d’Abidjan.

Accueilli à sa descente d’Avion par ses plus proches collaborateurs, l’on a vu un Laurent Gbagbo visiblement affaibli et diminué par les effets conjoints de sa longue incarcération et celui de l’âge. Ses gestes et mouvements ralentis ne sont pas passés inaperçus  mais l’essentiel pour ses fanatiques était de voir leur « Opah national » (Père en langue Bété) comme ils aiment à le désigner, regagner vivant la terre de ses ancêtres.

Etaient présents sur l’esplanade du pavillon présidentiel, un autre ancien chef de l’Etat ivoirien, le Président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié et son épouse accompagnés d’une forte délégation. Des chefs traditionnels, ayant décidé de se dissocier du boycott de l’accueil par la chambre des Chef et Rois de Côte d’Ivoire, ont marqué leur attachement au relaxé de La Haye, le tout avec un parterre de proches, de collaborateurs et de fervents partisans.

Une fois à son ancien QG de campagne, Laurent Gbagbo s’est adressé à ses militants en extase. « Je suis votre soldat, je suis mobilisé (…). Merci pour votre ténacité. Je suis heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique (…). Je sais que je suis Ivoirien mais en prison j’ai su que j’appartenais à l’Afrique», tels ont été les premiers mots de l’ex-chef de l’Etat ivoirien ému par la ferveur et les scènes de liesse remarquées çà et là à son accueil.

Sa première adresse  a été également pour lui l’occasion de rendre un hommage à ses compagnons de lutte parfois compagnons d’infortune, entre autres son dernier Premier ministre Marie Aké N’GBO, son « ami et frère » Abdoudramane Sangaré dont le souvenir et celui de sa mère, tous les deux disparus en son absence, lui ont arraché des larmes en public. « Abdoudramane Sangaré n’a pas attendu que je vienne lui dire merci avant qu’il ne parte, lui à qui j’ai demandé d’enterrer ma mère », a regretté Laurent Gbagbo très ému.

Après cette folle journée d’accueil, des Ivoiriens se reconnaissant  en l’ex-président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, disent ne plus voir d’obstacle sur le chemin de la réconciliation entre tous les fils de ce pays.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire