Burkina Faso : Le Capitaine Daouda Derra, le gendarme qui manie « l’arme douce »
La tenue de militaire. Le béret. Les rangers. L’arme. Tels sont les quelques éléments qui définissent le pandore. Celui-ci qui est engagé à défendre le territoire à l’aide de son fusil. Mais il y a bien, une autre arme qui peut aussi contribuer à assurer cette défense. Et le Capitaine Daouda Derra de la Gendarmerie Nationale le démontre. « L’arme douce ». Autrement dit, le livre. Le Capitaine Daouda Derra nous livre sa passion pour la littérature dans les lignes qui suivent.
11 ans de service. L’officier de la Gendarmerie nationale, le capitaine Daouda Derra, manie aussi bien l’arme que le livre. Depuis le lycée, cette passion pour la lecture et l’écriture conduira le capitaine Derra à poser l’encre de sa plume sur deux œuvres.
Dans ses ouvrages, le capitaine aborde plusieurs thèmes de société. Dans sa première œuvre intitulée « Un rêve brisé », l’écrivain fait ressortir les conditions de la femme à travers les filles de ménage et dans la seconde œuvre, « Florilège de sentiments », qui est un recueil de poèmes, il touche plusieurs thèmes dont la vie de soldat, les périples vécus et l’amour.
« Le livre est une arme douce qui peut également servir »
Rencontré mi-juillet 2021, c’est dans un environnement qui lui est familier que l’équipe de Burkina 24 a échangé avec le pandore. Assis dans la bibliothèque au sein de l’Etat-major de la Gendarmerie Nationale à Paspanga, le capitaine était dans son biotope. Le regard fixe. Le menton relevé. Les mots directs et sans hésitation, il pénètre dans ses écrits pour faire ressortir la profondeur de ses messages.
Ce gendarme de 11 ans de service au sein des Forces Armées Nationales considère le livre comme une « arme douce », utilisable pour la défense de « la patrie ».
« Le livre est une arme douce qui peut également servir au-delà de l’arme qu’on connait telle que le fusil. Je considère qu’écrire aussi est une forme de défense pour ma patrie. Egalement, parce que j’aide la population à prendre en compte certains faits sociaux qui nous permettront d’avoir un meilleur vivre-ensemble et donc d’être plus en paix, en tranquillité », explique-t-il.
Cet écrivain, aussi romancier que poète, invite dans ses écrits, ses « frères d’armes », à prendre conscience de la situation de vie et à entreprendre toutes les démarches afin d’avoir une vie de foyer en conformité avec les lois de la République. « (…) ils doivent sécuriser leur compagne parce qu’on ne sait jamais du jour au lendemain ce qui peut arriver ». Entendez par « sécuriser », le mariage légal !
« ‘’Un rêve brisé’’ est paru en 2018. Il s’agit d’un roman qui parle de Safoura qui est une fille de 18 ans qui a quitté son village et qui est venue en ville pour réussir. Mais elle sera placée comme fille de ménage dans une famille. Malheureusement, elle fera l’objet de viol de la part de son patron qu’elle finira par tuer et s’enfuir. Elle se retrouvera dans le monde de la prostitution à travers une amie qui, elle aussi a perdu son homme, qui était un militaire et comme il ne l’avait pas épousé, sa famille l’a chassée. Donc, elles sont devenues amies. Frida et Safoura, ce sont leurs parcours qui sont racontés à travers un rêve brisé ».
Le capitaine Derra n’a pas de thème particulier auquel il met toute son attention, par contre, il traite de tous les thèmes dans ses écrits. « La société est déjà un vaste chantier sur lequel il faut écrire pour que les gens prennent conscience que nous n’avons qu’un seul Burkina, qu’une seule société à défendre », se défend-t-il.
« Le monde de l’écriture au Burkina n’est pas très développé »
Le roman du manipulateur de « l’arme douce », « Un rêve brisé », a été retenu pour la participation à la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO), édition 2019. Cette œuvre a également été retenue dans la catégorie de « meilleure révélation jeune » à l’édition Plume d’or et son recueil de poème, « Florilège de sentiments », nominé à la catégorie « meilleure poésie ». Ces deux œuvres n’ont pas encore été primées, mais le capitaine est satisfait de ses écrits et compte en faire davantage.
« Je suis entièrement satisfait sur le plan personnel. J’ai réussi à faire aboutir un projet parce qu’il faut dire que le monde de l’écriture au Burkina n’est pas très développé. Donc c’est très difficile de pouvoir faire vivre une œuvre. J’ai également cette satisfaction de pouvoir participer à un mieux-être social parce que les thèmes qui sont évoqués touchent et c’est sûr que si ça touche, ça peut créer du changement », se réjouit-il.
L’officier des Forces Armées Nationales est soutenu par sa hiérarchie dans cette aventure. Le passionné de la littérature, malgré la rareté de son temps libre, ne compte pas se limiter aux deux œuvres publiées. Il ambitionne faire vivre sa plume d’autant plus qu’il bénéficie de l’accompagnement de sa hiérarchie. Bientôt naitra de sa passion, une troisième œuvre, promet-il…
Alice Suglimani THIOMBIANO
Burkina 24
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