Hervé Ouattara : « Jetez-moi dans la fosse aux loups, je deviendrais le chef de la meute »

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Hervé Ouattara, l’un des visages de la Transition politique au Burkina Faso, avait déposé armes et bagages au Mouvement patriotique pour le salut (MPS) de Yacouba Isaac Zida. En juillet 2021, celui qui occupait le poste de Secrétaire national chargé à la jeunesse a rendu le tablier pour « convenance personnelle ». Contacté par Burkina 24 le vendredi 6 aout 2021, il revient sur sa démission, l’ambiance au sein du MPS qui est sorti bredouille des élections de novembre 2020, ses relations avec Isaac Zida et bien-sûr, sa réaction suite au récent mariage entre son ancien parti et l’UNIR/PS. 

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Burkina 24 (B24) : Hervé Ouattara a quitté le MPS pour « convenance personnelle ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

Hervé Ouattara : La question de ma démission du MPS est derrière moi. Mais, comme vous me posez la question, je vais répondre. C’est comme je l’ai notifié dans ma lettre de démission, c’est pour convenance personnelle, parce que j’estimais à un moment que je devais explorer d’autres horizons et j’ai des ambitions personnelles. Pour moi, c’était le motif qui devrait me permettre de me jeter encore à l’eau et de m’essayer à autre chose. Il n’y a aucun sous-entendu dans ma démission. D’ailleurs, elle a été longuement murie et le moment venu, j’ai quitté le navire pour pouvoir emprunter mon chemin. C’est aussi simple que ça.

B24 : Est-ce le ralliement du MPS à la majorité présidentielle qui est à la base de votre démission au regard de vos antécédents avec le MPP ?

Hervé Ouattara : Personnellement, j’estime que le MPS est un parti qui est libre de prendre des décisions qui l’arrangent, des décisions qui vont en adéquation avec ses principes, ses valeurs. Le MPS a donc décidé de se rallier à la majorité présidentielle, c’est tout à fait son droit. De mon côté, j’ai estimé aussi que j’avais un autre parcours, j’avais une autre vision, j’avais une autre façon de voir les choses et que je devais emprunter aussi un chemin que j’avais longuement muri. Alors, j’ai mis la chose en application et puis c’est tout.

Donc, je n’ai aucun problème avec un militant du MPS, aucun problème avec le président du MPS, aucun souci avec personne, et mieux, j’ai gardé de bonnes relations jusqu’à maintenant avec les membres dirigeants du MPS. Il n’y a pas d’inimité, pas de bagarre entre nous.

Si le MPS aujourd’hui voit son bonheur auprès de la majorité présidentielle, c’est tant mieux. Et si le MPS aussi voit son bonheur ailleurs, c’est tant mieux. Je crois qu’aujourd’hui, tout ce que nous avons à faire, c’est de travailler de sorte à ce que l’intérêt du Burkina Faso prévale et faire en sorte que dans tout ce que nous posons comme action, nous voyons l’intérêt collectif. Je crois que c’est en cela que nous allons pouvoir faire avancer les choses.

B24 : Avant vous, le premier vice-président, Fousséni Ouédraogo avait aussi jeté l’éponge. Quel est le problème au MPS au juste ?

Hervé Ouattara : Vous savez que les partis politiques se créent librement, et les adhésions également se font librement. Nous avons adhéré librement et lorsqu’un militant vient à démissionner, il le fait librement. Je crois aussi savoir que le vice-président Fousséni Ouédraogo, lors de sa démission a dit clairement le pourquoi de sa démission que j’ai d’ailleurs respecté. C’est sa position à lui et c’est aussi ce qui l’a motivé à partir.

Alors, est-ce qu’il y a un problème au MPS ? Je pense que c’est le Président du MPS (Pr Augustin Loada, ndlr) qui peut répondre à cela. Sinon, pendant que j’y étais, je n’ai pas vu de problème majeur.

C’est un parti comme les autres partis, qui a ses hauts et ses bas en tant que parti, qui a ses insuffisances parce que c’est un parti animé par des humains. Les élections passées, vous avez suivi, c’est une expérience pour ce parti. Les premiers responsables ont su tirer les leçons de tout ce qui s’est passé. Je crois qu’à l’avenir, ils travailleront à les corriger.

B24 : Le président d’honneur du MPS, Isaac Zida, est toujours au Canada. Son arrivée a été annoncée à maintes reprises. Avez-vous de ses nouvelles ?

Hervé Ouattara : Son excellence Isaac Zida, c’est un grand frère. Je dirais que c’est un ami, un confident. Ma relation avec lui n’est pas une relation forcément de parti politique, donc cela ne saurait se limiter  à une question de parti politique. Voilà ! Si aujourd’hui j’ai milité dans le même parti que lui, c’est par principe parce que j’ai toujours été solidaire des succès et des insuccès de la Transition jusqu’aujourd’hui et j’ai assumé certaines choses. En dehors de cela, j’ai d’autres relations personnelles avec le général Yacouba Isaac Zida.

Je crois qu’il va bien. De toute façon, j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui-même maintes fois depuis ma démission et je ne vois aucun problème. Il va bien.

Burkina 24 (B24) : Finalement, quel est l’avenir politique d’Hervé Ouattara ?

Hervé Ouattara : Mon avenir politique ? Je suis en train de déballer peu à peu mon plan, peu à peu ce pour quoi j’ai quitté le navire MPS. Et bientôt, vous le saurez. Je ne suis pas seul dans l’aventure, je suis avec d’autres amis et dans les jours ou les mois à venir, vous serez situés.

Comme je le dis toujours, ‘’jetez-moi dans la fosse aux loups, je deviendrais le chef de la meute’’. Juste pour dire que je m’adapte au terrain. Mais ce qui est évident, je ne resterai pas dans les oubliettes. Ah non ! Je compte apporter ma contribution dans la construction de ce pays et on va devoir compter avec moi et pour longtemps sur la scène politique. On se donne rendez-vous pour bientôt.

Burkina 24 (B24) : L’on a appris récemment la fusion du MPS et de l’UNIR/PS. Que vous inspire ce mariage ?

Hervé Ouattara : La fusion du MPS et de l’UNIR/PS, je salue cette fusion. Aujourd’hui, on parle de cohésion, d’union, de grand rassemblement des fils et des filles, je crois que c’est un bel exemple. Et il faudrait que ces différents leaders qui se sont mis ensemble, tirent également les leçons du passé, des insuffisances qui ont éclaboussées. Qu’ils tiennent compte de la jeunesse, des femmes, des vieux. Tout simplement, qu’ils tiennent compte de l’aspiration du peuple burkinabè dans tout ce qu’ils feront. Je crois que c’est important.

Aujourd’hui, il faut le dire clairement, nous devons aller dans ce sens. Avec le nombre pléthorique des partis au Burkina Faso, il faut que nous arrivons à ça, à ces fusions, à construire des entités politiques  qui puissent nous conduire certainement vers un avenir sûr et radieux. Je crois que c’est important et je salue cette initiative.

Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE 

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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