Ouagadougou : Un litige foncier à Roumtenga
Des habitants de Roumtenga, regroupés le jeudi 19 août 2021, ont dénoncé l’expropriation de leur terrain de 59 hectares par une société immobilière avec « la complicité » de certains jeunes de Kossodo. Après le retrait des bornes installées par la société, Moussa Soundo, le propriétaire du terrain, s’est retrouvé au commissariat de Wemtenga sous convocation de ladite société.
Roumtenga, un quartier périphérique situé dans l’arrondissement 4 de la commune de Ouagadougou, connait des remous ces derniers jours. Un problème foncier qui oppose une société immobilière à des habitants de Roumtenga, il y a 4 ans, refait surface.
Selon ses témoignages et de ses proches, Moussa Soundo offrait « gracieusement » des terrains à des voisins de Kossodo pour mener des travaux agricoles. Avec l’apanage des sociétés immobilières, ces jeunes se sont retrouvés à vendre une grande partie du terrain à une société immobilière et une autre partie à des particuliers sans l’avale de Moussa Soundo.
Le problème a surgi, dit-il, quand le propriétaire a voulu exploiter son terrain à des fins personnelles. « Il a voulu créer un centre d’élevage. Il a fait la demande pour aller à la maire et il a eu l’accord du maire. Quand il a voulu exploiter maintenant, le problème est survenu.
Il a fait son mur, ils sont venus saccagés. Quelques jours après, on voit qu’ils sont entrain de morceler le terrain et faire des parcelles. On est allé à l’information, il se trouvait que c’est une société immobilière. On a fait venir des enfants de ceux à qui on avait attribué les terrains. Ils ont reconnu que ce n’est pas leur propriété mais ils ont vendu une partie à la société immobilière et une autre partie à des particuliers », témoigne Bernard Soundo, fils du propriétaire du terrain.
La suite des événements, selon toujours son témoignage, des jeunes de Roumtenga se sont mobilisés avec l’avale du chef de terre de Roumtenga pour aller déterrer les bornes installées par la société immobilière.
C’est le départ d’une poursuite judiciaire de la part des responsables de la société immobilière contre le sieur Moussa Soundo. « Il ont saisi le propriétaire terrien et l’ont enfermé pendant 4 jours à Wemtenga », ajoute-t-il.
L’affaire est déjà en justice. Mais la famille Soundo dénonce des reports répétés du jour d’audience des deux parties. Il accuse également la société immobilière de s’accaparer son terrain sans avoir le titre foncier.
Bernard Soundo a fait savoir que le maire de l’arrondissement 4, Anatole Bounkoungou, avait souhaité que les deux parties règlent le problème à l’amiable, mais que le promoteur de la société immobilière ne l’entend pas de cette oreille. « Il estime qu’il a investi 280 millions et qu’il a déjà vendu 100 parcelles dedans », a-t-il cité.
Le paradoxe, selon Bernard Soundo, est que cette société « refuse de discuter avec le propriétaire du terrain et tente de corrompre les jeunes de Kossodo qui ont même reconnu que le terrain n’est pas leur propriété » et sont prêts à rembourser les particuliers à qui ils ont vendu les parcelles.
« Il disent qu’ils n’ont pas à faire aux vieux de Roumtenga, ils sont venus avec la complicité des jeunes de Kossodo », a-t-il indiqué.
Moussa Soundo et les siens entendent faire recours à la « justice traditionnelle » pour trancher. « Les jeunes qui ont vendu les terrains, on les a convoqués plusieurs fois, ils ne viennent pas.
Nous, nous allons maintenant demander à la société immobilière de se démarquer de l’affaire pour que les deux camps puissent se retrouver sur le terrain. Il y a ce qu’on doit faire aussi et les véritables propriétaires terriens, nous les reconnaitrons juste quelques jours », a-t-il conclu.
Burkina24 a tenté en vain de rentrer en contact avec la société immobilière citée.
Akim KY
Burkina 24
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Encore vous les immobiliers ! Tôt ou tard, vous serez victimes de vos propres injustices.
J’encourage les propriétaires à interroger la tradition. Si la société immobilière et ses complices sont confiants que le terrain leur appartient, qu’ils se présentent sur le terrain le jour de l’interrogatoire. On verra!
Cessez de voler les terres de nos braves paysans.
Que l’État aussi prenne ses responsabilités pour arrêter tout ça-la !