Fonds d’appui à la presse privée : « La presse ne doit pas vivre sous perfusion »
Le financement des projets des entreprises de presses privées au Burkina a été l’objet d’une conférence de presse animée ce vendredi 09 septembre 2021 par le directeur général du fonds d’appui à la presse privée. L’appel à projets 2021 est lancé le 1er septembre et du 30 septembre au 29 octobre 2021, les acteurs de la presse privée pourront déposer leurs dossiers de candidatures pour bénéficier, soit du crédit de trésorerie, soit du crédit d’investissement ou encore du crédit d’équipements.
Les médias du secteur privé rencontrent des difficultés pour accéder au crédit avec les banques classiques, reconnait le directeur général du Fonds d’Appui à la Presse Privée, Ag Mohamed Ibrahim. En effet, « la spécificité du secteur, des produits ou services qu’ils offrent ne s’accommodent pas toujours avec les réalités bancaires », dit-il.
Pour ce faire, une ligne de crédit a été ouverte en 2019 à la banque Wendkuni Bank International (WBI) avec des conditions particulières d’accès au crédit pour la presse privée. Des conditions aussi bien le taux d’intérêt des crédits, les montants que les garanties.
Cependant, déplore le directeur général, les entreprises de presse ne se bousculent pas au portillon de la banque. En 2019, ils sont seulement 9 à postuler et 4 en 2020.
A ce jour, ce sont seulement 13 entreprises de presse qui ont bénéficié du soutien pour la réalisation de leurs projets pour un coût de plus de 358 millions FCFA.
Alors qu’« On a plus d’une centaine qui bénéficient de la subvention, c’est-à-dire qu’on n’a pas le même engouement pour le prêt comme la subvention », dit-il , d’où ses questions : « Est-ce à dire que ce sont les conditions, je ne pense pas parce qu’on a un taux préférentiel et bonifié de 4%, est-ce la peur du prêt, peut-être que nous allons chercher à comprendre mieux avec des études ».
Les conditions
Troisième appel à crédit, le prêt s’adresse aux entreprises de presse ou aux organisations de presse qui peuvent le faire par regroupement pour postuler.
Les différents prêts
Les entreprises de presse peuvent prétendre à trois types de crédits.
- Le crédit de trésorerie (de 1 à 9 millions) destiné à financer les besoins d’exploitation ou besoins en fonds de roulement accordé pour une durée maximale de 12 mois dont un différé partiel de paiement de 0à 3 mois.
- Le crédit d’équipement est destiné à l’acquisition de matériels d’exploitation a une durée de 60 mois dont un différé de partiel de 3 à 6 mois maximum et allant de 5 à 50 millions
- et le crédit d’investissement destiné au financement des investissements lourds. Il a une durée de 60 mois pour un montant minimum de 50 millions.
Le choix de Wendkuni Bank International
Le choix de cette banque s’est fait après un appel à candidature aux banques de la place, foi du directeur général du FAPP.
« Nous avons reçu des propositions de 4 ou 5 banques, parmi ces banques on a reçu des propositions et celle qui offrait le meilleur taux et de la qualité dans ses conditions pour nos partenaires, c’était Wendkuni Bank… mais nous restons ouvertes à toutes les autre propositions », a expliqué Ag Ibrahim Mohamed.
Et au représentant de WBI, Alexis Yé de soutenir en disant « de façon générale, le taux est 12% dans les banques… donc vous pouvez aussi comprendre l’effort qui a été fait à ce sujet… On est d’abord une banque nationale, donc nous nous disons que si les burkinabè ne peuvent pas s’aider eux-mêmes, qui peut venir les aider ? ».
Cependant, l’aventure se passe sans grand couac, à en croire le banquier. « Nous n’avons pas de clients défaillants à ce jour… Seulement 3 presses ont un peu de difficultés de remboursements dû au retard de paiement de factures qui ne sont pas honorés à temps pour permettre aux promoteurs de rembourser. Lorsque cette situation survient, nous les rencontrons et nous proposons d’autres mécanismes … nous sommes ouverts au réajustement ».
Les conférenciers ont appelé à saisir l’occasion qui leur est offerte. « Le projet a été bien balisé pour que nous n’ayons pas de difficultés ». L’objectif du projet c’est de structurer la presse, c’est pour consolider les acquis. d’où le cri de cœur du patron du fonds.
« La presse est une entreprise comme toute autre entreprise, elle doit être viable, elle ne doit pas vivre sous perfusion. Il faut que les projets des presses regardent plus vers les partenariats, qu’ils regardent plus sur comment mieux grignoter dans l’assiette publicitaire. On ne doit pas créer une presse pour compter sur la subvention de l’Etat . Il y a des gens qui créent une presse uniquement pour bénéficier de la subvention quitte à disparaître par la suite. Ce n’est vraiment pas intéressant de voir aujourd’hui chacun avec son téléphone et sa presse, chacun avec son sac et sa presse. Il faut tendre vers la qualité«
Pour clore, il a annoncé des projets de reformes au Fonds, celles de déconcentrer le fonds en trouvant des guichets en provinces pour être proches des médias des régions, des bourses de formation des journalistes et des techniciens de presse.
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