FESPACO 2021 : Le CENASA accusé d’avoir sélectionné les artistes selon les humeurs
Le Syndicat des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) a dénoncé ce jeudi 21 octobre 2021 une gestion « mafieuse » des plateaux d’animation en marge de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Les artistes se plaignent de la sélection faite par le CENASA dans la gestion des plateaux d’animation concernant la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Une gestion qu’ils qualifient de « mafieuse ».
Pointant du doigt le CENASA, organe habilité pour la sélection des artistes devant prester sur les podiums d’animation du FESPACO, le SYNAMUB dit constater avec désolation que cette sélection des artistes musiciens s’est faite selon les humeurs et les désidératas du directeur général de cette institution.
Selon Abdoul-Kader Ouattara alias Almamy KJ, secrétaire général du SYNAMUB, le DG du CENASA a décidé « de fouler magistralement » au pied les critères qu’il a lui-même édictés lors de l’appel à candidature lancé le 6 octobre 2021. »À quoi donc a servi cette mascarade appelée « appel à candidature », si les clés étaient pipées d’avance ?« , s’est-il questionné.
Également, il a révélé que cette situation se corrobore à travers plusieurs manquements relevés sur la liste définitive des artistes sélectionnés et se traduit entre autres par des doublons des noms, la sélection des artistes musiciens n’ayant pas postulé, la sélection des artistes pratiquant autres arts que la musique notamment la défense.
« En plus de ces dérives graves qui remettent en cause la crédibilité du processus de sélection des artistes musiciens par le CENASA, nous notons un contingentement du nombre d’artistes qui est réduit de moitié par rapport aux éditions précédentes. Idem pour les cachets qui sont réduits de moitié. Le playback qui était payé à 150 000 FCFA lors du FESPACO 2017 et 2019 est payé cette année à 75 000 FCFA et le live passe de 700 000 FCFA à 350 000 FCFA« , a regretté Almamy KJ.
Le Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA) est aussi reproché par le SYNAMUB, du fait que « rien ne change jusqu’ici« . Les mêmes problèmes y demeurent, selon le syndicat. À entendre son secrétaire général, le sport favori du BBDA a toujours été le paiement aléatoire des droits d’auteur.
« Cela s’explique par le fait qu’aucune méthode scientifique ne sous-entend le paiement des royalties des créateurs. C’est pourquoi, le SYNAMUB dans sa plateforme revendicative, exige du BBDA, la dotation de toutes les radios et télévisions d’un logiciel unique de comptabilisation des œuvres exploitées. Seule démarche pour aboutir à un paiement objectif des droits des créateurs« , a-t-il suggéré.
Aussi, le SYNAMUB a-t-il émis quelques recommandations à l’endroit de leur ministère de tutelle. Il s’agit entre autres de la relecture du statut de l’artiste par le ministère de la culture avec la participation des syndicats des artistes, l’audit financier du BBDA, la réduction des frais de location de la salle de spectacle du CENASA et la révision des conditions d’octroi de la subvention.
Willy SAGBE
Burkina 24
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