Burkina Faso : « Pour être tête de liste d’un parti politique, il faut débourser 4 millions de FCFA », selon un parti en 2015 (Boureima Ouédraogo) 

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Ce vendredi 29 octobre 2021, les membres de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique-Burkina Faso (ARGA-Burkina) et leur partenaire, l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD) ont organisé un « café politique », au cours duquel, il a été question de réfléchir sur la problématique de la non-participation des femmes et des jeunes dans les sphères décisionnelles.  

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Le Burkina Faso a une population estimée à plus de 67% de jeunes de moins de 35 ans, selon une étude commanditée par le NIMD et exécutée par Dramane Kiogo, membre du secrétariat permanent de la modernisation de l’administration et de la bonne gouvernance, cette jeunesse que l’étude considère comme une richesse  n’est pas exploitée à bon escient, selon elle.

A l’issue de l’étude, il est ressorti que la participation des jeunes dans la politique n’est pas représentative. « La proportion des jeunes dans les instances politiques est en deçà de leur capacité. Quand on regarde le nombre des jeunes et leur représentativité dans les instances décisionnelles, que ce soit dans les partis politiques, à l’assemblée nationale ou dans le gouvernement, leur nombre est faible », a relevé Dramane Kiogo.

Et d’ajouter : « A la cinquième législature, il n’y avait aucun député qui avait 35 ans. A l’issue des élections du 22 novembre 2020, 14 députés soit 11% avaient entre 30 et 40 ans. Au niveau du gouvernement, il n’y a aucun jeune. Les moins âgés ont 41 ans. Cela veut dire que la fourchette de l’âge de 15 à 35 ans n’est pas respecté ».

Par ailleurs, le même rapport révèle que plusieurs facteurs freinent la participation des jeunes dans la politique. Il s’agit notamment des pesanteurs socio-culturelles, le manque de solidarité entre jeunes, les coûts des cautions assez exorbitants.

Selon toujours, Dramane Kiogo les attitudes des leaders politiques constituent par moment un obstacle à la forte participation des jeunes dans la politique. « Il s’agit des dérives comportementales, le manque de franchise, l’inconstance, la perte de crédibilité ou de visibilité des acteurs politiques.  Les leaders politiques à travers leur attitude qu’elle soit bonne ou mauvaise, ont des répercussions sur l’attitude des jeunes », a-t-il poursuivi.

« On donne le récépissé, et il n’y a pas de suivi après »

Évoquant le cas des femmes, Martine Yabré, représentante du cadre de concertation des organisations,  estime que beaucoup de jeunes et de femmes font du suivisme dans la politique. « La participation des jeunes et des femmes est un peu organisée spécifiquement et axée sur les questions de mobilisation. Mobilisation en tant que militant d’accompagnement, d’assistance et autres » a-t-elle noté.

Elle a souligné qu’il y a des rôles et des postes bien déterminés des jeunes et des femmes. La charte des parties et formations politiques existent. La charte ne dit rien, selon elle, de spécifique qui conditionne la présence de quelqu’un, soit parce qu’il a en plus de sa compétence, il y a son âge et son sexe.

Donc on peut se permettre de mettre un seul jeune, une seule femme dans une instance ou une formation politique, quand on sait comment les partis politiques sont créés et gérés. Cela incombe de la responsabilité de tout le monde et surtout de l’administration. « Le MATD (Ministère en charge de l’administration territoriale, Ndlr) ne dispose pas d’une police des partis politiques. On donne le récépissé, et il n’y a pas de suivi après. Donc on peut se permettre de violer la constitution », a-t-elle déploré.

Faisant une synthèse des deux présentations, Boureima Ouédraogo, médiateur de l’ARGA affirme que le premier obstacle dans la participation politique des jeunes et des femmes relève de la question financière.

« Au Burkina Faso, en 2015, un parti exigeait que pour être tête de liste, il faut débourser 4 millions de FCFA, étant donné que cette somme est inaccessible aux jeunes et aux femmes, ils sont obligés de se constituer en mobilisateurs. Au Burkina Faso, le placement dans une liste électorale est fonction de l’investissement financier », a-t-il conclu.

Aminata Catherine SANOU (Stagiaire) 

Burkina 24 

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