Recherche participative au Burkina Faso : Producteurs et OSC explorent le site expérimental du Niébé BT
Le site expérimental du Niébé BT (ou haricot OGM) s’est dévoilé aux producteurs et aux Organisations de la société civile le vendredi 22 octobre 2021 à la station de recherche agricole de Farakoba. A travers cette visite, le Forum ouvert sur la biotechnologie (OFAB) entend promouvoir la recherche participative dans la lutte contre la famine.
C’est un « grand jour « pour le coordonnateur du Forum ouvert sur les biotechnologies agricoles (OFAB), Edgard Traoré. Car cette immersion des producteurs, Organisations de la société civile, étudiants en agriculture et des autorités politiques dans les serres abritant les parcelles expérimentales du Niébé BT va permettre de corriger les erreurs du passé.
« Au moment où on introduisait le coton BT, les gens ont trouvé quelques fois des raisons très obsolètes. C’est pourquoi cette génération de chercheurs veut faire de la recherche participative », explique le chercheur en génétique et amélioration des plantes.
Inclusion
Pour lui, la création variétale participative consiste à impliquer les consommateurs et les producteurs dans la recherche de solutions pour ainsi éviter la désinformation.
« La vraie information sur les OGM » est ensuite donnée par le coordonnateur du Projet Niébé BT le Docteur Benoit Joseph Batieno. « Depuis plusieurs années, nous avons cherché des résistances naturelles dans le monde sans suite. Nous avons essayé des techniques de traitement chimique qui n’ont pas marché non plus », confie-t-il. C’est alors que les chercheurs ont pensé à la transformation génétique qui se passe avec d’autres cultures déjà consommées dans d’autres pays « sans souci ».
« Ce processus nous a permis d’avoir des lignées que nous avons testées sur plusieurs années qui ont prouvé que c’était vraiment efficace à contrôler le ravageur Maruca. Nous avons inséré ce gène BT dans nos variétés locales. Et il y a un deuxième gène qui est en train d’être transféré dans nos variétés locales pour les améliorer », présente-t-il.
Les producteurs en réclament
Le niébé constitue l’une des céréales les plus prisées au Burkina Faso. Sa production est fâcheusement confrontée aux attaques du ravageur « Maruca » qui crée des pertes de rendement allant de 80 à 100%. Une situation « déplorable » pour le président de la Fédération nationale des producteurs favorables à la biotechnologie (FENABIOTECH), François Tani, qui invite au déploiement des semences du Niébé BT à partir de la campagne agricole prochaine.
Encadré : Docteur Edgar Traoré, coordonnateur de OFAB : la vérité sur les OGM
Le gène Bactelius stiligensis est utilisé dans tous les sols du monde depuis 1920 comme bio pesticide. On l’utilisait pour pomper la tomate et la pomme de terre contre les ravageurs. Seulement, la génétique moderne a réussi à prendre le gène de bactelius pour l’insérer chez la plante pour que la plante fabrique directement son insecticide dans sa sève. Ça veut dire qu’au lieu d’élever la bactérie pour pomper, la plante fabrique directement l’insecticide qu’il faut pour se protéger contre le ravageur.
La désinformation sur les OGM cache surtout une guerre entre les firmes. Mais l’État devrait faire le meilleur choix pour nos producteurs et la population. Déjà, le choix devrait être facile à faire dans la mesure où la majeure partie des pesticides chimiques sont importés des pays qui eux-mêmes ne l’utilisent pas souvent, contrairement aux OGM qui seront entièrement mis au point et gérés par nos chercheurs locaux.
Aminata SANOU
Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !