Ici Au Faso : ZMO promet un retour phénoménal

Il a bercé la jeune génération avec ses douces mélodies. « Amélie », le titre qui l’a révélé au grand public, a connu un succès sans précédent. Après, des tournées nationales et internationales. Il n’abdique toujours pas. Lui, c’est Moumouni Zoungrana, alias ZMO, artiste musicien burkinabè évoluant dans le style reggae. Longtemps resté hors des radars, il marque son retour avec l’opus « Saambiiga » en 2020, qui va valoir sa nomination au Marley d’or la même année. Pour rassembler ses fans et les remercier, l’artiste prévoit un album et un concert dans les jours à venir. Dans les lignes qui suivent, ZMO fait une caricature de sa carrière… 

Burkina 24 : Pourquoi  avoir choisi le pseudo ZMO ?

Z.M.O : ZMO, parce que je m’appelle Moumouni Zoungrana, et à l’école, on m’appelait Orlando, donc  ça fait Z.M.O (Zoungrana Moumouni Orlando).

Burkina 24 : Qu’est ce qui a motivé ZMO à intégrer la sphère musicale ?

Z.M.O : Je suis né dedans, parce que mon père était un joueur de Kundé traditionnel et ma mère était une chanteuse de la troupe Tchiguiba, donc j’ai hérité de la musique.

Burkina 24 : Que retenir sur les tournées nationales et internationales de ZMO ?

Z.M.O : Des tournées nationales, on n’en parle plus. Internationales aussi, oui. Grace à ma musique, j’ai connu la Lybie, même si c’est un pays africain. Je connais l’Algérie, je connais la Suisse, et un peu la France. Je peux donc dire que j’ai voyagé beaucoup grâce à la musique.

Burkina 24 : Qu’est ce qui a marqué ZMO le plus dans ces tournées ?

Z.M.O : Ce qui m’a le plus marqué dans ces sorties, c’est que les artistes de là-bas, façon on les pousse par rapport à ici, ce n’est pas pareil. Dès qu’un artiste sort un album, en un rien de temps, il est connu sur le plan international. Mais ici tu peux faire 10 ans de carrière et puis on ne te connait pas vers là-bas, donc c’est ce qui m’a marqué.

Burkina 24 : Qu’est ce qui a inspiré ZMO à écrire le titre « Amélie » qui a connu un grand succès ?

Z.M.O : Je pense que chacun de nous, même s’il n’a pas écrit ça en chanson, il a surtout écrit ça sur papier pour donner à quelqu’un. Donc c’est la même chose qui m’a poussé à le faire. Amélie était mon premier amour, c’est la raison pour laquelle j’ai composé cette chanson pour elle. Le titre « Amélie », c’est une histoire vraie, on a deux enfants même ensemble. c’était la jeunesse. Malheureusement, on n’a pas su protéger cet amour, et aujourd’hui chacun vit de son côté.

Burkina 24 : Après ce grand succès, ZMO se fait rare dans le monde musical. Pourquoi un tel silence ? 

Z.M.O : Je chante pour le Burkina Faso en premier parce que je chante beaucoup en langue mooré. Tout ce que je dis dans mes chansons, les gens disent que c’est vrai. Tu peux être un artiste, tu as le talent mais tu n’as pas la chance de croiser souvent des bonnes personnes, ça peut entraîner un découragement. Moi entre temps, j’ai vraiment failli déposer le micro. Pas parce que je n’avais pas le talent, pas parce que je n’avais pas le courage.

Déjà quand j’étais enfant, j’apprenais de nos parents que je ne pourrai rien faire dans ma vie, parce que je suis une personne handicapée. Donc je me suis dit qu’il fallait chercher à combattre ce mal. Combattre ce mal c’est d’essayer de travailler, de chercher à être quelqu’un dans la vie, pour prouver aux autres qu’ils peuvent être comme moi, qu’ils peuvent être plus que moi. Raison pour laquelle j’ai décidé de faire la musique et dire des paroles que les gens pourront comprendre.

Je pense que quand on travaille pour le pays, on doit aussi être bien traité. Il y a des artistes burkinabè, pour avoir un concert dans un pays voisin, c’est tout un problème, alors que nous devons tous voyager, tous sortir pour le pays. Mais moi je ne me suis pas découragé parce qu’on ne m’a pas soutenu, ça non. C’est parce que je me suis découragé du système. Mais je me suis dit, si je laisse tomber, c’est que je ne suis pas Burkinabè, raison pour laquelle je veux revenir. Je suis en travail avec mon manager et on va revenir.

Je profite demander pardon à tous ceux qui ont aimé ma musique depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui, de ne pas se décourager. Qu’ils nous attendent, nous allons revenir les satisfaire plus que ce qu’on avait fait.

Burkina 24 : Est-ce qu’on peut dire que votre handicap a impacté votre musique ?

Z.M.O : Oui. A quelque part. Parce que c’était bon qu’à l’ouverture du FESPACO, on fasse jouer un artiste handicapé, pour nous prouver que nous sommes aussi là pour eux. Donc de ces trucs, j’ai envie de dire quelque chose, mais c’est mon pays.

Burkina 24 : Qu’est-ce que ZMO réserve à ses fans ?

Z.M.O : Je réserve à mes fans un album. On envisage également un concert. On veut faire un grand concert pour inviter tous nos fans, tous ceux qui ont aimé notre musique, de venir me prouver qu’ils sont toujours avec moi. Comme ça ils me donneront le courage de continuer bien, bien…

Burkina 24 : Quelle lecture fait ZMO sur la musique burkinabè, particulièrement la jeune génération ?

Z.M.O : En tout cas, je les respecte. Vous savez que chaque chose à son temps. Ces jeunes comme Kayawoto, Amzy, sont bons. Moi j’aime beaucoup les écouter. Je les écoute beaucoup parce qu’ils ont osé et ça a marché. Toute musique marche, chacun doit faire confiance à ce qu’il fait.

Burkina 24 : Un dernier mot ?

Z.M.O : Je souhaite que le pays regagne sa paix, parce que nous actuellement qui vivons avec la population, on n’arrive pas à retrouver nos amis, nos villages. Quand on parle de Arbinda, c’est des villages où j’ai beaucoup fait des concerts. Quand je regarde aujourd’hui mes amis et fans qui sont dans ces zones qui n’arrivent même pas à vivre tranquillement, ça me fait très, très mal.

Je souhaite que Dieu tende sa bonne main sur le Burkina Faso, pour que ces gens qui nous veulent du mal puissent s’éloigner et nous laisser vivre en paix. Je profite dire un grand merci à un monsieur, un ami d’enfance qui est mon manager, Franck Pouya avec qui je travaille. Je suis joignable sur le 71 70 70 20…

Interview réalisée par Sié Frédéric KAMBOU

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