Bassolma Bazié : « Je ne doute aucunement de placer mon pied là où il faut »

Le 2e congrès ordinaire des membres du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) a refermé ses portes ce samedi 20 novembre 2021. Il a été question de renouveler l’équipe dirigeante dudit syndicat. 

Les travaux du 2e congrès ordinaire du SYNAFI ont pris fin. Et ces travaux, faut-il le préciser ont été conduits par des délégués venus des 13 régions du Burkina. Faisant une analyse de la situation actuelle du secteur des finances et de l’économie, Mohamed Sawadogo, secrétaire général du SYNAFI a avoué qu’aujourd’hui la situation dans leur secteur reste marquée par les injonctions des grandes institutions financières telles que la banque mondiale, le fonds monétaire international qui dictent leur vision économique à l’État burkinabè.

« Depuis les indépendances jusqu’à nos jours, ces injonctions se traduisent par les attaques contre les travailleurs afin de les clochardiser. Ainsi, le gouvernement est plus préoccupé au respect de ces injonctions au détriment de la résolution des préoccupations réelles des travailleurs et des populations. Des réformes sauvages et anti-travailleurs sont opérées ou envisagées par le désengagement de l’État des secteurs prioritaires et mêmes porteurs« , a-t-il déclaré. 

Selon Mohamed Sawadogo, sous le régime de Roch Kaboré, la politisation de l’administration financière a atteint le point le plus culminant. À l’en croire, des cellules politiques ont vu le jour de gauche à droite et celles-ci servent de boussoles pour des nominations « même des postes de chefs de service ».

Toujours, selon les propos du secrétaire général du SYNAFI, sur le plan économique, les attentes des Burkinabè sont restées en deçà. Pour lui, les Burkinabè s’attendaient à mieux avec l’arrivée du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) aux affaires. « La triste réalité constatée de nos jours est la hausse généralisée des produits réduisant ainsi considérablement le pouvoir d’achat des populations« , a-t-il ajouté en substance.

Concernant la promotion de l’emploi, le SYNAFI révèle que les recrutements ont décru de façon « dramatique ». Ceci pourrait accentuer le chômage, selon le syndicat qui affirme qu’aucune mesure pour remédier à la situation n’est visible jusqu’ici.

« Des actes de spectacle sont faits de façon éparse pour faire croire qu’on déduit le chômage. En ce qui concerne le référentiel impérialiste dénommé PNDES II, sa première phase 2016-2020 n’a accouché que d’une souris. Nous dirons que c’était plutôt du vent, eu égard à la mobilisation et aux illusions de progrès véritable présentées aux populations« , a-t-il laissé entendre.

Le syndicat a aussi dénoncé le pillage des ressources naturelles notamment l’or dont l’évasion est évaluée à des « milliards ». Au cours de ces 48 heures de travaux, le SYNAFI a apporté des amendements à ses statuts et son règlement intérieur. Ces réaménagements, précise Mohamed Sawadogo sont essentiellement sur la forme et la composition. Ils ont aussi amendé leur plateforme revendicative. Des recommandations et motions ont été émises.

À l’issue des travaux, les membres du SYNAFI ont offert un un cadeau symbolique à Siméon Diébré, ancien secrétaire général du SYNAFI et Bassolma Bazié, secrétaire générale de la CGT-B. Réagissant à ce geste, Bassolma Bazié a laissé entendre : « Je ne doute aucunement de placer mon pied là où il faut. Demain, après-demain même, en allant dans le futur y compris comme hier, je resterai tel Bassolma Bazié. 

Celui que vous avez formé pour tirer sur les loups qui vont saccager les acquis du peuple. Je vais le faire. J’ai toujours dit qu’on a reçu des cercueils ici sur lesquels, nous nous sommes inclinés.
Même si je mourais, je risque de ne pas être n’importe quel cadavre. Parce que celui qui s’amuse avec les acquis des travailleurs, si tu viens t’incliner devant mon cercueil, ce n’est évident que tu vas partir« .

Willy SAGBE
Burkina 24