Marche du 27 novembre : Le « soutien ferme » de l’ODJ France
Ceci est une déclaration de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso (ODJ), Section France, sur la situation nationale.
Le peuple burkinabè et sa jeunesse vivent une dégradation sans précédent de la situation sécuritaire au Burkina Faso. Depuis quelques mois, les groupes terroristes multiplient et intensifient des attaques qui causent des pertes en vies humaines, des blessés et des déplacés internes.
Les avancées de ces groupes vers l’intérieur du pays ont entraîné la fermeture de nombreux services (écoles, centre de santé, et autres services publics et privés) accompagnée d’une asphyxie des activités économiques des couches populaires (paysans, éleveurs, commerçants, acteurs du secteur informel…).
Pendant que des problèmes sont posés par l’insuffisance de moyens matériels et le manque d’effectifs des FDS ayant nécessité le recrutement des VDP, des soldats sont affectés à la sécurité des mines industrielles. C’est le cas du détachement de gendarmerie à Inata (Burkina Faso) qui assurait la sécurité de cette mine fermée depuis 4 ans. Affamé depuis plusieurs jours et faisant face aux attaques terroristes, ce détachement a lancé plusieurs appels au secours et au renfort, mais le gouvernement et les chefs militaires sont restés sourds et inactifs jusqu’à ce que l’attaque meurtrière du 14 novembre 2021 décime ledit détachement : 53 morts dont 49 gendarmes et 4 civils selon les sources officielles. Il s’en est suivi des séries d’attaques avec des dizaines de morts, civils comme FDS. L’ODJ France présente ses condoléances aux familles et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Face à l’incapacité et à l’insouciance des dirigeants affairistes et corrompus du MPP qui font de leur priorité la sécurité des biens matériels des mines industrielles en lieu et place de la vie des FDS et de celle des populations, les mobilisations populaires se développent partout dans le pays pour une prise en compte des aspirations réelles et profondes de notre peuple et de sa jeunesse.
C’est ainsi que de grandes manifestations ont lieu à Bobo-Dioulasso, Dédougou, Dori, Fada N’gourma, Ouahigouya, Tougan, Kaya, etc. Dans ces manifestations, les jeunes sont aux premiers rangs où, femmes, hommes, personnes âgées et populations déplacées internes participent avec détermination, renouant ainsi avec l’esprit de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au coup d’Etat contre révolutionnaire et fasciste de septembre 2015. Ils revendiquent le droit à la vie, à la sécurité, à l’éducation, à la santé, au logement, à l’emploi, etc.
Ces manifestations prennent de plus en plus un caractère anti-impérialiste, revendiquant de façon légitime le départ des armées étrangères présentes sur le sol burkinabè sous le prétexte de la lutte anti-terroriste pendant que les populations et les FDS continuent d’être décimées depuis maintenant six (6) ans.
C’est le sens de la forte mobilisation de la jeunesse populaire consciente et des populations contre le passage du convoi militaire de l’impérialisme français en provenance de la Côte d’ivoire pour rejoindre le Niger. Ce convoi a été successivement bloqué à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou où les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Mais à Kaya, une forte mobilisation historique des populations de cette ville et des villages voisins a héroïquement contraint ledit convoi à se replier sur Ziniaré aux encablures de Ouagadougou. Les 21 et 22 novembre, les populations de Kaya et de Loango seront réprimées par les forces de l’ordre burkinabè (courses poursuites et arrestations) après des tirs de sommation de l’armée française ayant fait des blessés. Malgré tout, elles ont refusé de céder le passage à la colonne de l’armée française.
Comme réponses à ces revendications et manifestations légitimes de la jeunesse et des populations de notre pays, et répondant comme un véritable serviteur zélé de l’impérialisme français suite au blocage victorieux de la colonne de l’armée française, les dirigeants du pouvoir MPP ont procédé à la suspension des données mobiles de connexion depuis le 20 novembre, suspension prolongée pour 96 heures à partir du 24 novembre 2021 par communiqué du gouvernement.
On assiste à la multiplication des mesures liberticides, à une négation sans précédent des libertés démocratiques qui sonne la fascisation du pouvoir MPP : interdiction de la marche prévue ce 27 novembre à Ouagadougou, mesures de fermetures des écoles les 26 et 27 novembre 2021, etc.
Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire accentuée par le mépris, la faillite totale du pouvoir MPP et alliés, la mauvaise gouvernance (corruption au sommet de l’Etat, des chefs affairistes, etc.) et des mesures liberticides prises ces derniers jours, l’ODJ France dénonce et condamne :
- ces mesures de répression et de restriction des libertés d’expression, d’information et de manifestation,
- les manœuvres et agissements du pouvoir MPP qui a réprimé le peuple pour faire passer le convoi militaire de l’armée française.
L’ODJ France soutient fermement les différentes mobilisations populaires et luttes qui se développent au Burkina Faso et qui posent sérieusement la question du changement révolutionnaire à même de répondre aux aspirations profondes de la jeunesse et de notre peuple. C’est l’occasion pour l’ODJ France de féliciter la population de Kaya pour le blocage victorieux de la colonne de l’armée française.
L’ODJ France tient à préciser à l’opinion publique française que ces mobilisations populaires et anti-impérialistes ne sont pas à confondre avec un sentiment anti-français comme veulent le faire croire une certaine opinion. Le peuple du Burkina Faso revendique et se bat pour son droit à la vie, pour conquérir son indépendance véritable.
Enfin, l’ODJ France lance un appel à la jeunesse de la diaspora burkinabè en France et d’ailleurs, aux jeunes d’Afrique et dans l’immigration notamment en France, aux organisations démocratiques et révolutionnaires de jeunes et l’opinion démocratique en France :
- à soutenir les mobilisations et luttes du peuple et de la jeunesse populaire au Burkina Faso contre les attaques terroristes et pour le droit à la vie ;
- à exiger le départ de l’armée française et de toute autre armée étrangère du Burkina Faso, du Sahel et de l’Afrique ;
- à dire non aux coups d’Etat réactionnaires qui constituent un frein au changement révolutionnaire en faveur des peuples et de leur jeunesse au Burkina Faso, au Sahel et en Afrique ;
- à poursuivre la solidarité active avec les personnes déplacées internes.
Soutien total aux mobilisations et luttes au Burkina Faso contre l’insécurité et pour le droit à la vie !
Non aux manœuvres et agissements répressifs du pouvoir fascisant du MPP !
Armées étrangères, hors du Burkina Faso, du Sahel et d’Afrique !
Solidarité active avec les victimes des attaques terroristes au Burkina Faso !
Le Bureau de l’ODJ France
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