Commissaire Moïse Tiendrébéogo : « Personne ne viendra faire notre combat à notre place »

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Il est commissaire de police et chef du centre d’entrainement des unités d’intervention de la police nationale. Son nom est Moïse Tiendrébéogo. Avec son parcours exceptionnel, Burkina24 l’a rencontré afin de mettre en lumière son travail d’agent de sécurité et d’écrivain. 

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Le Commissaire de police Moïse Tiendrébéogo est en service à la police nationale depuis 1997 alors qu’il échouait pour la première fois dans son cursus scolaire notamment au niveau du Baccalauréat. Après avoir arrêté ses cours, il a trouvé du travail à la radio Maria de Ouagadougou en qualité d’animateur technicien durant une année et en préparant les concours de la fonction publique.

Le commissaire  de police Moise Tiendrébéogo est le chef du centre d’entrainement des unités d’intervention de la police nationale.

Avec dévouement et abnégation, le Commissaire de police Moise Tiendrébéogo, du haut de ces  plus de 1m80, a réussi au concours de la police nationale en 1997 avec le niveau CEP.  A l’issue des deux années passées à l’Ecole Nationale de Police, il a été affecté au niveau de la Direction des Compagnies d’Intervention Rapide appelé autrefois  DCIR.

Le commissaire Tiendrébéogo a réussi en 2004 au concours des assistants de police et au baccalauréat en 2006. Inscrit en 1re année de sociologie à l’université Joseph Ki-Zerbo, il a obtenu en  4e année le certificat de maitrise en sociologie.

Après sa formation de deux ans  à  l’académie de police, en 2017, Moïse Tiendrébéogo a été affecté au niveau de la direction des unités d’intervention pour la prise en  charge de la formation des éléments composant la direction des unités d’intervention, la Brigade Anticriminelle (BAC), la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS), l’Unité d’Intervention Polyvalente de la Police Nationale (UIPPN).

« Il  s’agit du vécu du policier, du vécu de tout corps de métier ».

Marié et père de deux enfants dont  un garçon et une fille, le chef du centre d’entrainement des unités d’intervention a une passion pour  la littérature. Il a, à son actif, un roman intitulé « un père inconnu ».

Cette œuvre de 130 pages, préfacée par l’ancien ministre  de la culture Baba Hama  fait cas du réel et  de la fiction, selon l’auteur. « Il  s’agit du vécu du policier, du vécu de tout corps de métier. C’est pratiquement l’absence des parents, toujours parti le matin pendant que les enfants sont toujours au lit, ils reviennent alors que les enfants sont toujours au lit. C’est à partir de cette caricature là que j’ai un peu habillé le reste avec quelques petits mots », a-t-il expliqué.

Etant lui-même policier et enfant d’un policier, l’œuvre du commissaire de police fait cas de deux éléments. Lui l’enfant ainsi que ses enfants  et  lui policier qui n’est jamais là.

« Pour dire vrai, nous n’avions de papa que maman et il était toujours appelé pour ses servitudes. En gros, il était toujours absent. En son temps je ne comprenais pas pourquoi le papa était toujours absent mais actuellement j’arrive à cerner le pourquoi, donc du coup ça fait un mélange de ces deux et je sais  que ce que j’ai vécu en étant enfant ça doit être la même chose que mes enfants sont en train de vivre actuellement. 

Et je vais dire plus parce que moi je me trouve à être encore plus absent que l’absence de mon papa parce que parti très tôt, tu arrives, tu ne sais pas où est-ce que tu iras pour une mission ou peut être tu n’es pas en mission, tu seras là au service depuis le matin mais tu pourras peut-être quitter le bureau qu’à 19 h ou 20h. C’est un peu la spécificité des unités d’intervention, parce qu’au niveau des autres services on peut observer la journée continue mais ici nous ne connaissons pas ça parce que tout peut arriver de façon improvisé et il faut le résoudre », a-t-il expliqué.

« C’est un rôle assez difficile  pour  les femmes des FDS« 

Dans le roman   un père inconnu, l’auteur met l’accent sur l’héroïne Berthelle, mais il magnifie la femme du policier et en général les femmes des Forces de Défense et de Sécurité, qui  en l’absence de leurs conjoints se trouvent obligées de jouer les deux rôles.

Il caricature ces rôles dans la famille à l’exemple d’une administration dans laquelle le papa est l’agent de police judiciaire chargé de réprimander et la femme celui de la police administrative chargée de prévenir. En effet, elle jouait le rôle de l’agent de la police administrative,  la prévention et le papa celui   de l’agent de police judiciaire,  pratique et la prévention et la répression.

« Ça va, ça ne va pas. C’est elle et c’est sûr que peut-être les différentes questions que les enfants auront à poser aussi difficiles qu’elle ne peut même pas répondre, elle est obligée de répondre. Quand le papa sort, elle-même elle ne sait pas quand est-ce qu’il va revenir. Les enfants qui viennent et te demandent est-ce que papa va revenir, quelle est la réponse que cette bonne dame peut donner ?

Elle est obligée de trouver une réponse à la limite qui va contenter les enfants. C’est pour dire que c’est un rôle assez difficile  pour  les femmes des FDS  et  de tous les autres corps de métier et même les hommes des femmes des autres corps de métier », a-t-il notifié.

L’œuvre, un père inconnu compte 130 pages et est préfacée par Baba Hama.

Jamais présent à la maison, le commissaire de police Tiendrébéogo espère que ses enfants le comprendront un jour, ce, grâce à son roman.

« (…) Ils comprendront le message un de ces jours. J’en suis convaincu. Pour le moment, je ne pense pas qu’ils aient compris et je ne pense pas que ce soit mes seuls enfants. Pratiquement tous les enfants des FDS,  des corps de métier ou l’activité les amène à s’absenter par moment, c’est difficile de les amener à comprendre que le départ, l’absence de leur parent est conditionnée à leur survie », s’est exprimé le chef du centre d’entrainement des unités d’intervention de la police nationale.

De son expérience sur le terrain, Moise Tiendrébéogo a échappé deux fois à la mort. En ce qui concerne la 2e fois, c’était «  terrible » selon lui.

« Je suis complètement tombé et les manifestants venaient vers moi. Je tenais une grenade qu’on peut propulser simplement parce que tout le dispositif est déjà avec la grenade. Quand j’ai voulu projeter la grenade je me suis rendue compte qu’elle est sortie de son étui et tombée. J’ai voulu enlever mon Pistolet Automatique (PA) pour faire des tirs en l’air,  je me suis rendu compte qu’au moment de ma chute le PA est tombé dans le véhicule. 

Là encore le professionnalisme des camarades, des collègues a aidé. Quand la grenade est tombée, elle avait déjà été déclenchée, c’est une grenade qui fuit donc c’était encore sur la bonne direction. J’ai compris que les grands parents étaient avec moi donc c’est parti directement sur les manifestants  et une équipe qui était un peu en avant a commencé à faire des tirs plongeant au surplombé pour que le véhicule  revienne me récupérer », a-t-il expliqué.

« Ceux qui  sont partis, ce qu’ils ont pu conserver, nous n‘avons pas ce droit »

En ce qui concerne la situation sécuritaire actuelle, il a  proposé une piste de solutions pour gagner  cette guerre. Selon lui,  « personne ne viendra faire notre combat à notre place. Si nous nous asseyons, c’est sûr qu’on viendra nous dire de nous lever parce que ce n’est pas notre place ».

« Beaucoup de Burkinabè ont ce qu’on appelle en terme traditionnel leur placenta au Burkina Faso dans le sol du Burkina. Et pour ajouter que la terre appartient à la communauté des vivants et des morts c’est pour dire que ceux qui  sont partis ce qu’ils ont pu conserver nous n‘avons pas ce droit. Nous ne devons pas perdre ce qu’ils ont eu à la sueur de leur front  peut-être au coup du sang qu’on puisse nous amener à l’abandonner », a-t-il réagit.

Après son premier roman, le commissaire de police Moise Tiendrébéogo  prépare un 2e roman  qui traite des valeurs endogènes. Selon lui,  si l’apport des valeurs endogènes comme solutions sont couchées dans un ouvrage, ça pourrait inciter les anciens à essayer.

« Les ancêtres avaient cette règle de conduite qu’on appelle les interdits. Dès lors que les interdits se retrouvent être non répétés, il y avait cette sanction. Est-ce qu’on ne peut pas aller dans ce sens ? Est-ce qu’on ne peut pas appeler ces derniers à agir ?

Actuellement ce sont nos enfants, nos propres frères qui se retrouvent être engagés dedans. Si on met l’interdit dans le jeu comme quoi celui qui se retrouve encore dans ça, voici ce qui l’attend et on prend la terre à témoin. Je ne pense pas que quelqu’un souhaiterait savoir si l’interdit tue ou ne tue pas. Personne ne souhaiterait être l’exemple d’un interdit de façon substantielle », a-t-il relaté.

Moïse Tiendrébéogo tire son inspiration de ses observations, des messages lors des prêches et pendant les homélies. C’est pourquoi il a conseillé à toute personne qui veut s’essayer en écriture de roman, de noter dès lors qu’il y a une idée qui s’invite dans la tête  et se confier à des gens qui sont un peu aguerris dans ce domaine. Ce qui permettra à ces derniers de voir la  chronologie  et la  manière de faire est assez claire et si ça tient la route.

Le commissaire de police et chef du centre d’entrainement des unités d’intervention de la police nationale a invité les  parents et les enseignants ainsi que  les  élèves à la culture de la littérature…

Alice Suglimani THIOMBIANO

Burkina 24 

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