Procès Sankara : « Ils ont commencé à tirer sur les gardes du corps… » (Bamouni Boubié, témoin)
Après le sergent-chef Sawadogo Issouf, c’est le caporal Bamouni Boubié qui est appelé à la barre. Bamouni Boubié était de la garde rapprochée à la présidence au moment des faits. Devant le tribunal, il a relaté les faits du 15 octobre 1987, selon sa version.
« Le 15 octobre 1987, je me suis rendu au conseil de l’entente pour me présenter au président Sankara. Quand je suis rentré, il y a une voiture 205 qui a garé derrière. Il y avait Kafando Hyacinthe qui était au volant et Otis à bord. Les deux avaient un pied dans le véhicule et l’autre à terre. Ils ont commencé à tirer sur les gardes du corps et après sur le bâtiment jusqu’à ce que le président sorte. C’est en ce moment je me suis sauvé ».
Le tribunal se renseigne sur l’objet de sa visite et au témoin de répliquer : « c’est lui qui m’a appelé. J’attendais qu’il finisse sa réunion donc j’étais dans la cour ».
Il poursuit que les deux hommes à bord du véhicule sont descendus après et avançaient en tirant. Chose qui a créé une débandade et chacun cherchait refuge. Cette phase d’interrogation entre le tribunal et le témoin a mis fin à son témoignage.
Toujours dans l’écoute des témoins, c’est l’adjudant-chef major Alexis Zongo, sergent au moment des faits qui était à la barre. Dans sa déposition, il relate sa journée du 15 octobre 1987. « Étant à l’école à l’époque pour la grade du sergent-chef, le soir du 15 octobre, on entendait des tirs. Ils ont fermé les écoles. Moi, j’ai sorti ma moto pour rejoindre le conseil de l’entente.
Arrivé au rond-point des Nations Unis, j’ai croisé le colonel Dimitri Hien qui m’a dit, Alexis, ça tombe bien, c’est au conseil ça tire donc reste ici. J’ai dit non, je vais au conseil et ici n’est pas le conseil. J’ai continué au conseil.
A mon arrivée, je suis rentré par la petite porte puisque c’est ce qui était réservé aux engins à deux roues, j’ai demandé ce qui se passe, Diendéré, colonel à l’époque a tendu la main et dit, c’est comme ça et c’est arrivé. Je suis allé voir ce qui était vraiment fait, et je suis revenu demander les conduites à tenir, c’est là il (Diendéré) m’a dit sortez, prenez les engins et boucler les sorties ».
Au tribunal de l’interroger si les ordres étaient donnés à lui seul ou à plusieurs personnes, puisque si c’était à lui seul, il n’allait pas dire « sortez mais plutôt sors ». Par-là, le témoin réagit : « moi j’ai transmis les ordres à ceux qui étaient au dehors et j’ai pris ma moto pour aller m’asseoir au barrage de Tanghin ».
Le parquet militaire l’interroge sur quoi il devrait boucler précisément, il répond que c’était les sorties de Ouahigouya, Pô et autres. Le parquet poursuit en demandant pourquoi il fallait boucler les sorties, le témoin déclare qu’il ignorait la cause.
Cependant, le parquet l’interroge si c’était par peur qu’il n’avait pas cherché à comprendre davantage, il rétorqua que « si j’avais peur, quand j’ai quitté l’école, j’allais rentrer à la maison ».
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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