Le Quotidien Numérique d’Afrique n’est pas d’accord avec le récent classement des médias au Burkina Faso
Le Journal Quotidien Numérique d’Afrique pose quelques questions au Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) sur le récent classement des médias au Burkina Faso et fait également des recommandations.
Le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) a présenté un rapport d’une étude qui a été initiée pour connaitre les médias à forte audience où les médias dont les noms sont connus des Burkinabè. Dans ce cadre, le FAPP a établi un partenariat avec l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) qui a réalisé cette étude représentative dans les 45 provinces du pays.
Le fait de prendre en compte ce niveau de représentativité est une première au Burkina Faso et dans la sous-région, selon l’étude. Mais le Quotidien numérique d’Afrique (QNA) conteste la manière dont cette étude a été menée et trouve le classement biaisé et pas professionnellement fondé. Pourquoi ? Nous estimons que pour une telle étude, les initiateurs devraient utiliser des outils concrets. Le FAPP et son partenaire l’INSD ont validé leur étude sur 25130 personnes enquêtées. Le Quotidien Numérique d’Afrique dénonce la catégorisation faite des médias, les outils utilisés, le modèle de classement et la communication faite autour de ce rapport.
Quelles sont les catégories de presse au Burkina Faso ?
Selon l’étude, il ressort qu’il y a les télévisions, les radios, la presse écrite et la presse en ligne. Le paradoxe est qu’il y a très peu de médias qui évoluent dans une seule catégorie. La preuve est que des télévisions, des radios et des presses écrites ont des sites internet d’actualité qui fonctionnent exactement comme la presse dite en ligne. Tous les médias sont conscients que la popularité et le public se trouvent sur les réseaux sociaux notamment Facebook. Combien de Burkinabè s’informent uniquement sur les réseaux sociaux ?
Il n’y a-t-il pas d’autres catégories ou sous-catégories de médias au Burkina Faso ? Ne pensez-vous pas que les médias aujourd’hui utilisent les mêmes outils et les mêmes supports pour atteindre leur public ? Ne faut-il pas redéfinir les catégories ?
Le Quotidien Numérique d’Afrique émet l’idée au FAPP qui est la représentation du pouvoir public et d’ailleurs à toutes les administrations qui ont la délégation du pouvoir public à évoluer avec les consommateurs selon les nouvelles technologies et les tendances nouvelles. Le monde actuel ne reculera pas, c’est à nous de nous adapter.
La presse numérique relève de quelle catégorie de médias au Burkina Faso ?
Le Quotidien Numérique d’Afrique fait partie de cette catégorie de médias depuis sa création. Notre travail quotidien consiste à collecter l’information, la traiter et la monter sur un support numérique, notamment en version PDF et Ebook. Ce service est distribué via son site web, sur les kiosques de vente numérique, par WhatsApp, Telegram…
A l’exemple du Quotidien Numérique d’Afrique, presque tous les médias sont à cheval entre plusieurs catégories. Presse écrite ? Si nous considérons que le procédé est le même jusqu’au bout sauf que le numérique est distribué en PDF ou Ebook et la version papier est passée à l’imprimerie. Presse en ligne ?
Nous et bien d’autres médias animons des sites internet d’actualité. Comment peut-on qualifier la présence sur les réseaux sociaux où la consommation est non négligeable ? Nous pensons que cette réalité devrait être prise en compte par l’étude.
Comment vérifier l’audience des médias au Burkina Faso ?
Quel est le nombre de lecteurs ou visiteurs au quotidien sur un site web d’informations ? Utilisez l’outil Alexa pour le savoir.
Quelle est l’audience d’une télévision ou d’une radio par jour ? Les sociétés de diffusion ont certainement des statistiques ou des pistes incontestables.
Quelle est l’audience d’une web-radio, webtélé ou chaine de diffusion en ligne ? Utilisez des outils de comptage pour connaître le nombre de vues.
Combien de tirages font les journaux quotidiens, hebdomadaires, bimensuels, mensuels trimestriels et semestriels ? Les imprimeries et les factures font foi.
Comment connaître l’audience de chaque média sur les réseaux sociaux comme Facebook, twitter, Instagram, WhatsApp et Telegram ? Utilisez les outils des socialbakers qui peuvent fournir le nombre d’abonnés actifs par pays, résident ou non au Burkina, par région et même par province.
Après vient le sondage comme une étape de l’étude sur l’échantillon qui a été défini.
Enfin, il faut tenir compte de certaines capacités des entreprises de médias: par exemple les ressources financières, les ressources humaines, les équipements et bien d’autres…
Ces critères peuvent être complétés par les associations professionnelles des médias et des experts en la matière.
C’est l’association de toutes ces données collectées qui peut donner un résultat au public et à la satisfaction du média que nous sommes.
Quelle est l’audience du Quotidien Numérique d’Afrique ?
Le Quotidien Numérique d’Afrique utilise les réseaux WhatsApp et Telegram pour distribuer son journal à un minimum de 200.000 personnes par parution (sans compter les partages et repartages). “ Audience vérifiable ». Il fait 6 parutions sur 7 jours à cause de la pandémie de covid-19 sinon il était à 7 parutions par semaine donc 7/7 avec plus de 1800 numéros déjà publiés.
Le Quotidien Numérique d’Afrique anime un site internet d’actualité, quotidiennement mis à jour à l’adresse www.quotidiennumerique.com , des pages sur les réseaux sociaux dont deux sur Facebook, l’une est destinée au Burkina Faso et l’autre à l’actualité africaine. La page Facebook destinée au Burkina Faso compte plus de 400.000 abonnés https://web.facebook.com/quotidiennumeriquebf. “Informations vérifiables”
Le Quotidien Numérique d’Afrique a un siège à Ouagadougou dans le quartier Dassasgho coté zone 1, une équipe de plus d’une dizaine de personnel permanent et plusieurs dizaines de collaborateurs externes. “Information vérifiable”
Comment devrait être le sondage ?
A notre avis, pour identifier les sites web les plus visités dans le monde ou au Burkina Faso, l’on n’a pas besoin de sonder 25130 personnes, comme l’étude FAPP l’a fait. Il existe des logiciels qui permettent d’obtenir des résultats réels, non contestables.
Pour connaître les entreprises les plus influentes ou les plus performantes en Afrique, les confrères du journal Jeune Afrique font recours aux données des états financiers par pays et produisent un classement incontestable. Par exemple, pour connaître les hommes les plus riches au monde, le magazine économique américain Forbes utilise des formulaires avec une vérification des informations qui laisse très peu de place au doute, produisant ainsi un classement des plus incontestables.
Comment peut-on donc sonder 25130 personnes et procéder au classement des entreprises privées et publiques en même temps ? Comment peut-on sonder 25130 personnes pour classer des presses écrites à parutions quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles ensemble ? Comment peut-on sonder 25130 personnes pour classer des éditions nationales et continentales ensemble ? Comment peut-on sonder 25130 personnes pour classer des quotidiens d’information et des périodiques d’investigation ensemble ?
La vraie interrogation est de savoir par quel moyen et où est-ce que les lecteurs (trices) ou les Burkinabè consomment l’information aujourd’hui ? Sur les réseaux sociaux ou sur leurs sites web ? En lisant les journaux papiers, les journaux numériques ou en suivant la radio ou la télévision ?
Quelle que soit la réponse à chacune de ces interrogations, il est évident que la tendance actuelle et les habitudes des populations ne peuvent être changées par un sondage, la puissance de la technologie étant sans limite.
Nos critiques à l’égard du sondage réalisé
Comme nous l’avons relevé précédemment, le QNA a un rang considérable au Burkina et au sein de la diaspora, au regard de son modèle de distribution et du volume des personnes touchées à travers cette distribution, sans compter les consultations directes dont son site Web bénéficie par jour.
Il n’a pourtant pas été classé parmi les médias éligibles au classement. L’on se demande bien si les critères pris en compte pour l’éligibilité des médias à un tel classement ont une moindre objectivité. Quels sont les médias les plus connus, les plus lus (consultés) ou suivis ou les plus lus au sens des TDR de l’étude?
Finalement, l’on est fondé à se demander quel est donc le but de ce sondage ? Identifier les médias les plus connus ou faire connaître les médias les plus consommés ? Ou bien voudrait-on, par-là, orienter les publicités dont bénéficient les médias ou contribuer à étouffer certaines entreprises de presse ?
Pour des entreprises privées de médias à caractère lucratif, le classement réalisé, à notre avis, est discriminatoire et doit être dénoncé, comme nous le faisons. Et nous prenons à témoin l’opinion nationale comme internationale , le commanditaire de l’étude ainsi que la structure ayant procédé à sa réalisation sur le fait, afin que désormais l’argent public, l’argent du contribuable donc, ne soit plus utilisé pour porter préjudice à des médias privés ou aider une catégorie de médias sur une base qui ne fait pas l’unanimité, cela d’autant plus que nous sommes dans un système libéral dans lequel sont nés bien des entreprises médiatiques.
Il serait judicieux pour le FAPP de contribuer à assainir le climat des affaires pour contribuer utilement à la saine concurrence entre médias au lieu de pervertir le climat de la compétition ou compromettre des citoyens dans leurs initiatives, notamment des citoyens qui ont fait le choix d’entreprendre.
En tout et pour tout, le FAPP s’est donné le plaisir de classer les médias sans les prendre tous en compte. De ce fait, le choix des médias qui a été fait procède d’une certaine volonté de nuire au climat des affaires dans le milieu des médias. De notre point de vue, il n’appartient pas à un service public comme le FAPP de nuire de cette façon à des entreprises de presse.
Qui sont les concurrents des médias nationaux ?
Le Quotidien Numérique d’Afrique estime que les médias traditionnels entre eux ne sont pas concurrents. La concurrence est ailleurs. Des institutions, des entreprises et des particuliers utilisent les mêmes outils et supports et sont souvent de loin plus performant que les médias traditionnels. Les GAFA proposent les mêmes services que les médias traditionnels.
Sur les réseaux sociaux, chaque compte ou page est un média concurrent. D’ailleurs, les influenceurs ont leur part de marché dans le même secteur des médias. Pourtant tous ces “médias” cités ci-dessus n’ont aucune obligation fiscale ou déclarative liée à l’exercice de la communication et de l’information.
L’argent public utilisé pour réaliser ce sondage aurait pu être mis à contribution pour outiller les entreprises de presse pour mieux affronter cette concurrence si puissante qu’aucune nation ne peut contrôler seule.
Nos recommandations
Dans l’extrait du rapport de l’étude parvenu à notre rédaction, il a été recommandé à l’endroit du FAPP de : “Tenir compte de l’importance des scores des médias dans l’accompagnement de la presse privée”
Une autre discrimination dans la discrimination
Comment peut-on recommander qu’un tel classement puisse constituer une base légale pour accompagner les entreprises de presse. Il existe déjà un barème qui peut être critiqué mais qui fait l’unanimité jusque-là, qu’avez-vous contre les autres médias ?
- Au FAPP, nous lui recommandons de commanditer des études à forte valeur ajoutée pour toutes les entreprises au lieu de précipiter la mort de bien d’entre elles;
- Nous demandons à l’INSD, structure habilitée en matière de sondage au Burkina, d’éviter d’associer son image à une telle étude;
- Nous félicitons le ministère de tutelle qui fait des efforts pour les médias mais nous lui recommandons de mieux canaliser l’utilisation des fonds comme ceux qui ont servi à ce que nous dénonçons.
Le Journal Quotidien Numérique d’Afrique
02 BP 5805 Ouagadougou 02 Burkina Faso
Tél: 00226 64 20 00 26/ 00226 76 60 97 21
Email: [email protected]
Document validé à l’état actuel
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