Coup d’Etat au Burkina : Le Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques (CADRe) condamne
Ceci est une déclaration du Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques (CADRe) sur la situation nationale.
Les remous dans l’armée annoncés comme une minuterie a porté un coup d’arrêt au processus démocratique au soir du 24 janvier 2022 par une prise du pouvoir par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).
Le Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques, en tant que mouvement citoyen, fermement attaché aux valeurs de la république et engagé pour la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit, condamne cette interruption de l’ordre constitutionnel qui remet en cause les acquis démocratiques engrangés au prix du sang par notre peuple.
Bien que rien ne puisse justifier cette rupture du processus démocratique, il convient de relever que l’instabilité politique sous nos cieux se nourrit de l’incapacité des acteurs politiques à répondre efficacement aux aspirations des peuples.
Des acquis démocratiques arrachés, avec l’insurrection, par notre peuple ont été certes conservés, mais l’incapacité du pouvoir à créer une union sacrée, une convergence de toutes les composantes de la société pour faire face au défi sécuritaire, le manque de volonté pour moraliser la vie publique et le clanisme, ont créé une rupture de confiance entre le peuple et les gouvernants.
Le peuple insurgé désenchanté pris entre son attachement à la république et les vœux de voir évoluer positivement son quotidien a été mis devant le fait accompli par l’armée qui fait encore une fois irruption dans la vie politique de notre pays.
Ces évènements doivent être une source d’introspection surtout pour la classe politique et la jeunesse. En effet, la classe politique doit s’interroger sur sa volonté et sa capacité à innover, à agir autrement.
Innover pour un changement qualitatif de l’offre politique, la définition d’une vision prospective à travers un processus participatif, innover pour une conduite vertueuse de la gestion de la destinée de la nation qui doit nécessairement reposer sur l’exemplarité, les valeurs et le patriotisme. Agir autrement dans le sens de parer à la construction « d’un ordre politique et juridique au service des intérêts économiques des dominants »[1].
Pour la jeunesse désabusée et désenchantée, l’attente de gouverner autrement suppose un préalable : l’alternative ; l’alternative reposant sur les compétences civiques des acteurs, un idéal commun construit par un engagement militant. Ce préalable est une condition clé qui permet de capaciter les jeunes à donner un sens pertinent à leur engagement.
Ce qui s’est passé le 24 janvier interpelle tous les démocrates de notre pays. On pourrait trouver des explications au coup de force du MPRS mais rien ne pourrait le justifier. C’est pourquoi, le CADRe, tout en condamnant le coup d’Etat perpétré par le MPRS contre les institutions du Faso, s’oppose et s’opposera de toutes ses forces contre toute tentative de restauration d’un certain ordre ancien qui, à bien y regarder, est le véritable coupable des malheurs de notre peuple.
Pour ce faire, le CADRe, fermement attaché aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit véritables qui ont toujours guidé son action, appelle le MPRS à :
- un retour à l’ordre constitutionnel, dans les meilleurs délais ;
- la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre du coup de force ;
- garantir et préserver les libertés publiques.
Pour le CADRE
Le Secrétaire Exécutif National
Dr SIA Benjamin
[1] Isidore Kpotufe : Quel est le rôle des intellectuels africains dans la démocratie en Afrique ?
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