Audits de l’administration publique : Il ne s’agit pas d’une « chasse aux sorcières »

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Sur instruction du président du Faso, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba, l’autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a reçu la mission de mener un audit sur les structures publiques pour un contrôle approfondi de celles-ci. Lors d’un point de presse tenu à Ouagadougou ce lundi 11 avril 2022, Philippe Nion, premier responsable de l’ASCE-LC, a informé que plus d’une centaine d’institutions publiques burkinabè seront soumises à cet exercice voulu par les nouvelles autorités du pays. 

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Dans un souci de voir clair sur ce qu’a été la gestion du régime de Roch Kaboré, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, le 24 février 2022, a confié une mission à l’autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Une mission qui vise à faire un contrôle approfondi des structures publiques.

Environ 140 institutions seront auditées, selon Phillipe Nion, contrôleur général d’Etat. Ce contrôle portera sur la gouvernance ; le contrôle des marchés publics, le contrôle du carburant et du lubrifiant, les frais de mission à l’intérieur et à l’extérieur du pays ; les frais de voyage ; les comptes ; les régies d’avance ; les rétributions et les dons divers au bénéfice de certaines personnes.

Philippe Nion, contrôleur général d’Etat

La première opération de ces audits s’intéressera à la présidence du Faso, au premier ministère et à l’assemblée nationale. L’annonce de ces audits avait suscité plusieurs réactions.

Philippe Nion a rassuré l’opinion à ce sujet. Selon lui, ces audits ne constituent pas une sorte de chasse aux sorcières à l’endroit de certaines personnalités du régime de Roch Kaboré comme le spéculent certains Burkinabè.

Les audits ne visent pas les individus

En effet, le contrôleur général d’Etat a précisé que ces audits ne visent pas des individus mais plutôt le processus, le système de contrôle interne, le dispositif de gestion des risques et à la gouvernance au sein des structures publiques.

« Le but pour nous, c’est d’identifier s’il y a des points forts, des points faibles, des dysfonctionnements, les causes y relatives et à partir de ces constants, identifier les bonnes pratiques à suggérer ou des recommandations d’amélioration. On pourra aussi s’intéresser à la performance », a-t-il précisé.

De gauche à droite, le contrôleur général d’Etat adjoint et le chef du département d’audit et de contrôle

Six ministères, notamment les ministères des sports, des infrastructures, de la fonction publique, des mines et carrières, de l’urbanisme et des finances feront partie de cette première vague d’audits.

Les ministères de la défense et de la sécurité suivront dans les prochains jours. L’opération fait appel à plus de 120 auditeurs, parmi lesquels, les 23 contrôleurs publics dont regorge l’ASCE-LC.

Le délit d’apparence

L’ASCE-LC innove dans ses missions en mettant en place le délit d’apparence. Philippe Nion explique que le délit d’apparence est le fait pour une personne de ne pas pouvoir raisonnablement justifier son train de vie au-delà d’un seuil fixé par voie règlementaire au regard de ses revenus licites.

Concernant ce volet, tout citoyen qui dénoncera un cas de délit d’apparence, si les faits s’avèrent et s’il y a des saisines, le dénonciateur sera récompensé.

« Toute personne qui a sciemment contribué par quelque moyen que ce soit, à occulter le caractère illicite des biens à l’origine du train de vie visé. Le délit d’apparence est une infraction continue caractérisée par la détention des biens illicites ou leur emploi d’une manière directe ou indirecte », a-t-il renseigné.

Sur les convocations émises par l’ASCE-LC à l’égard de certains citoyens ayant des parcelles à Ouaga 2000, Philippe Nion a rassuré que ce sont des convocations administratives et non judiciaires qui relèvent des attributions de son institution. Par ailleurs, il a présenté les excuses de son institution aux citoyens que cette procédure a pu bien offusquer.

Willy SAGBE

Burkina24

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