Augmentation des salaires des autorités : Un « péché » pardonnable, si…
Depuis les révélations de notre confrère de « Le Reporter » sur les salaires, plus de 2 millions de francs CFA que touchent mensuellement les membres de l’Exécutif, le gouvernement tente de circonscrire le départ de feu.
D’abord le secrétaire général du gouvernement sur le plateau de la télévision nationale, ensuite le ministre de l’Éducation nationale au sortir du Conseil des ministres. Un conseiller technique du ministre de l’Économie et des Finances y est allé également de ses explications que grand monde comprend moins.
Interrogé à Bobo-Dioulasso lors de sa rencontre avec les forces vives de la région, le chef de l’État a, lui, joué la carte de l’indifférence. « Je n’ai pas encore vu et reçu mon salaire. Ce n’est pas l’argent qui nous préoccupe… Nous avons essayé de stabiliser », s’est-il défendu. A cet exercice d’équilibrisme, difficile pour Damiba et son équipe de tenir sur une planche déjà savonneuse et juguler cette crise de confiance entre gouvernants et gouvernés.
Certes, contrairement à ce qui se faisait sous le régime Kaboré où certains ministres négociaient individuellement leur contrat, les salaires du gouvernement Albert Ouédraogo sont harmonisés mais beaucoup estiment indécent le montant qui leur est servi ; surtout que ces émoluments sont supérieurs à ce que touchaient des ministres du pouvoir déchu.
Juste après l’augmentation du prix du carburant…
La sincérité commande de dire que quelle que soit la rétribution de leurs gouvernants, des Burkinabè trouveront toujours quelque chose à redire, eux pour qui l’idéal est que leurs ministres émargent comme un fonctionnaire Tartempion, sinon même qu’ils travaillent par charité. Mais là où le débat ici prend tout son sens, plusieurs observateurs estiment, en effet, que les nouvelles autorités ont manqué de cohérence.
Comment comprendre alors que pendant qu’elles appellent le peuple à des sacrifices, si ce n’est une imposition ; comme on l’a constaté avec l’augmentation du prix du carburant ; elles-mêmes ne puissent pas donner l’exemple en revoyant à la baisse leurs émoluments ; histoire de prouver leur bonne foi et leur détermination à travailler pour résoudre les problèmes de la Nation ?
C’était une occasion en or pour les nouveaux maîtres du pays de rassurer les plus sceptiques sur le fait qu’ils sont effectivement là pour servir le peuple et non pour se servir dans les maigres deniers publics. Mais au fond, on peut bien les absoudre de ce « péché », s’ils arrivent à mettre fin au terrorisme comme promis !
La Rédaction
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