Route nationale N°8 : Un mouvement citoyen tire sur la sonnette d’alarme
Le Mouvement citoyen pour la réhabilitation de la route nationale N°8 (MCR-RN8), dans l’optique de se faire connaitre davantage et de faire savoir à l’opinion nationale l’état de dégradation de la route communautaire Bobo-Orodara-Koloko frontière du Mali, a tenu une conférence de presse ce samedi 25 juin 2022 à Orodara, dans la province du Kénédougou. Laquelle conférence marquait également le lancement officiel des activités du mouvement.
Le Kénédougou ? « Parce que c’est le chef-lieu de la province la plus affectée par l’état de la route », a avancé Ousmane Traoré, coordonnateur et porte-parole du Mouvement citoyen pour la réhabilitation de la RN8 (MCR-RN8), en ce qui concerne le choix de la tenue de la conférence de presse.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il a alors salué la mémoire de toutes les victimes par accident du fait de l’état de la route et souhaité prompt rétablissement à tous les blessés.
Aussi a-t-il montré l’importance de la route communautaire Bobo-Orodara-Koloko frontière du Mali. « La RN8 prend son départ à Bobo-Dioulasso à l’intersection du rond-point Thomas Sankara, passe par Orodara, chef-lieu de la province du Kénédougou et rejoint la république sœur du Mali par Koloko. Elle est distante de 125 kilomètres, bitumée et inaugurée en 1999, soit exactement 23 ans de vie », a-t-il d’emblée présenté.
Quant à son importance, Ousmane Traoré laisse entendre que « durant les 10 premières années de vie, elle a été un ballon d’oxygène pour les populations, car ayant contribué à favoriser la sécurisation des voyages, faciliter les échanges et les transactions entre le Kénédougou et le reste du pays et aussi entre le Burkina et le pays voisin le Mali ».
« Aujourd’hui, la RN8 n’est plus que l’ombre d’elle-même »
« Aujourd’hui, la RN8 n’est plus que l’ombre d’elle-même », a déploré Ousmane Traoré. Se voulant plus explicite, « Elle est dans un état de dégradation avancée qui ne fait pas honneur à notre pays », a-t-il indiqué. L’emprunter, aujourd’hui, dit-il, c’est se soumettre à un véritable parcours du combattant pour atteindre sa destination.
Et de faire savoir que l’impraticabilité de la route a des conséquences à plusieurs niveaux. Sur le facteur temps, « la durée de parcours du trajet est aujourd’hui multipliée par deux, voire plus », a-t-il informé.
Sur le plan économique, « de plus en plus de transporteurs abandonnent cette route au profit d’autres corridors et nos braves populations, qui vivent en majorité du labeur de leurs produits fruitiers et de bien d’autres denrées périssables, se retrouvent privés, non seulement d’opportunités d’échanges commerciaux, mais surtout attristés de voir pourrir leurs productions », a-t-il soutenu.
Elle est même source d’insécurité pour les usagers. « Les accidents de la route sont devenus récurrents avec leurs corollaires de dégâts matériels, de blessés, mais surtout de décès. Les braquages sont déjà légions et en ces temps d’insécurité, il faut prier pour que les forces du mal ne s’y invitent en piégeant les usagers avec des engins explosifs à la faveur des nids de poules qui pullulent sur la voie et qui constituent un terreau facile pour commettre ce genre d’actes », a-t-il déploré.
Pour lui, au regard de tout ce qui a précédé, il n’y a plus de doute que la RN8 constitue véritablement un blocage pour le développement de la localité. En conséquence, « des mesures urgentes doivent être entreprises pour un bitumage dans les meilleurs délais », a-t-il interpellé.
MCR-RN8, que retenir ?
Le Mouvement citoyen pour la réhabilitation de la route nationale N°8 (MCR-RN8), axe Bobo- Orodara-Koloko frontière du Mali, des dires du coordonnateur, est né de la volonté de l’ensemble des populations directement impactées par l’état de dégradation de ladite route, vers la fin du mois d’avril 2022.
Il vise prioritairement la réhabilitation effective de la RN8 sur toute sa longueur et dans les meilleurs délais. A court terme, le MCR-RN8 s’est fixé comme mission de suivre l’état d’avancement du dossier d’appel d’offre en cours pour la réhabilitation du tronçon Bobo-Orodara. Le souhait du mouvement, « que cette saison hivernale soit la dernière que vivent les populations dans ce calvaire ».
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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