Ouaga : Idrissa Kanté, un bénévole qui régule la circulation sous l’échangeur de l’Est

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Ouagadougou, « la capitale des deux roues » connait de jour en jour une croissance du trafic routier du fait de la forte mobilité de la population surtout aux heures de pointe. Une situation qui cause très souvent de nombreux accidents. À cela, il faut aussi ajouter l’absence des feux tricolores dans certaines artères de la capitale burkinabè. Sous l’échangeur de l’Est, l’une des infrastructures les plus empruntées par les Ouagavillois et autres personnes de passage, Idrissa Kanté, un homme de la soixantaine, régule la circulation sur cette voie depuis plus d’un an. Burkina24 s’est entretenu avec lui. 

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Idrissa Kanté réside à Gounghin. Un quartier situé à l’Ouest de Ouagadougou et carrément opposé de l’échangeur de l’Est. Mais il se pointe ici chaque soir, le plus souvent à partir de 18h ou 19h, muni de sa balise pour réguler la circulation.

Idrissa Kanté est avant tout menuisier de profession. Il est marié et père de 6 enfants dont 2 filles et 4 garçons. Travaillant sur contrat comme il nous le fait savoir. À ses heures creuses, Idrissa Kanté change de tunique et se convertit en régulateur de circulation.

Idrissa Kanté

Sur ce qu’il l’a poussé à réglementer la circulation sur cette voie, il avoue avoir constaté que sur certains axes, il y a des feux tricolores, des volontaires adjoints de sécurité (VADS), encore moins des policiers aidant à la normalisation de la circulation.

Mais par contre, dit-il, sur cet axe, rien n’est mis en place pour réglementer la circulation. C’est ainsi qu’il s’est porté volontaire pour normaliser la circulation sur cette artère.

J’arrête très souvent le travail…

« Je quitte chez moi tous les soirs, sauf les dimanches à 17h ou 18 h pour plus d’une heure de marche avant d’arriver Ici. Et j’arrête très souvent le travail ici vers 23h ou minuit pour regagner ma famille », atteste-il.

Idrissa Kanté dit qu’il ne rencontre pas vraiment de grands ennuis dans l’exercice de sa mission bénévole de « régulateur » de circulation qu’il s’est donnée. Il apprécie d’ailleurs la générosité de certains passants qui lui glissent quelques pièces de monnaies pour l’encourager pour le « grand » job qu’il fait ici.

Cependant, il déplore quand même l’intolérance de certains usagers qui ne veulent pas céder le passage aux autres quand il leur tend sa balise. Toujours ici après notre entretien avec Idrissa Kanté, nous optons d’approcher quelques passants pour recueillir leurs avis sur ce que fait cet homme.

Il fait du bon boulot…

Nous accrochons Seydou Zerbo. Il est hôtelier et usager de cette route qu’il emprunte très régulièrement. Il apprécie ce que fait Idrissa Kanté pour règlementer la circulation sur cette voie.

Idrissa Kanté

« Je l’ai remarqué, ça fait quatre à cinq mois maintenant, je trouve qu’il fait du bon boulot vu que c’est du volontariat, on apprécie beaucoup, je trouve que ce n’est pas donné à n’importe qui de venir s’arrêter faire cela, je trouve que c’est un bon travail. Surtout il ne faut pas oublier que ce qu’il fait permet d’éviter beaucoup d’accidents », complète Seydou Zerbo.

Même son de cloche chez Inoussa Sawadogo, un Burkinabè résidant en Côte d’Ivoire venu au pays pour la fête de la Tabaski (célébrée le 9 juillet 2022). Il affirme que depuis ces quelques jours qu’il est là, tous les soirs, il remarque Idrissa Kanté muni de sa balise en train de réglementer la circulation.

Inoussa Sawadogo salue par ailleurs le courage de cet homme. Il appelle à cet effet, toute personne de bonne volonté qui emprunte cette route à ne pas hésiter d’apporter leur soutien à Idrissa Kanté.

« Pendant le petit temps que j’ai fait ici, je le vois tous les soirs quand j’y passe, c’est volontairement qu’il le fait. Il est de nos jours très rare de voir des gens prêts pour cela, moi-même qui suis arrêté lorsqu’on va me demander de le faire, il me sera difficile de l’accomplir, mais pour une personne qui est prête pour l’avancée du pays. Toute personne pouvant l’aider ne doit surtout pas hésiter », ajoute-il.

Il est clair qu’Idrissa Kanté ne veut pas finir sa vie en train de réguler la circulation sur cette voie. D’ailleurs, il dit avoir besoin du matériel pour ouvrir un atelier de menuiserie. Il lance un appel à toute personne de bonne volonté à lui porter secours pour qu’il réalise ce projet…

Micheline OUEDRAOGO et Amira SANOU (Stagiaires)

Burkina24 

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Rédaction B24

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