Journée internationale des personnes disparues : Au moins 25.000 enfants restent introuvables en Afrique (CICR)
Ceci est un communiqué de presse du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à l’occasion de la journée internationale des personnes disparues commémorée le 30 août.
COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
30/08/2022
Dakar/Nairobi (CICR) – Selon les derniers chiffres communiqués par le Comité international de la Croix-Rouge, plus de 25 000 mineurs sont toujours portés disparus dans toute l’Afrique. Sur les 64 000 cas de personnes disparues recensés par le CICR sur le continent, 40 % sont des enfants.
Actuellement, l’Afrique compte plus de 35 conflits armés actifs ; chaque année, des milliers de personnes, y compris des enfants, traversent les frontières, le désert du Sahara et la mer Méditerranée en quête d’un lieu sûr et d’une vie meilleure. De tels mouvements comportent d’énormes risques, y compris celui de disparition. Les cas documentés de personnes disparues ne cessent d’augmenter ; cependant, pour le CICR, les chiffres sont encore bien plus élevés.
« Malheureusement, les 25 000 cas recensés ne reflètent pas toute l’ampleur de ce problème humanitaire à la fois tragique et souvent négligé. Il ne fait aucun doute qu’il y a beaucoup plus d’enfants dont on n’a aucune nouvelle », déclare Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique.
Durant leurs déplacements, les enfants sont confrontés à un certain nombre de risques tels que l’exploitation, la violence, la détresse psychologique ou encore la disparition. Beaucoup se retrouvent livrés à eux-mêmes, sans nouvelles de leur famille. Le CICR compte plus de 5200 cas documentés d’enfants non accompagnés en Afrique.
Amina, dont les parents ont été tués lors d’une attaque de leur village au Mali, a réussi à fuir au Niger voisin avec son petit frère. Après quatre années de séparation, le CICR a réussi à localiser sa tante.
« Quand j’ai vu sa photo, mon cœur s’est rempli de joie car je n’avais plus de nouvelles d’elle depuis trois ou quatre ans. Je remercie Dieu d’avoir pu avoir de ses nouvelles et j’attends avec impatience le jour où nous serons réunies », nous a déclaré Amina après avoir eu sa tante au téléphone.
Afin de promouvoir une approche cohérente et efficace parmi les États africains, permettant de prévenir les disparitions et de mieux informer les familles sur le sort des personnes disparues, le CICR et l’Union africaine organisent une réunion de haut niveau consacrée aux migrants disparus, qui se tiendra à Addis-Abeba le 30 août.
« L’instauration de bonnes politiques peut sauver des vies. C’est une étape essentielle si l’on veut protéger les migrants et les familles de personnes portées disparues. C’est une question d’humanité et de dignité, déclare Patrick Youssef, les familles de personnes disparues sont confrontées à des obstacles et à une immense douleur qui transcende souvent les générations. Elles sont dans l’incertitude, incapables d’aller de l’avant ou de faire leur deuil, et n’ont de cesse de rechercher leurs proches. »
En 2021, en partenariat avec les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR a permis de localiser et d’élucider le sort de 4200 personnes et a réuni 1200 familles dans toute l’Afrique. Il a également arrangé plus de 773 000 appels téléphoniques ou vidéo entre des familles séparées suite à un conflit armé ou en proie à des situations de violence, de migration, de détention ou autres.
Informations complémentaires :
Tarek Wheibi, CICR Dakar, +227 82 81 12 71
Alyona Synenko, CICR Nairobi, +254 716 897 265
[email protected]
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