Procès Ollo Mathias Kambou : « On a l’impression qu’il y a une tentative de domestication du pouvoir judiciaire » (Me Sar du Sénégal)

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Le procès de Ollo Mathias Kambou, militant du Balai Citoyen, a été mis en délibéré pour le 30 septembre 2022 après la reprise de l’audience ce vendredi 23 septembre 2022 au tribunal de grande instance de Ouaga I. En attendant, Ollo Mathias Kambou reste en prison, car le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire formulée par la défense. Un procès qui semble être un ballon test (des autorités) pour voir quelle va être la réaction de la justice à cette volonté de réprimer les libertés, selon Me Prosper Farama. 

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« Au regard de ce que nous avons entendu comme réquisition de la part du procureur, nous avons estimé que cela était non seulement léger en droit mais dangereux pour les espaces démocratiques du Burkina. Parce que ce que le procureur a plaidé ce n’est ni moins, ni plus qu’un réquisitoire aux fins de restreindre les libertés individuelles et collectives au Burkina notamment le champ de la liberté d’expression au Burkina », a laissé entendre Me Prosper Farama à l’issue de l’audience.

Selon Me Farama, la justice burkinabè devrait être plutôt au service de l’élargissement des espaces de liberté notamment la liberté d’expression que « nous avons conquise, je veux dire tous les Burkinabè ont conquis au prix de lourds sacrifices. Souvenez-vous Norbert Zongo en est l’expression type. Il est mort pour protéger et étendre la liberté d’expression. Il serait tout à fait regrettable qu’aujourd’hui que nous retournions à 40 années en arrière ».

D’après lui, ce procès est un procès purement politique, contre également un acteur politique. « Depuis que ce régime se trouve dans des difficultés face au terrorisme et la montée surtout de la grogne sociale au Burkina, il n’a trouvé d’autres repères que de passer à ce qu’on peut qualifier de répression que nous pensions avoir quitté depuis 30 ans.

Donc c’est en cela que nous disons que ce procès semble être donc un ballon test pour voir quelle va être la réaction de la justice à cette volonté de comprimer les libertés. Si par malheur, monsieur Kamao était condamné, croyez-moi, nous retournerions 30 années en arrière dans ce pays », a-t-il notifié.

De son côté, Me Moussa Sar avocat au barreau du Sénégal, venu en soutien à ses confrères du Burkina a relevé que ce procès inspire beaucoup d’inquiétudes pour la justice burkinabè.  Parce que dans son discours à la nation le 4 septembre 2022, a-t-il ajouté, le président Damiba laissait entendre que l’indépendance de la justice est mal assumée.

« On a l’impression qu’il y a une tentative de domestication du pouvoir judiciaire pour permettre au MPSR de faire ce qu’il a envie de faire. C’est d’être dans une dérive autoritaire. Et je pense que cela est inacceptable. La justice de ce pays ne va pas l’accepter, les démocrates de ce pays ne vont pas l’accepter ».

Sur l’infraction pour outrage au chef de l’État dont leur client est poursuivi, Me Moussa Sar a soutenu que c’est normal pour un citoyen de donner son ressenti vis-à-vis des autorités qui exercent les plus hautes charges dans le pays. « On ne peut pas judiciariser le discours politique et c’est ça qui est grave. Ça veut dire quoi dès qu’un citoyen prendra une position contraire au pouvoir, on essayera de voir dans le code pénal le texte le plus proche pour l’incriminer et le faire arrêter. C’est inadmissible, c’est inacceptable », a-t-il terminé.

Willy SAGBE

Hamadou OUEDRAOGO 

W. Catherine KOURAOGO (Stagiaire)

Burkina24

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