Poème | « Message officiel de la saison littéraire du Faso 2022-2023 : Écrire au présent »
Ceci est un poème de Koba Boubacar Dao, Poète, dramaturge et critique d’art, par ailleurs Ambassadeur du droit d’auteur du BBDA et Président de la Société des Auteurs, des Gens de l’Écrit et des Savoirs (SAGES).
Pour cette année 2022, la Saison littéraire du Faso (SLF) s’ouvre le 03 octobre. À cette occasion, et pour sacrifier à la tradition, la Société des Auteurs, des Gens de l’Écrit et des Savoirs (SAGES) a bien voulu délivrer un message officiel.
Message officiel de la saison littéraire du Faso 2022-2023
Écrire au présent
L’extrémisme n’est d’aucune religion
Ni traditionnelle, ni révélée d’aucune région
Intolérances, intimidations, attentats, destructions et ravages
Mises en scène sinistres, lugubres et macabres d’un autre âge
Jeux d’acteurs épouvantables, scénographies funestes et piètres
Se dissimuler, surprendre, attaquer et tuer lâchement des êtres
Scénario catastrophe d’un film apocalyptique
Indigne du pays et de toute éthique
C’est ignoble d’imposer une guerre si asymétrique avec tant d’horreurs
Sans dignité, ni fierté, ni estime, ni respect, ni gloire et sans honneur
Que faire à présent
Il nous faut écrire au présent
Il nous faut décrire le présent
Plaindre notre souffrance et dépeindre notre espérance
Ce pays, ils veulent le détruire
Ils ne veulent que détruire
Ce que ce peuple peine à construire
Pour le contraindre à reconstruire
Être traitreusement kidnappés à Djibo
Ou être sauvagement attaqués à Arbinda, Dablo, Djibo, Foubé, Inata, Itangom, Gaskindé, Koutoukou, Nassoumbou, Ouagadougou, Pobé Mengao, Samorogouan, Sebba, Seytenga, Solenzo, Tanwalbougou, Yirgou ou ailleurs
Et en être blessés, en mourir ou en porter les stigmates
Mourir jeunes
Mourir si jeunes
Mourir très jeunes
Mourir trop jeunes
Mourir
Mourir sans armes ou les armes à la main
Mourir par les armes d’ennemis
D’ennemis de la paix
D’ennemis de la démocratie
D’ennemis de la liberté
Mourir
Mourir sur les terres de sa patrie
Mourir pour la défense de sa patrie
Mourir sous les balles terroristes
Mourir de la barbarie des obscurantistes
Mourir
Mourir jeunes
Mourir si jeunes
Mourir très jeunes
Mourir trop jeunes
Victimes de la haine et la violence aveugles
Sur le champ d’honneur
Il nous faut écrire au présent
Il nous faut décrire le présent
Plaindre notre souffrance et dépeindre notre espérance
Ce pays, ils veulent le détruire
Ils ne veulent que détruire
Ce que ce peuple peine à construire
Pour le contraindre à reconstruire
Il ne faut pas qu’on se débine
Face au flot d’hémoglobine
Malgré nos émotions et la commotion
Frères et sœurs de toutes les nations
Rions-nous de nos assassins
Qui se prennent pour des saints
Ils seront trainés devant les tribunaux
Pour avoir ensanglanté mon Cappuccino
Mon café au lait mousseux à l’italienne
Mon Cappuccino couleur marron beige terni par ces hyènes
Mon Cappuccino à la transparence de verres
Et de rêves à bras toujours ouverts
Pour nous faire oublier la vie et ses travers
Mais pour leurs actions sordides
Ils ont aussi choisi l’hôtel Splendid
En usant de la violence
Ils veulent notre silence
Mais ils sauront notre résilience
Ils ne sont pas des amis
Ils ne sont que nos pires ennemis
Souriez donc
Frères et sœurs tombés
Sous les balles athées
Sous les balles de la barbarie
De l’intégrisme, l’obscurantisme et l’ignorantisme
Il nous faut écrire au présent
Il nous faut décrire le présent
Plaindre notre souffrance et dépeindre notre espérance
Ce pays, ils veulent le détruire
Ils ne veulent que détruire
Ce que ce peuple peine à construire
Pour le contraindre à reconstruire
Des vagues houleuses montent dans nos esprits
Et la tempête souffle à faire chavirer notre navire
Sur les sables incandescents du méchant soleil du Sahel
Il nous faut inonder le monde
L’inonder de paix et d’amour
Il nous faut lâcher dans les airs
Des bouquets de roses suaves qui errent
Il nous faut défier les bombes
En lâchant une nuée de blanches colombes
Aux ailes de douceurs et de tendresses
De pureté et de paix qui se redressent
Ce pays, ils veulent le détruire
Ils ne veulent que détruire
Ce que ce peuple peine à construire
Pour le contraindre à reconstruire.
Je plonge alors ma plume dans le sang des innocents
Et comme une arme trempée de larmes
Ma poésie est détrempée d’une pluie de vers
Des vers de larmes pour arroser et irriguer la sécheresse
Du cœur des hommes et des femmes
Afin d’offrir à l’humanité
Des pépites de paix et des lingots d’amour.
Koba Boubacar Dao
Poète, dramaturge et critique d’art
Ambassadeur du droit d’auteur du BBDA
Président de la Société des Auteurs,
des Gens de l’Écrit et des Savoirs (SAGES)
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