Édito | La rue gronde, le PM tranche, les terroristes tonnent !
A peine nommé, le gouvernement Kyelem de Tambela doit faire face à sa première crise. Une crise congénitale, puisque c’est la composition de l’équipe même qui pose problème aux yeux de certains. Mais le Premier ministre a tranché : Les ministres incriminés seront installés, les enquêtes n’ont rien retenu contre eux…
Une partie des critiques se concentre sur les « cinq miraculés » du précédent gouvernement. Parmi eux, Bassolma Bazié, le ministre de la Fonction publique, qui est même monté en grade avec le rang de ministre d’Etat.
Les partisans du grand chambardement ont été donc quelque peu déçus de revoir aux affaires des gens qu’ils jugent aussi comptables du bilan du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
L’arrivée de certains a également été mal accueillie par d’autres. Sont de ceux-là, le ministre des Infrastructures, Adama Luc Sorgho. « Flagrant délit de népotisme », crient des voix, « au nom du fils », pourfendent d’autres. Le nom du Ministre de l’Urbanisme, Yacouba Dié, également, est cité dans des affaires pas claires.
Mais le premier des indésirables parmi les 23 membres que comptent le gouvernement reste le nouveau chef du département du Commerce, Donatien Nagalo qui, lui, semble poursuivi par son passé. L’ancien secrétaire général du Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNACOMB) fait l’objet de suspicions d’escroquerie…
Il vaut mieux ne pas oublier l’essentiel !
Face à la levée de boucliers, le gouvernement a annoncé diligenter des enquêtes sur les personnalités incriminées. C’est sans doute là un aveu que si enquête de moralité il y a eu au préalable, elle n’a peut-être pas été suffisamment affinée. Mais comme il fallait aller vite…
Malgré les assurances du gouvernement, l’on a assisté quand même à des manifestations tous azimuts, les uns pour contester tel ou tel ministre, les autres pour demander, drapeaux russes en main, le départ de l’armée française. L’on est même passé à côté d’un affrontement entre des pro-russes et des bouchers au grand marché de Ouagadougou.
On a également eu droit, dans ce méli-mélo, à une contre-manifestation en soutien aux nouveaux pouvoirs et aux ministres contestés. Dans ce Burkina post 30 septembre 2022, tout se passe comme si certains se sentaient désormais investis d’un pouvoir : celui de dicter aux gouvernants la marche de l’État.
Le « Capitaine IB » a intérêt à vite siffler la fin de la récréation pour ne pas être emporté par le « monstre » qu’il a lui-même contribué à créer. Le PM a haussé le ton en essayant de « recadrer la rue ». Dans l’espoir que son appel sera entendu ! Les ministres incriminés seront, en tout cas, installés dans leurs fonctions, a dit le Chef de la Primature.
Mais pendant que la rue gronde à Ouaga et à Bobo notamment, les terroristes, eux, s’en donnent à cœur joie, profitant du flottement dans l’appareil d’État. Ils ont à nouveau semé la désolation faisant des morts, en l’espace de quelques jours. De quoi rappeler qu’il vaut mieux ne pas oublier l’essentiel !
La Rédaction
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