Burkina Faso : « Penser qu’un coup d’État va résoudre un problème de quelqu’un, c’est croire au messie » (Dr Mamadou Hebié)

Le mouvement balai citoyen a organisé un forum de débat citoyen ce vendredi 23 décembre à Ouagadougou. « La transition comme opportunité de refondation de la nation burkinabè : de la conférence nationale souveraine comme alternative crédible », est le thème retenu pour ce forum de débat citoyen.

C’est dans le but de trouver des solutions conséquentes aux problèmes d’ordres sécuritaire, politique et social que les acteurs du balai citoyen ont engagé un tel forum avec les membres de partis politiques et des organisations non gouvernementales.

Les objectifs de ce forum, à les en croire, sont entre autres de débattre de l’opportunité de l’organisation d’une conférence souveraine comme alternative crédible à la refondation de la nation burkinabè comme un élément de recadrage de la transition ; favoriser une meilleure compréhension des enjeux relatifs à la stabilité des institutions politiques et  renforcer les capacités des acteurs de la gouvernance à insérer des pratiques innovatrices pour mieux entrer dans les réalités des populations.

« Qu’est-ce qu’il faut faire pour un Burkina futur ? Nous avons au niveau du balai citoyen considéré qu’il n’y a pas de solution miracle, il faut que les Burkinabè trouvent un cadre pour poser les grands problèmes, les grandes lignes de sorte que celui qui vient au pouvoir puisse suivre exactement ce que cette conférence souveraine aura décidé”, a déclaré Éric Ismaël Kinda, porte-parole du balai citoyen.

Il a ajouté que le pays est dans une situation où c’est la survie de la nation qui se pose donc il faut créer un environnement propice à tous les Burkinabè pour favoriser les échanges fructueux pouvant déboucher à des sorties de crise.

Dr Mamadou Hebié, juriste, conférencier du jour, a de prime abord expliqué qu’une conférence nationale souveraine est un cadre où les enfants d’un même pays peuvent s’assoir et discuter des problèmes fondamentaux que rencontre le pays et tracer les grandes orientations de l’Etat et de sa gouvernance. « C’est un lieu de rencontre, de discussion et de décision sur la marche à suivre en tant que communauté humaine constituée autour de l’État », a-t-il déclaré.

Selon lui, il est nécessaire de mettre en place une conférence nationale souveraine au Burkina pour remédier aux difficultés que le pays rencontre. Pour y parvenir, les Burkinabè doivent travailler en parfaite collaboration.

« A un certain moment ces coups sont trop. Face à cette situation, il est impérieux pour tout le pays de se mettre ensemble, de se fonder sur ses valeurs et pouvoir tracer le chemin à suivre. Il y a une honte qui est en train de s’abattre sur nous. Et à cette honte doivent répondre notre colère et notre envie d’écrire une autre histoire de notre pays », a-t-il soutenu.

Toujours dans son exposé, Dr Mamadou Hebié a laissé entendre qu’un coup d’Etat ne mettra pas fin aux difficultés auxquelles le pays fait face car une seule personne ne pourra pas transporter 21 millions de Burkinabè vers des horizons meilleurs. Mais avec l’assentiment de tous, cela est possible. « Penser qu’un coup d’Etat va résoudre un problème de quelqu’un, c’est croire au messie. (…) ça n’a jamais marché », a-t-il dit.

Aminata Catherine SANOU et Wendaabo Catherine KOURAOGO (Stagiaire)

Burkina 24