«La lutte contre le terrorisme, c’est une lutte qui est engagée mais entendez par là, la lutte pour l’indépendance» (Capitaine Ibrahim Traoré)

Ce jeudi 9 février 2023, au cours de l’ouverture des travaux de la conférence des commissaires de police, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a adressé un message à l’ensemble de toutes les Forces de défense et de sécurité (FDS) engagées dans la lutte contre le terrorisme. 

« (…) Il est temps que nous puissions nous concentrer, chacun dans une zone avec un effectif conséquent, être à mesure de pouvoir faire cette lutte-là (contre le terrorisme, ndlr).

J’ai aussi remarqué quand j’ai demandé la situation des équipements, ne serait-ce que les armes, et ce n’est pas uniquement la police ou la gendarmerie, tous les porteurs de tenues, le ratio n’est pas bon. 

C’est ce que nous sommes en train de faire actuellement, en témoigne donc les unités de police qui ont été déployées (…) Et ça continue parce que l’objectif pour nous est que dans tous les corps, chaque Homme puisse avoir son arme, ça c’est une priorité. 

(…) Nous sommes en train actuellement d’arriver à cette phase, chacun pourra être doté d’une arme de combat à mesure de faire face, et aussi de ses effets de protection. 

Donc, la lutte contre le terrorisme, c’est une lutte qui est engagée mais entendez par là, la lutte pour l’indépendance. En 1960, on a été indépendant, on nous a dit certes mais retenez que l’indépendance ça ne se donne pas comme ça, à travers juste des paroles, à travers juste un écrit, toutes les grandes nations ont arraché leur indépendance dans la sueur et dans le sang.  

Je ne sais pas pourquoi nous avons cru que nous étions indépendants, c’est l’heure qui est arrivée maintenant parce que cette guerre qui est là, qui nous endeuille, nous allons verser encore plus de sueur et peut-être un peu de sang, parce qu’assez de sang a déjà coulé pour arracher notre indépendance vraie. 

À partir de cette guerre, nous devrons être respectés au sortir et nous devons garder la tête haute. La géopolitique impose un certain nombre de facteurs si vous pouvez bien le constater, la pression et la température changent en fonction de certains évènements.

Il faut que chacun puisse s’adapter. Ce n’est pas une guerre qui est au-delà de vous, je le dis et je le répète, c’est une guerre plutôt d’intelligence, il va falloir que vous, je dirai vous êtes la hiérarchie directe de tous ces Hommes-là qui devront être engagés.

Il va falloir que vous les instruisez, que vous les recyclez, que les formez à s’adapter à ce nouveau concept de guerre. Je suppose que vous me comprenez, il y a des choses qui ne peuvent pas se dire ici.

Dans cette guerre, il va falloir arrêter la paresse, il va falloir verser plus de sueur, la paresse ne nous arrange pas, l’ennemi lui-même, il n’est pas paresseux… 

Le terrain nous donne l’opportunité de changer le style de combat, et ça doit se faire avec beaucoup d’intelligence. Prenez ça en compte (…) », a-t-il entre dit en véritable chef de guerre.

Willy SAGBE

Burkina24