Littérature : Adama Amadé Siguiré fait le lien entre le terrorisme et l’échec de la « démocratie française » au Burkina Faso

« Le terrorisme ou l’échec de la démocratie française en Afrique : cas du Burkina Faso », onzième œuvre de Adama Amadé Siguiré, professeur de philosophie, formateur et consultant en relations humaines, a été officiellement présentée, puis dédicacée le samedi 18 février 2023 à Ouagadougou.

L’écriture de l’œuvre « Le terrorisme ou l’échec de la démocratie française en Afrique : cas du Burkina Faso », selon son auteur Adama Amadé Siguiré, professeur de philosophie, formateur et consultant en relations humaines, a commencé par un questionnement : « Pourquoi de 2015 à 2018-2019, le terrorisme a pris ainsi de l’ampleur au Burkina Faso ? ».

Huit (08) chapitres divisés en quatre (04) parties pour un total de 190 pages vont alors être consacrés à cette problématique. Dans la première partie, l’auteur dit s’interroger sur l’origine de la violence. « Le terrorisme peut-il avoir une explication cosmogonique ? », s’interroge-t-il avant de répondre par l’affirmative en ces termes : « les Hommes de nature même sont violents ».

Si donc la violence est inhérente à la nature humaine, pourquoi n’y a-t-il pas autant de violences sur d’autres continents en dehors de l’Afrique ou « pourquoi les terroristes n’arrivent pas à pénétrer facilement en Europe ? », s’interroge à nouveau l’auteur dans la seconde partie de l’œuvre. Après un tel questionnement, il dit être arrivé à la conclusion que « c’est parce que l’Ordre social a été bouleversé par la religion ». Et d’ajouter, « la démocratie a bouleversé l’Ordre politique ».

A partir de ce bouleversement de l’Ordre social et politique, le terrorisme pourrait avoir une explication, pense-t-il. Ainsi, dans la troisième partie de son œuvre intitulée « l’échec de la démocratie française ou l’expansion du terrorisme au Burkina Faso », il a fait savoir que la démocratie française n’est pas adaptée à nos réalités d’où son échec qui a créé le chômage, des frustrés, des bandits, des délinquants.

« Cet échec a radicalisé la société. La démocratie a rendu la société extrémiste. La démocratie crée ce qu’on appelle le lit des misérables, des pauvres qui ne se retrouvent pas », a-t-il insisté.

La rupture, condition sine qua non pour vaincre le terrorisme ?

Dans la quatrième et dernière partie de son œuvre, l’auteur dit en venir aux « solutions pour vaincre le terrorisme au Burkina Faso ». Sa proposition, « rompre avec la démocratie française pour se donner l’espoir du développement économique ».

En effet, avec un avenir économique, le Burkina Faso, pense Adama Amadé Siguiré, pourrait faire efficacement face au terrorisme. « Tant que nous n’arriverons pas à rompre avec cette démocratie, économiquement nous n’avons pas d’avenir. Et tant que tous les Burkinabè ne mangent pas et ne boivent pas à leur faim, nous ne pouvons pas combattre le terrorisme. Le premier facteur du terrorisme, c’est la pauvreté », a-t-il indiqué, fustigeant également l’organisation d’élections.

« Tant que nous allons continuer à mettre 100 millions, 200 millions pour organiser des élections, juste pour le plaisir de ceux qui disent d’organiser les élections, nous n’allons pas pouvoir combattre le terrorisme », a-t-illancé.

Il a par ailleurs rappelé que son ouvrage « n’est pas un livre contre la religion », mais plutôt « un développement philosophique et sociologique ». L’objectif à travers la rédaction de ce livre, a-t-il de même révélé, s’inscrit dans la dynamique de lever le lièvre (la problématique/le problème) afin que d’autres penseurs puissent le poursuivre (en réfléchissant à d’autres propositions).

Car, « aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins. Le terrorisme est un mal nécessaire, il va nous aider à adopter un autre modèle de développement », a-t-il expliqué. L’œuvre est disponible dans plusieurs librairies de la place au coût unitaire de 5 000 F CFA.

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24